Kodėl europiečiai prarado skonį gynybai?

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Au fil des décennies, les européens ont sensiblement réduit leur effort de défense, sur les acquis des bénéfices de la paix. Mais alors que les tensions émergent à nouveau, ils peinent à revenir au niveau d’investissements qu’ils avaient durant la guerre froide.

S’exprimant dans le cadre de la Conférence des chefs d’État-majors des armées de l’Air et de l’Espace à Londres il y a quelques jours, le général américain James Hecker, commandant l’US Air Force en Europe et en Afrique, a dressé un tableau des plus inquiétants quant aux moyens et stocks de munition effectivement disponibles en Europe, pour éventuellement faire face à un conflit majeur.

Selon lui, les membres de l’OTAN, européens comme américains, ont négligé des questions critiques comme le format des forces, et le volume des stocks de munitions et de pièces détachées nécessaires pour s’engager un tel conflit. Cette situation serait d’autant plus inquiétante que, contrairement à la Guerre Froide, la menace aujourd’hui est beaucoup plus étendue et polymorphe, et présente un risque évident de voir plusieurs points chauds émerger simultanément dans le monde.

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Le fait est, en quelques décennies, les puissantes armées européennes de l’OTAN ont perdu l’essentiel de leurs capacités dans le domaine de l’engagement majeur conventionnel. Pire encore, si les dirigeants européens ont tous annoncé des efforts pour augmenter les dotations budgétaires de leurs armées, ceux-ci visent à atteindre le plancher fixé par l’OTAN, alors que les formats, quant à eux, semblent destinés à stagner, loin de ce qu’ils étaient au plus fort de la Guerre Froide.

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Si les européens ont entrepris d’accroitre leurs efforts de défense suite à l’agression russe contre l’Ukraine, rien n’indique qu’ils aient effectivement pris la mesure des évolutions géostratégiques en cours depuis 2 décennies maintenant.

Cette situation ne semble toutefois alarmer ni les dirigeants européens, en dehors de quelques pays comme la Pologne ou les Pays-Baltes, et encore moins leurs opinions publiques qui, après quelques mois de stupéfaction et d’inquiétudes suivant le début de l’agression russe contre l’Ukraine, ont à nouveau pris leurs distances avec les questions de défense pour revenir à des questions beaucoup plus pressantes, comme le choix de la prochaine destination de vacances.

Dès lors, on peut se demander pourquoi les Européens, qui étaient pourtant fermement engagés et mobilisés dans le bras de fer avec l’Union Soviétique et le Pacte de Varsovie, il n’y a de cela que 35 ans, ont-ils aujourd’hui perdu à ce point de « gout de l’effort » de défense ?

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La puissance militaire européenne en 1985

Loin des 30 pays membres aujourd’hui, l’OTAN n’avait que 16 membres en 1985, dont 13 étaient Européens : Belgique, Danemark, Espagne, France, Grèce, Islande, Italie, Luxembourg, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République Fédérale d’Allemagne, Royaume-Uni. À cette époque, les pays européens ne représentaient que la moitié du PIB des États-Unis (2100 Md$ vs 4,300 Md$), mais avec 350 millions d’habitants, elle surclassait de plus de 40% les 260 millions d’Américains.

En matière de défense, les armées européennes représentaient alors 60% des moyens conventionnels de l’OTAN, avec plus de 5000 chars de combat et 4000 avions de chasse, ainsi que plus de 3 millions de soldats, pour l’essentiel issus de la conscription.

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La Bundeswehr a vu son parc de chars lourd divisé par six depuis la fin de la guerre froide.

Outre le nombre, celles-ci disposaient de matériels performants, notamment face à leurs équivalents soviétiques, que ce soit dans le domaine des blindés avec les chars Cheftain et Challenger britanniques ou Leopard 2 allemands, des avions de combat avec les Mirage F1 et 2000 français, le Tornado européen et un grand nombre de F-16 américains, et dans le domaine naval, avec 7 porte-avions et porte-aéronefs britanniques, français, italiens et espagnols, une soixantaine de destroyers et frégates équipés de missiles et d’une grande expérience dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, ou encore presque 80 sous-marins, dont une dizaine de sous-marins nucléaires d’attaque des classes Rubis (France) ainsi que Swiftsure et Trafalgar britanniques.

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Il est vrai qu’à l’époque, les pays européens dépensaient en moyenne 3% de leur PIB pour leurs armées chaque année, alors que la plupart des dirigeants avaient vécu l’expérience de la Seconde Guerre Mondiale ou des guerres coloniales ayant suivi. De même, une majorité de la population masculine européenne avait eu un contact plus ou moins prolongé avec les armées au travers de la conscription, ceci ayant largement contribué à les sensibiliser aux enjeux de défense.

De fait, en 1985, une année par ailleurs marquée par la crise des Euromissiles, les européens dans leur ensemble, et la classe politique européenne plus particulièrement, avaient une conscience accrue concernant les questions de défense, et la nécessité de conserver une posture suffisamment dissuasive pour empêcher qu’un nouvel embrasement ne vienne toucher le vieux continent.

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En 1985, l’Armée de l’Air française alignait 700 chasseurs, contre moins de 200 aujourd’hui

Et s’ils s’en remettaient, à l’exception de la France et de la Grande-Bretagne, aux États-Unis pour ce qui concernait le parapluie nucléaire, ils assumaient pleinement leur propre défense et avaient alors bâti un puissant outil militaire répondant aux besoins du moment, et susceptible de soutenir un engagement majeur de très haute intensité dans la durée face aux 160 divisions blindées et mécanisées, aux 50.000 chars et aux 20.000 avions de combat du Pacte de Varsovie, même si dans ce domaine également, la puissance militaire américaine jouait un rôle déterminant.

30 années de chute vertigineuse

Avec l’effondrement du Pacte de Varsovie d’abord, puis du bloc soviétique, disparut au début des années 90 la menace existentielle qui pesait sur les pays européens, qu’ils appartiennent à l’OTAN comme au Pacte de Varsovie. Les 10 années qui suivirent furent marquées par la descente aux enfers de la Russie qui, au début des années 2000, n’était plus que l’ombre d’elle-même sur le plan militaire, mais également par l’émergence de conflits distants pour lesquels les armées européennes n’étaient pas conçues.

Rapidement, la posture des dirigeants européens évolua vers la doctrine des « Bénéfices de la Paix », avec une réduction massive des formats des armées européennes associée à une professionnalisation progressive de sorte à pouvoir à répondre aux exigences de ces nouveaux conflits.

Dans le même temps, la classe politique européenne évolua, elle aussi,, tout comme l’opinion publique, en prenant une distance de plus en plus marquée avec les enjeux de défense, donnant naissance à certains biais d’analyse dans de nombreux pays voulant se convaincre que les conflits majeurs entre grandes puissances appartenaient désormais au passé, en particulier en Europe, mais également de la toute puissance du Soft Power pour répondre aux tensions internationales.

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La British Army est sortie considérablement érodée de ses engagements en Irak et en Afghanistan

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