vendredi, septembre 5, 2025

Rafale F5 Marine : C’est le moment parfait pour proposer un partenariat à la Belgique

En marge du salon Euronaval 2024, la Marine nationale française avait confirmé qu’elle se doterait de Rafale F5 Marine, ainsi que d’une version navalisée du drone de combat qui accompagnera ce nouveau standard, à partir de 2030.

L’effort, pour la France, sera aussi important qu’il est indispensable, pour continuer à bénéficier d’une force aéronavale embarquée de premier rang, capable de rivaliser avec les meilleures forces aériennes et systèmes de défense basés à terre, et porteuse d’une composante crédible de la dissuasion française.

Pour autant, il est peu probable que la Marine nationale parvienne à se doter de plus d’une flottille du nouvel appareil, d’autant qu’elle ne pourra pas faire évoluer ses propres Rafale M, au-delà du standard F4.x, et de sa divergence. Ceci limitera, en conséquence, le nombre de Rafale F5 Marine, et de drones de combat, disponibles au sein du groupe aérien embarqué, à seulement 4 à 6 exemplaires.

Il existe pourtant une solution pour combler cette faiblesse, tout en permettant à notre voisin le plus proche, et le plus actif en termes de partenariat défense, la Belgique, de sensiblement renforcer sa propre force aérienne, et son industrie aéronautique. Pour cela, Paris pourrait proposer à Bruxelles, d’embarquer à bord du programme Rafale F5 et de son drone combat, et d’acquérir, en retour, une flottille de la version navale des deux aéronefs.

Les armées belges aujourd’hui, après 30 années de sous-investissements chroniques

Comme nombre de pays européens, la Belgique avait considérablement réduit ses investissements de défense, après la fin de la guerre froide et l’effondrement du bloc soviétique. Ainsi, en 1990, le budget des armées belges atteignait 4,65 Md$, et 2,36 % de son PIB.

F-16 composante air  Belgique
Si la Composante terre belge n’aligne qu’une unique brigade mécanisée, la Composante Air est encore forte de 2 escadrons de chasse équipés de F-16, en transition vers 34 F-35A, le 2eme Wing tactique de Florennes, et le 10ème Wing tactique de Kleine Brogel.

En 2014, il n’atteignait que 4,20 Md$, pour seulement 0,9 % du PIB du pays, classant la Belgique parmi les 10 nations membres de l’OTAN, qui consacraient moins de 1% de leur PIB, à leurs armées, parmi lesquels figuraient la Lituanie, la Lettonie, la Hongrie la Slovaquie ou encore l’Espagne.

Dix ans plus tard, en 2024, 21 des 28 membres européens de l’OTAN, dépassaient le seuil visé depuis le sommet de Cardiff de 2014, de 2 % PIB. Toutefois, cinq d’entre eux restaient sous la barre des 1,5 %, dont l’Italie à 1,49%, la Slovénie à 1,29 %, et l’Espagne, bonne dernière, à 1,28 %. La Belgique, quant à elle, n’a évité la dernière place que grâce à un violent sursaut, à partir de 2020, permettant de passer le budget de ses armées de 4,76 Md$ et 0,89% PIB en 2019, à 7,9 Md$ et 1,3 % en 2024, ne surpassant, dans ce classement européen, que le Luxembourg (1,29%) et l’Espagne (1,28%).

Bien évidemment, les premières victimes de ce désinvestissement massif et durable, de la part des autorités belges, ont été les forces armées belges, elles-mêmes. En effet, celles-ci n’alignent plus que 25,000 militaires d’active et 6500 réservistes aujourd’hui, soit une densité moitié moindre, vis-à-vis de la population, par rapport à son voisin français.

La Composante terre, ou Landcomponent en néerlandais, n’est forte que de 10,000 militaires et un peu plus de 2000 réservistes, répartis au sein d’une brigade motorisée, en pleine restructuration et modernisation dans le cadre du programme franco-belge CaMo et d’un bataillon des forces spéciales et parachutistes.

Armées belges et françaises coopération
Dans le cadre du programme CaMo, la composante terre a entamé une profonde transformation pour se rapprocher, tant du point de vue des equipements que des doctrines d’emploi, de l’Armée de terre française.

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11 Commentaires

  1. Pourquoi une flottille de rafale Marine ? N’y aurait il pas de rafale F5 Armée de l’air ?
    Le modèle M est légèrement dégradé par rapport au AAE ( train plus lourd, point d’emport en moins , monoplace uniquement )
    La règle serait un neuron pour un avion mère ou plus qu’un ?

  2. La Belgique, avec sa lourde charge financière du F-35 et son alignement stratégique avec l’OTAN et les États-Unis, n’est certainement pas en mesure de financer un autre programme de défense majeur avec la France ou d’autres partenaires européens. Tout programme alternatif, comme le Rafale F5, est contrebalancé par des contraintes financières et politiques.

    Dans la situation actuelle, un partenariat militaire ambitieux entre la Belgique et la France est improbable, sauf changement radical dans la politique belge ou d’une flexibilité exceptionnelle dans la gestion des coûts.
    On peut toujours rêver avec un flamand a la tête du gouvernement.
    Un deal majeur entre la Belgique et la France semble peu probable tant que la Flandre garde son poids politique et stratégique pro-US.

  3. Autant le programme F5 du rafale + Neuron semble prometteur pour permettre de disposer d’une capacité crédible de frappe à longue distance, ce qui est indispensable autant pour la crédibilité de la dissuasion nucléaire que pour celle des frappes conventionnelles, autant il semble ne pas répondre aux enjeux de défense aérienne, contre des appareils dotés d’une furtivité avancée. Cette problématique ne sera prise en compte qu’avec l’arrivée d’une cellule réellement furtive, c’est-à-dire avec l’arrivée du SCAF. S’il arrive un jour.

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