vendredi, septembre 5, 2025

L’alliance entre les États-Unis et la Corée du Sud « ébranlée », par une décision de Washington

Ces dernières années ont vu l’émergence rapide d’un nouvel acteur sur la scène mondiale de l’armement. La Corée du Sud a, en effet, remporté de nombreux succès, avec son char K2 Black Panther, avec son canon automoteur K9 Thunder, ou encore avec son avion d’entrainement et d’attaque T/FA-50, venant plus que grignoter d’importantes parts de marché aux acteurs américaines et européens, traditionnels de ce marché.

Dans le même temps, les armées sud-coréennes se sont considérablement modernisées, devenant une des forces les mieux équipées, et les plus imposantes, au sein des armées occidentales, alors que les industriels sud-coréens ont multiplié les annonces, concernant leurs ambitions technologiques en matière de programmes d’armement.

Pourtant, depuis quelques jours, un certain vent de panique est perceptible en Corée du Sud. En effet, le département de l’Énergie américain, a déqualifié le pays en tant que partenaire à risque, en matière de coopération technologique, venant mettre en danger de nombreux programmes en cours, qui reposent, souvent, sur des technologies américaines, tout en menaçant directement l’indispensable coopération militaire avec les États-Unis, pour la protection du pays.

Pourquoi les États-Unis ont-ils un rôle si important, dans la protection de la Corée du Sud ? Quelles sont les causes, et les conséquences, de ce déclassement sud-coréen ? Et, quels sont les objectifs recherchés par l’administration US, pour mettre en œuvre une telle stratégie, vis-à-vis d’un allié historique clé pour le théâtre Pacifique ?

Le rôle de la protection et des armées américaines, dans le dispositif défensif de la Corée du Sud

Depuis la fin de la guerre de Corée, en 1952, les États-Unis maintiennent un important contingent militaire en Corée du Sud, pour assurer la sécurité de son allié, et éviter qu’un scénario comparable à 1950 ne se reproduise, lorsque les forces nord-coréennes avaient repoussé les forces du sud et des États-Unis, dans une poche de quelques centaines de km2, autour de Busan.

Hwasong Corée du nord
La Corée du Nord dispose d’une armée de plus de un million d’hommes, 7000 chars et 10,000 pièces d’artillerie, à portée de tir de Séoul.

Il fallut alors la très audacieuse manœuvre du débarquement d’Incheon, le 15 septembre 1950, pour couper les lignes d’approvisionnement nord-coréennes, et mettre les armées de Pyongyang en déroute. Après les avoir repoussées à proximité de la frontière chinoise, les forces occidentales, intervenues sous commandement US dans le cadre de l’ONU, durent à nouveau reculer, après que 270,000 « volontaires chinois », aient franchi le fleuve Yalu, avant que les combats se trouvent dans l’impasse, autour du 38ᵉ parallèle, qui formait déjà la frontière entre Corée du Nord et Corée du Sud, avant la guerre.

Après le conflit, les Etats-Unis s’impliquèrent bien plus activement que précédemment, dans la protection de la Corée du Sud, laissant sur place un important contingent composé de forces terrestres de l’US Army, de Marines, de forces aériennes et de forces navales.

Surtout, la doctrine de sécurité de Corée du Sud fut adaptée pour y integrer pleinement la présence américaine, permettant notamment au commandement américain de prendre le contrôle des opérations, en cas de conflit.

Aujourd’hui, cette présence représente 24,000 militaires américains déployés dans le pays, notamment au sein de la 8ᵉ Army et de la 7ᵉ Air Force. Outre la mission nucléaire, décisive face à Pyongyang qui disposerait de 50 à 100 têtes nucléaires à ce jour, pour plus d’une centaine de vecteurs potentiels, ces forces participent également à la protection antimissile du pays, ainsi qu’à la surveillance de la ligne de démarcation.

En d’autres termes, la protection américaine, comme les liens privilégiés au niveau de la coopération technologique avec les États-Unis, sont aujourd’hui vitaux pour Séoul pour la sécurité de la Corée du Sud, bien davantage qu’ils ne le sont, par exemple, pour les Européens, dans le cadre de l’OTAN.

La Corée du Sud classée partenaire « à risque », par le ministère de l’Énergie des États-Unis

Dans ce contexte, on imagine le désarroi de la Maison Bleue, le palais présidentiel sud-coréen, et de l’ensemble du gouvernement à Séoul, lorsqu’ils ont appris que le ministère de l’Énergie avait classé le pays, dans la dernière des catégories de fiabilité, en matière de transfert de technologies.

KA-21 Boramae atterrissage
De nombreux equipements sud-coréens, intégrent des composants américains, comme le KF-21 Boramae, qui est équipé de deux turboreacteurs F414.

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7 Commentaires

  1. Il y a peut être une 3ème hypothèse , non exclusive d’ailleurs avec les votres
    Les SK sont peut être en train de développer une dissuasion N de manière « clandestine »..les US sont au courant probablement et ils risquent de perdre le contrôle sur les événements.Ils se sont toujours opposés aux N chez leurs alliés (France) ou Israel (clandestin) et ont été mis devant le fait accompli et ne le contrôle toujours pas.Une émulation Japonaise serait une suite évidente
    -Les SK ont toutes les compétences techno y compris Nucléaires avec une industrie qui émule la notre en particulier.C’est un très grand pays industriel
    -Les SK ont du être tres « sonnés » par Trump (saison 1) courtisant Kim.En même temps ils sont beaucoup moins anti chinois que les Japonais pour des raisons économiques et parce que les Chinois sont peut être les seuls à avoir de l’influence sur Kim.Les mentalités Coréenne, saisies par le doute , vont reagir « avec vigueur », si on les connais un peu.Ils font face au NK, « pour de vrai' »eux
    -Le Soum KSSIII, AIP avec des VLS de gros diamètres et le développement des missiles, ressemble beaucoup à un SM conventionnel,AIP, lanceur de missiles ballistisques à l’Israelienne.Il y a beaucoup plus de méthodes, beaucoup plus economiques, et en masse,pour expedier à 500/1500 km une charge explosive classique de 500 kg

  2. Se pose aussi la question clé: Si la force convensionnelle est affaiblit, la protection nationale pourrait se tourner vers l’arme nucléaire. Séoul étant l’un des rares pays « du seuil » avec des moyens technologiques pour appuyer ce projet s’il venait a etre décidé.

      • Ca ressemble à toutes les autres montées vers la guerre. C’est le facteur temps qui va rapidement manquer. De même que les ressources minières et les spécialistes.

        Je me demande pourquoi on accélère pas un poil plus fort, même sans le dire. Car il n’est pas besoin de bons de commande en ce moment. La moindre capacité de production intéresse tout le monde.

        La nervosité liée au retournement d’alliance fait que l’argent n’a déjà plus beaucoup de sens. Et ce n’est que le début.
        Personne n’a jamais fait de guerre avec des bons de commande. Si Dassault pouvait produire 10 Rafales par mois, je pense qu’ils trouveraient rapidement preneur.

        On va se retrouver avec dans l’ordre une bataille pour les puces de machine outil, puis une bataille pour les machines outils et les puces, puis pour les matières premières et les techniciens et ingénieurs.

        C’est il me semble le bon ordre.
        Quand ça se produit, les conflits internationaux éclatent sur l’accès aux matières premières. Celui qui n’a pas gain de cause trouve une solution de remplacement, puis ça commence.

        • oui je suis d’accord avec vous sur cette remontée timide, mais on est pourri de l’intérieur par tout un tas de personnnes anti défense et qui passent leur temps à emm… les gens. regardez euronext qui ont essayer de virer les grnades entreprises de défense du cac 40, ahurrissant. regarde maintenant la fonderie de caudan en bretagne qui travaillait pour renault. bon tout le mmonde sait que le secteur de l’auto va mal sur ce qui concerne le thermique. EUROPLASMA fait une offre de reprise pour fabriquer des obus et monter en puissance à ce niveau (240000 obus/an) en plus. les syndicats (cgt) trouvent désolant de fabriquer des obus ! je sais pas s’ils ont compris que c’était cela ou le chomage. après allez savoir les interconnections de certains syndicats avec la russie. ils ont toujours été copains hein. en fait tout les grands acteurs défense ont du mal à recruter, d’une part manque de main d’oeuvre qualifiée, d’autre part beaucoup de jeunes trouvent mal de fabriquer des armes , pour finir on a tellement perfusé les français à ne rien foutre et de toucher des aides que maintenant se remettre à travailler, faisons plutot venir des émigrés pour travailler à notre place. on a un pays de faignasses qui passent leur temps à pleurer que 35 heures c’est trop dur, calimero va !

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