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La disponibilité des avions 5G de l’US Air Force toujours problématique

Alors que l’US Air force termine les déploiements en Europe de certaines de ses forces dans le cadre de l’exercice Rapid Forge, les chiffres de disponibilité de ses appareils interrogent sur les choix effectués depuis plusieurs années. En effet, comme le montre le tableau ci-dessous, la disponibilité des appareils dits de 5eme génération, à savoir le F22 et le F35A, reste année après année très inférieure à celle des appareils plus anciens, bien que modernisés, de la 4eme génération

Appareils en parc
2018
Disponibilité 2017Disponibilité 2018
A-10 C28174%72 %
F-15 C21271 %71 %
F-15 D2370 %69 %
F-15 E21875 %71 %
F-16 C78566 %70 %
F-16 D15470 %66 %
F-2218649 %52 %
F-35 A14855 %50 %

L’écart entre les appareils des deux générations est flagrant, allant de 40 à 50% selon les années et les appareils. Or, les appareils de 5ème générations sont également beaucoup plus chers que ceux de génération précédente, à l’achat, et surtout en à l’entretien. Enfin, les chiffres de disponibilité annoncés tiennent compte d’un environnement de maintenance optimum, dans des bases parfaitement connectées et approvisionnées. On peut dès lors s’interroger sur le niveau de disponibilité qu’atteindront ces appareils en environnement dispersés et plus rustique, comme le préconise la Rand Corporation dans son étude sur le devenir de la guerre aérienne.

Jusqu’il y a peu, la faible disponibilité de ces appareils, et notamment du F35A qui, rappelons le, est sensé assurer la relève du F16, était considérée comme la conséquence du faible nombre d’appareils en parc. Mais cet argument ne peut plus guère être brandi lorsque le parc atteint ou dépasse les 150 unités.

A10 sur piste sommaire Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Par sa puissance de feu et sa capacité à utiliser des pistes sommaires, le A10 reste une valeur sure bien que mal-aimée de l’US Air Force.

On ne peut s’empêcher de penser ce que donnera une telle disponibilité pour des forces aériennes réduites, comme celle de la Belgique ou du Danemark, dont le nombre d’appareils disponible, soit 50% des 32 aéronefs en parc, sera à peine suffisant pour assurer l’entrainement des forces, les missions de police du ciel, et la participation aux exercices et quelques missions de réassurance de l’OTAN, comme Baltic Air Policy. Le Pays n’aura, dès plus, plus la moindre capacité à participer à une quelconque opération extérieure , notamment européenne.

Une fois encore, il est utile de regarder la stratégie employée par d’autres pays, comme la Russie et la Chine, qui développent des flottes d’appareils de 5ème génération, comme le Su57 et le J20, venant en supplément de flottes plus importantes d’avions de 4eme génération modernisés, comme le Su30/34/35 et le J10/16. A l’image de l’utilisation du char T14 comme unité de rupture pour permettre l’exploitation par des T72 et T90 modernisés, les Su57 et J20 apparaissent comme des aéronefs destinés à obtenir un avantage tactique permettant l’exploitation par des forces plus traditionnelles, et beaucoup plus nombreuses. Il peut s’agir, par exemple, de l’élimination des aéronefs de soutien, tels les Awacs et les ravitailleurs, ou des centres de communication, de commandement, des dépôts logistiques ou des bases aériennes, permettant aux appareils plus rustiques d’évoluer dans un environnement plus sécurisé.

On peut, dès lors, se demander si le lobbying intense de l’OTAN, de l’US Air force et de Lockheed pour faire adopter le F35A comme avion principal de nombreuses forces aériennes occidentales, n’est pas, au final, un facteur d’affaiblissement pour pour l’OTAN, pour l’Europe, et pour l’ensemble de la Défense collective occidentale ? Une leçon à ne peut ignorer dans le developpement des futurs programmes SCAF et Tempest européens.

Les sous-marins Kilo iraniens seraient incapables de rester en plongée

Selon plusieurs sources concordantes, les 3 sous-marins de type 877 EKM Kilo acquis par l’Iran auprés de la Russie en 1991, et modernisés en 212 par l’Iran, ne seraient plus en mesure de rester en plongée au delà d’un temps très court, obligeant les submersible au naviguer au Schnorchel la majorité du temps. En effet, leurs batteries ont atteint leur limite de potentiel, et auraient déjà du être remplacées il y a plusieurs années. Or, la Russie maintien l’embargo international sur les armements envers Téhéran, empêchant les autorités iraniennes de se fournir en pièces de rechange, dont les batteries.

En outre, les ingénieurs iraniens semblent ne pas être en mesure de maitriser la technologie complexe des batteries de sous-marins lourds, comme les Kilo. Ainsi, des essais ce printemps auraient conduit au décès de 3 ingénieurs lorsque la batterie testée explosa.

Les sous-marins Kilo représentaient probablement la menace navale la plus significative aux mains de l’Iran dans le Golfe Persique. Leur incapacité à maintenir une plongée soutenue représente donc une excellente nouvelle pour les forces navales occidentales chargées de protéger le trafic commercial dans la zone.

Cette information, qui doit toutefois être confirmée avant d’être prise pour garantie, montre également les limites de l’ingénierie iranienne dans certains domaines clés, ainsi que le rôle crucial que représente aujourd’hui la technologie des batteries modernes pour l’autonomie stratégique d’un pays. En effet, au delà des sous-marins, les batteries sont utilisées dans de très nombreux équipements, allant des systèmes de communication aux drones.

Reste à voir si l’Iran ne parviendra pas à acquérir ces batteries auprés d’autres pays, comme la Corée du nord ou la Chine, qui ont déjà fourni au pays des technologies critiques concernant les missiles et les radars.

La Royal Navy fait la douloureuse experience de l’absence de corvettes

La crise qui se déroule aujourd’hui dans le détroit d’Ormuz agit, outre-manche, comme un électrochoc de l’opinion publique, qui prend soudainement conscience des moyens diminués dont dispose désormais la Royal Navy. En effet, la plus glorieuse des marines de l’histoire, qui pendant 3 siècles assura une position dominante au Royaume-Uni et sa place privilégiée au concert des grandes nations, se retrouve dans l’incapacité de déployer plus d’un destroyer et une frégate pour protéger les navires de commerce de possibles arraisonnements par les vedettes rapides des gardiens de la révolution iraniens dans les eaux du détroit d’Ormuz et du golfe Persique. Et pour cause, entre 1990 et nos jours, la Royal Navy a vu son format passer de 150 à moins de 90 bâtiments, avec la suppression de presque 30 frégates, navires qui constituaient, il y a peu encore, la colonne vertébrale son efficacité.

Si l’on peut, et l’on doit, pointer du doigt des arbitrages politiques hasardeux et le manque d’anticipation des pouvoirs publics qui ont bien trop longtemps gardé la tête dans le sable pour ne pas prendre conscience des limites de la doctrine des « Bénéfices de la Paix »; si l’on peut évidemment blâmer l’aventurisme de Tony Blair qui décida de suivre les Etats-Unis en Irak, au prix d’une désorganisation profonde de toute La Défense britannique ; on ne peut ignorer que l’Etat-Major de la Royal Navy a, lui aussi, une part de responsabilité significative dans cette situation.

HMS Duncan Type 45 2 Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
La Royal Navy aurait pu disposer de 10 corvettes pour le prix de 2 de ses 6 destroyers Type 45

En effet, comme la majorité des marines occidentales, les stratégies de la marine britannique ont privilégié, ces 20 dernières années, la construction de grandes unités navales, au nombre d’unités plus petites, mais également beaucoup moins onéreuses. Ainsi, chaque destroyer anti-aérien Type 45 britannique aura couté la bagatelle de 1,1 Md£, soit 1,4 Md€ au taux de change lors de leur construction. Le bâtiment, équivalent à la classe Horizons franco-italienne, dispose d’un armement conséquent de 48 silos de missiles Aster 15 et 30, ainsi que de missiles anti-navires, d’un canon de 127mm, et de systèmes de défense rapprochée. Mais pour le prix d’un Type 45, la Royal Navy aurait pu construire 4 voir 5 corvettes anti-sous-marines, similaires aux Gowind 2500, disposant de capacités anti-aériennes d’auto-défense, mais de capacités anti-navires et ASM équivalentes voir supérieures aux Type 45. Ainsi, en renonçant à 2 Type 45, le format de la flotte de surface combattante de la Marine Britannique aurait pu croitre de 10 unités, 15 en se passant du 7ème sous-marins Astute.

La Royal Navy, comme la Marine Nationale, ont fait l’impasse sur le segment intermédiaire entre les grandes unités hauturières, et les unités d’action à la mer, et en paient aujourd’hui le prix. Rappelons à ce titre que la Marine nationale avait déjà éliminé le notion d’aviso, donc de corvettes, depuis le reclassement des A69 en « Patrouilleurs hauturiers », et que le plan Mercator, présenté par l’amiral Prazuck, ne fait mention d’aucun programme de frégates de second rang, les Frégates légères furtives étant en partie destinées à assurer l’intérim des FDI lors du retrait des T70, et en partie à être vendues sur le marché de l’occasion d’ici quelques années.

FLF Marine Nationale Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le remplacement des FLF classe LaFayette n’est pas planifié par le plan « MERCATOR » de la Marine Nationale

Jusqu’à présent, les autorités politiques et militaires justifiaient ce rétrécissement de format par la coopération internationale, arguant que les opérations militaires étaient, désormais, une affaire de coalition. Là encore, le réveil est douloureux pour la Royal Navy. Car hormis la France, personne en Europe n’a pour l’heure accepté formellement de participer activement à la mission de protection du trafic maritime dans le détroit d’Ormuz. Non pas par égoïsme nationale, mais par manque de moyen, aucune des marines sollicitées n’ayant de bâtiments pouvant être déployés ainsi dans une mission non planifiée. Même la France n’a pas, pour l’heure, indiquée quels moyens pourront être alloués à cette mission.

On ne peut qu’espérer un apaisement des tensions avec l’Iran. Mais quoiqu’il en soit, cette crise aura servi de révélateur des erreurs de jugement qui présidèrent à la prise de conscience actuelle. On en peut qu’espérer que celle-ci perdurent au delà du temps médiatique, et qu’enfin, les armées européennes prennent à nouveau en considération la vertu du nombre, et pas uniquement de la puissance technologique et unitaire.

Le nouveau missile balistique nord-coréen pose problème aux défenses anti-missiles occidentales

Selon les déclarations du chef d’Etat-Major sud coréen, corroborant les annonces officielles des autorités nord-coréennes, les missiles balistiques employés par la Corée du Nord lors des essais ayant eu lieu le 25 juillet, seraient d’un nouveau type. Rappelons que selon la Corée du Nord, ces tirs sont la conséquence de l’annonce de prochains exercices conjoints Etats-Unis Corée du Sud devant se tenir en septembre. En effet, les missiles auraient eu une trajectoire de vol comparable à celle des missiles russes Iskander, identifiés par l’OTAN par le code SS-26 Stone, avec une trajectoire longue en apogée à 50 km d’altitude, les missiles ayant parcouru, lors du test, une distance de 600 km avant de disparaitre dans la mer du Japon.

Or, cette trajectoire de vol est inhabituelle pour des missiles balistiques ayant cette portée, et ce n’est pas anodin. En effet, le missile évolue ainsi dans une zone de faible efficacité des systèmes antimissiles américains THAAD et Patriot. Ainsi, le THAAD ne peut intervenir qu’à partir d’une altitude dépassant les 60 à 70 km, alors que le Patriot, s’il peut atteindre l’altitude de 60 km, ne peut le faire que sur des éloignements très limités. Ainsi, en évoluant à cette altitude particulière, et en prenant une trajectoire de retour très prononcée, le missile Iskander neutralise en grande partie l’efficacité de la complémentarité THAAD-Patriot du bouclier anti-missile américain. A noter que le futur Aster 30 Block1NT franco-italien ne sera pas plus efficace face à ce type de trajectoire, et qu’il faudra attendre le Block 2 pour être capable d’intercepter les missiles de la famille duSS26 russe, le M9 chinois, et le Fateh 110 iranien.

Tir dun missile par le systeme anti missiles balistiques americain THAAD Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le système anti-missile THAAD est incapable d’intercepter des missiles ayant une trajectoire similaire à celle des nouveaux missiles nord-coréens

La Corée du Sud comme le Japon ne pourront pas, non plus, espérer s’appuyer sur leurs missiles anti-missiles SM3 équipant les destroyers AEGIS de leur marine, le missile souffrant des mêmes limitations que le Patriot face à ce profil de vol.

De fait, le test nord coréen envoie un message bien plus appuyé qu’un simple essai balistique. Désormais, américains, sud-coréens et japonais savent que le pays dispose d’une arme potentiellement nucléaire capable de déjouer le bouclier anti-missile mis en place conjointement avec les Etats-Unis. De quoi renforcer la position de Kim Jong Un lors des négociations à venir.

La France et la Grèce progressent sur le dossier de la vente de 2 frégates Belh@rra

Selon notre confrère Xavier Levasseur, du site Navalnews.com, le possible contrat entre la France et la Grèce au sujet de la vente de 2 frégates Belh@rra à la Marine Hellénique progresse rapidement, et dans le bon sens. En effet, les autorités françaises et leurs homologues grecques travailleraient bien au delà d’un simple contrat de vente, mais sur l’intégration de la Grèce au programme FTI, une approche qui devrait, évidemment, satisfaire Athènes, qui doit compter sur une certaine forme de retour budgétaire pour pouvoir financer le programme. Cette approche ouvre également la voie à des commandes ultérieures, sachant que le besoin de la Marine Hellénique en matière de frégates se situe entre 6 et 8 unités, pour être en mesure de couvrir l’ensemble des zones sensibles en Mer Egée.

Rappelons que les négociations autour de la vente de frégates françaises à la Grèce ont été entamées il y a plus de 10 ans, initialement autour du programme FREMM, mais que ces dernières se sont toujours heurtées à un problème de financement.

On apprend par ailleurs que les FTI grecques seront équipées d’un système Sylver70 supplémentaire pour recevoir 8 missiles de croisières MdCN, en plus des missiles 16 missiles de défense anti-aérienne Aster 30 traditionnels sur cette classe. Ce sera d’ailleurs la seule différence avec les 5 frégates qui équiperont la Marine Nationale, qui elles, seront dépourvues de ces missiles de croisière, les espaces étant comme toujours « réservés » pour une modification ultérieure. On peut, à ce titre, s’interroger sur la pertinence du choix français, l’adjonction d’un Sylver70 avec ses missiles MdCN ne représentant guère plus de 35 m€ par bâtiment, soit 175 m€ pour les 5 unités sur un programme de 3,9 Md€ (soit une hausse de 4,4%), alors que le bénéfice opérationnel serait très important, faisant passer de 6 à 11 le nombre de frégates françaises disposant de capacités de frappe vers la terre. Une fois encore, la Marine Nationale est contrainte de limiter l’armement de ces bâtiments déjà trop peu nombreux, comme ce fut le cas des FLF démunies de VLS alors que planifiés, des Horizon pouvant recevoir 2 Sylver50 supplémentaires soit 16 missiles Aster15/30, et des FREMM pouvant recevoir jusqu’à 2 Sylver50/70 supplémentaires.

FREMM MdCN 1 Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le déploiement de 8 missiles MdCN sur chacune des frégates grecques renforcera sensiblement les capacités de riposte du pays

Le missile MdCN représentera un atout précieux pour la Grèce face à la Turquie de plus en plus puissante militairement. Par sa trajectoire rasante dans le relief, et sa furtivité, le missile français est taillé pour déjouer les systèmes de défense anti-aérienne moderne, ce qui permettra à Athènes de compenser, en tout cas partiellement, l’entrée en service des S400 turcs, par une capacité de riposte non négligeable. Rappelons qu’une fois les S400 en service, les forces aériennes grecques seront menacées même au dessus d’une part significative du territoire grecque.

Fait interessant, dans l’article de NavalNews, il est indiqué que la construction des FTI grecques n’interviendrait qu’après celles des bâtiments attendus par la Marine Nationale. Il est vrais que cette dernière aurait du faire face à d’importantes difficultés si la production grecques avait du décaler la livraison de certains des FDI françaises. Mais cela laisse supposer également que les 2 bâtiments seront construits en France, et non sur place, bien que la Grèce dispose de capacités de production. De fait, l’intégration d’Athènes au programme se fera probablement au niveau des équipements, sachant que plusieurs entreprises françaises ont des filiales dans le pays, comme Thales qui fabrique le radar SeaFire équipant ces frégates.

Enfin, parallèlement au programme Belh@rra, Athènes serait également intéressée par l’acquisition de la nouvelle torpille lourde F21 française. Car si la Marine Hellénique dispose de 4 sous-marins type 214 et 2 à livrer acquis à prix d’or auprés de l’allemand TKMS, ces deniers ne disposent pas de torpilles lourdes modernes aujourd’hui.

On en peut qu’espérer que les deux pays trouveront un modus operandi satisfaisant pour faire de ces négociations un succès, tant commercial qu’opérationnel.

L’Ukraine a arraisonné un petrolier russe

Sommes-nous face à un effet de mode ? Le fait est, après l’arraisonnement du Grace 1, ce pétrolier iranien arraisonné et saisi par les autorités britanniques alors qu’il franchissait le détroit de Gibraltar, et la capture en retour du pétrolier britannique Stena Impero par les gardiens de la révolution iranien, c’est au tours des autorités ukrainiennes d’avoir arraisonné, le 25 juillet, le pétrolier battant pavillon russe « Nika Spirit », alors que celui faisait une halte au port ukrainien d’Izmaïl, à quelques encablures de la grande ville portuaire ukrainienne d’Odessa.

Selon les autorités ukrainiennes, ce bâtiment aurait été impliqué dans la capture des 3 vedettes de la marine ukrainienne par les gardes-cotes russes le 25 novembre 2018 alors qu’elles tentaient de franchir le détroit de Kertch pour rejoindre la mer d’Azov, en empêchant l’accès au détroit à ces vedettes. Toujours selon les autorités ukrainiennes, le navire aurait ensuite changé de nom, passant de « Neymar », à  » Nika Spirit », pour passer inaperçu.

L’objectif des ukrainiens par cette manoeuvre est de provoquer un échange entre les 13 marins ukrainiens toujours détenus par la Russie suite à l’incident, et dont l’emprisonnement à été prolongé de 3 mois (au moins) le 17 juillet par une tribunal russe, et ce en contradiction avec l’arbitrage rendu par le Tribunal maritime international.

Reste que, coté russe, la méthode n’est pas appréciée du tout, et le ministre des affaires étrangères, Sergei Lavrov, de prévenir Kiev que Moscou s’autorisait désormais à prendre toutes les mesures jugées nécessaires pour mettre fin à cette arraisonnement naturellement jugé illégal par le Kremlin.

Cette arraisonnement intervient quelques jours après la victoire électorale du président Volodymyr Zelensky aux élections législatives ukrainiennes, son parti « Serviteur du Peuple » remportant à lui seul la majorité absolue avec 253 sièges sur 424. Depuis son élection, le nouveau président ukrainien s’est entretenu à plusieurs reprises avec les autorités russes, dont Vladimir Poutine, au sujet des marins gardés captifs, sans parvenir à débloquer la situation. En début de semaine, la représentante du parlement ukrainien pour les droits de l’homme, Liudmyla Denisova, avait annoncé être parvenue à un accord avec les autorités russes pour la libération des marins, mais ces dernières nièrent par la suite avoir approuvé cet accord.

volodymyr zelenskiy ukraine Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a remporté une large victoire électorale lors des élections législatives de juillet 2019

Elle intervient également alors que Kiev se rapproche de plus en plus de Washington. Ainsi, les autorités américaines ont autorisé, en Juin, une aide de 1 Md$ pour des équipements de Défense, dont des fusils de précision, des gilets balistiques, et des missiles Stingers et des missiles anti-navires. En outre, l’US Navy étudierait désormais la possibilité d’utiliser les ports ukrainiens pour positionner des bâtiments en mer Noire, ce qui, évidemment, serait très loin de plaire à Moscou.

De fait, l’arraisonnement du Nika Spirit va, c’est certain, provoquer un regain de tension entre les deux capitales slaves. Les violations du cessez le feu dans le Donbass sont quotidiennement observées par l’OSCE, venant des deux camps, et plusieurs soldats ukrainiens ont été blessés ou tués ces derniers jours dans des échanges d’artillerie. En outre, cette même organisation constate la recrudescence des observations de drones de reconnaissance, ce qui n’augure rien de bon.

La Canada entame la dernière phase du programme destiné à remplacer ses CF-18

Mardi 23 juillet, les autorités canadiennes ont publié la sollicitation finale pour le remplacement de ses 88 CF-18 Hornet acquis dans les années 80 auprés de Mc-Donnel Douglass. 4 constructeurs restent en lice, dont le suédois Saab avec le J39 Gripen E/F, Eurofighter avec le Typhoon, Boeing avec le F/A 18 E/F Super Hornet, et bien évidement, Lockheed-Martin avec le F35A, pour un contrat estimé à 19 Md$ canadiens, soit 13 Md€, pour 88 appareils.

Dassault Aviation a annoncé se retirer de la compétition en novembre 2018, le constructeur français estimant les demandes techniques des autorités canadiennes déraisonnables alors que le marché n’était pas attribué. A noter que Naval Group et Fincantieri avaient eux aussi décidé de ne pas participer à l’appel d’offres canadien concernant le remplacement des frégates de la Royal Canadian Navy au même motif. Dans les deux cas, les industriels français craignaient une fuite d’informations vers certains concurrents, sachant que l’équité de l’appel d’offres étaient, selon eux, contestable.

F35B et Typhoon prefigurant la Royal Air France pour les 30 annees a venir Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le F35 et le Typhoon sont très bien placés pour remporter cette compétition

La flotte de chasse canadienne doit répondre à plusieurs contraintes, certaines naturelles, d’autres opérationnelles, et d’autres, enfin, politiques. Ainsi, les très vastes étendues du pays, et l’utilisation fréquente des appareils en conditions hivernales extrêmes, privilégient les avions bimoteurs, beaucoup plus surs. En outre, le Canada, participant à La Défense intégrée nord-américaine pilotée par le NORAD américain, à tout intérêt à privilégier des équipements américains pour garantir une Interopérabilité optimum. Malheureusement, les relations avec Boeing et le gouvernement Canadien sont au plus mal, le constructeur de Seattle ayant mené une charge brutale contre le constructeur national d’avions régionaux Bombardier en 2017. Quand à Lockheed-Martin, les relations ne sont pas meilleures, puisque le premier Ministre benjamin Trudeau avait retiré l’option de commande de F35 lors de son élection, l’avion étant jugé trop cher et l’attribution du contrat non transparente.

De prime abord, l’avion le plus adapté pour le pays semble être le Typhoon européen. L’avion, construit en grande partie par les britanniques, est évidemment interopérable avec les forces américaines. Rappelons que le Royaume-Unis, comme le Canada, la Nouvelle-Zelande et l’Australie, fait parti des « Five-eyes », à savoir les alliés les plus proches de Washington, ayant des accès privilégies aux informations et technologies US. En outre, l’avion est bimoteur, rapide, et probablement le meilleur appareil occidental pour les missions d’interception et de supériorité aérienne à l’exception du F22. Enfin, Airbus, qui participe au consortium Eurofighter, a « sauvé » Bombardier lorsque les Etats-Unis lui ont fermé leur marché.

Gripen snow Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le Gripen est à la fois économique, et conçu pour évoluer par grand froid

Mais Lockheed, l’US Air Force et l’OTAN ne vont certainement pas laisser le Canada prendre sa propre décision. Comme ce fut le cas en Belgique, et comme ils tentèrent de le faire en Allemagne, il est probable que le triptyque usera de toutes les options de lobbying pour amener Ottawa a sélectionner le F35A, même si l’appareil monomoteur est très mal adapté aux besoins canadiens, notamment du fait de l’absence de super-croisière.

Enfin, Saab peut toujours faire valoir les critères économiques qui peuvent faire mouche, et Boeing, malgré le passif de l’affaire Bombardier, peut jouer sur la très bonne tenue des CF-18 en service, et sur une transition souple et économique vers le Super Hornet.De fait, la compétition reste ouverte, même si, comme souvent, l’on craint que le Lobbying F35 finisse par avoir le dernier mot.

Les participants devront remettre une première offre à l’automne, puis une seconde, révisée, au printemps 2020. L’attribution du contrat interviendra, quand à elle, début 2022, les premières livraisons devant intervenir à partir de 2025.

Donald Trump pose son veto sur l’interdiction d’exportation d’armes vers l’Arabie saoudite

Le président Trump n’est pas à un artifice prés. Pour justifier son véto présidentiel sur l’interdiction votée par le congrès, interdisant l’exportation d’armements vers l’Arabie saoudite, le président a fait falloir le caractère d’urgence dans le golfe persique et le besoin de déployer des forces directement en Arabie saoudite. Il a aussi, accrochez-vous …. non accrochez-vous mieux ! il a déclaré que ces commandes devaient être honorées pour ne pas mettre à mal les partenaires européens de l’industrie de Défense US qui participent aux différents équipements concernés, comme le Royaume-Unis, l’Irlande, et la France….

Après avoir entravé l’exécution de plusieurs contrats d’exportation de l’industrie de Défense française avec une utilisation très abusive de la réglementation ITAR, donc une commande supplémentaire de Rafale équipés de missiles SCALP-EG pour l’Egypte, voilà que le président américain se présente comme un parangon de l’équité industrielle ….

Le Capitol avait rejeté l’autorisation d’exportation de plusieurs équipements américains vers Ryad suite à l’affaire Jamal Khashoggi, ce journaliste saoudien assassiné par les services secrets du pays au sein du consulat saoudien d’Ankara, et suite aux nombreux rapports sur les pertes civiles conséquences de l’intervention de l’Arabie saoudite et de sas alliés au Yemen, pour contrer la rébellion Houti soutenue et armée par Téhéran dans le Pays.

LArabie Saoudite utilise ses batteries de missiles Patriot pour interecepter les missiles balistiques de conception iranienne lances par les rebelles Houti au Yemen Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Parmi les systèmes commandés pour un montant de plus de 8 Md$ par l’Arabie saoudite, les batteries supplémentaires de missiles Patriot auront pour objet de protéger les villes saoudiennes d’éventuels missiles iraniens ou houtis.

Ce véto, même si mal justifié, permet au président de poursuivre les livraisons d’armes vers Ryad et ses alliés, dans un contexte qui, aujourd’hui, dépasse très largement le cadre yéménite. Le regain de tensions entre les Etats-Unis et Téhéran, auquel s’ajoute celles entre l’Europe et l’Iran sur fond de guerre des tankers, laissent craindre un possible embrasement de la région, d’autant que Téhéran a annoncé poursuivre l’enrichissement d’uranium au delà des limites fixées par les traités internationaux qui sont, il est vrais, largement mis à mal par le retrait des Etats-Unis. Or, cette annonce ajoute à l’instabilité, en mettant en alerte notamment Jerusalem, pour qui l’hypothèse de laisser l’Iran disposer des éléments nécessaires à la construction d’une tête nucléaire est inacceptable, et qui a, de fait, annoncé prendre des mesures adaptées pour agir s’il le faut.

Or, en cas d’embrasement, les Etats-Unis, comme les européens, pourraient avoir grand besoin des bases aériennes situées en Arabie saoudite, les bases émirati et Qatari étant trop proches de l’Iran, et donc très vulnérables aux très nombreux missiles sol-sol dont dispose le pays. Rappelons que 25% du pétrole européen transit par le détroit d’Ormuz, et qu’une rupture de l’approvisionnement pourrait avoir des effets très importants sur l’économie du continent.

Les Etats-Unis renforcent leurs capacités stratégiques SATCOM

Quelques jours après la mise en service opérationnelle de son dernier satellite de télécommunication, WGS-10 (le 10 Juillet 2019), l’US Air Force, financée par le congrès, annonce la construction d’un 11éme satellite pour la constellation WGS. Affirmant la croissance  des capacités de transmission de données en temps réel de l’armée américaine : clé de voute de la conduite des conflits contemporains. 

La guerre contemporaine est info-dépendante. La rationalisation du tempo de la boucle OODA (Observation, Orientation, Décision, Action) impose la transmission, le traitement, l’analyse et la dissémination en temps réel du renseignement de l’échelon subtactique (section, compagnie…) à l’échelon politico stratégique en passant par l’échelon opératif (théâtre d’opération). Aucun vecteur ou plateforme terrestre, aérienne ou maritime n’est isolé. Tous s’imbriquent dans un système de système. C’est le fameux C4ISTAR (Commandement, Conduite, Communication, Computer, Intelligence, Surveillance, Targeting, Asses, Reconnaissance) : fondement de la guerre réseau-centrée. Concrètement cela se traduit par un flux tendu,en opération, de photos HD, de vidéos en temps réel, de communications, de données électroniques ou bien le guidage des drones. 
Or la clé de voute de cette architecture complexe est le satellite de télécommunication.

content dam mae online articles 2014 12 global hawk 18 dec 2014 Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le drone MQ4 Global Hawk consomme à lui seul l’équivalent de toute la bande passante consommée par les forces américaines lors de l’opération Tempête du désert en 1991, soit 500 Mbts/sec

Placée en orbite géostationnaire les satellites de télécommunications permettent la transmission de données haut débit sur un théâtre d’opération et assure la liaison entre le théâtre et la métropole. Par ailleurs ils permettent d’élargir le signal sur la bande passante, « route » électromagnétique sur laquelle circulent les informations captées et retransmises. Cela implique un besoin en bande passante exponentiel depuis 1991. Un seul vecteur ISR de type Mq4-Global Hawk, drone stratégique de Haute Altitude et Longue Endurance (HALE) consomme à lui seul jusqu’à 500 mégabits/secondes. A titre de comparaison, l’ensemble de la bande passante consomméelors de l’opération « Tempête du désert » était de 600 Mbits/s… .Citons également le Mq9-Reaper, drone stratégique de Moyenne Altitude et Longue Endurance(MALE). Il consomme jusqu’à 250 mbits/s. Or ce système  nécessite un déploiement en plus grand nombre en opération afin d’obtenir des « orbites » ISTAR permanentes sur de larges zones. Bien entendus le cas des drones stratégiques est certes très particulier car en plus de transmettre en flux tendus de nombreuses données vers les centres de commandement et de contrôle, ils exigent également un signal montant nécessaire à leur pilotage « Beyond Line Of Sight » (BLOS). Ce déterminisme technique augmentant de facto leur consommation de bande passante. Il n’en demeure pas moins la nécessité de gérer le trafic des données transmises par les autres vecteurs, quels qu’ils soient, sur théâtre ou en orbite basse. On notera que les besoins en bande passante ont été multipliés par 6 ou 7 depuis l’opération « Liberté en Irak » en 2003 ; il avait été déjà décuplé entre 1991 et 2003. 

Le signal sur la bande passante ayant un caractère limitant, il importe alors d’augmenter son volume. C’est le rôle des satellites de télécommunications, dont la dernière constellation en date, WGS, est largement plus performante que n’importe quel autre type de Satcom américain.
Le futur WGS-11, qui sera probablement opérationnel à l’horizon 2023, pourra à lui seul augmenter de 17% les capacités de signal sur la bande passante. Opérépar l’armée de l’air, il améliorera dans la profondeur les capacités de transmissions de données dans la 3éme dimension et par voie de conséquence les capacités de renseignement de combat -ou de situation- pour les forces terrestres en opération. La particularité de cette constellation est qu’elle fût conçue, dans les années 2000, exactement dans le but de s’insérer dans un système C4ISR, contrairement à des séries plus anciennes. Point intéressant à noter, la constellation WGS fonctionne sur la bande Ka. Cette bande, réputée instable et sujette aux interférences, est de plus en plus utilisée du fait de la saturation des bandes traditionnellement utilisées par les armées (UHF, C, Ku). Témoignant de l’aspect d’une certaine criticité de la disponibilité des bandes passantes dont les capacités intrinsèques ne sont pas illimitées. Les besoins sont tels que les armées en opération sont systématiquement contraintesde faire appel à des opérateurs satellitairescivils afin d’ « acheter » de la bande passante.

Syracuse III Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
La France dispose aujourd’hui de 3 satellites de communication formant le système Syracuse III

Seul un nombre très restreint de nations sont capables de mettre en œuvre par leurs propres moyens de telles architecturesde guerre réseau-centrée. C’est notamment le cas de la France. Naturellement, les capacités françaises, comparables avec les Etats-Unis sur la largeur du spectre d’emploi, sont radicalement moins nombreuses dans la profondeur [du spectre]. C’est ainsi que l’armée française déploie, pour les besoins de son système C4ISR, le système Syracuse III composé de trois satellites en orbite géostationnaire. Ce dernier sera bientôt remplacé par le Système Syracuse IV ou Comsat NG. Par ailleurs la France met en œuvre deux autres constellations dans le cadre de ses partenariats européens : SICRAL et ATHENA-FIDUS (développés avec l’Italie). Ces capacités permettent, entre autres, à la France d’intervenir seule sur un théâtre, de son ouverture à sa fermeture, sur l’ensemble du spectre.

Cette annonce témoigne de l’inscription des Etats-Unis dans le réarmement général du monde. Par ce nouvel acte qui n’a rien d’anodin, les Etats-Unis montrent leur volonté d’incrémentation de leurs capacités stratégiques. Et par voie de conséquence leur inscription active dans la défense de leurs intérêts de puissance.

Pierre d’Herbès – Spécialiste espace

Quantité et Rusticité redeviennent des éléments clés des stratégies aériennes à venir

Un rapport de la RAND Corporation, commandé par l’US Air Force, identifie deux éléments clés de l’efficacité des stratégies visant à obtenir et maintenir la supériorité aérienne dans les années à venir, à savoir le nombre d’aéronefs disponibles, et le retour à une certaine forme de rusticité de ces appareils.

Le rapport étudie la pertinence de la stratégie de dispersion des forces, largement utilisée lors de la guerre froide, dans le cadre d’un conflit de haute intensité face à un adversaire technologiquement avancé. En effet, dans les conflits auxquels ont participé les forces aériennes américaines ces 30 dernières années, les bases aériennes étaient considérées comme un sanctuaire inviolable, permettant de déployer un nombre important d’appareils à des distances relativement faibles des combats. Cette approche permettait des rotations rapides, et des transits réduits, augmentant l’efficacité de l’arme aérienne.

Or, cette stratégie ne pourra être utilisée dans le cadre de conflit de haute intensité moderne, l’adversaire disposant des moyens pour frapper cette ou ces bases, et donc de porter un coup sévère aux moyens aériens engagés. Le recours à la dispersion des forces, par petit nombre sur un nombre important d’aérodromes, sera dès lors indispensable pour être en mesure de résister à ces frappes par missiles balistiques ou missiles de croisière, hypersoniques ou non. En outre, ces bases devront être éloignées des zones d’engagement, de sorte limiter les possibilités de détection et de frappe par l’adversaire.

Le retour à cette approche induit plusieurs contraintes :

  • La nécessité d’augmenter le parc d’aéronefs, dont l’efficacité au combat sera amoindrie par les temps de transit entre les aérodromes et la zone de combat. Cette distance augmentant la durée des vols, les aéronefs verront leur disponibilité se réduire du fait d’un taux d’entretien par mission plus élevé. Le nombre d’aéronef redevient, dès lors, un facteur clé, même face à la modernisation croissante des aéronefs et de leurs performances. On peut noter également que cela remet à l’ordre du jour le retour aux hautes vitesses, afin de réduire la durée de transit, et le recours plus important à des avions ravitailleurs, qui seront on le sait par ailleurs, très exposés face aux nouveaux missiles à longue portée PL15 chinois, R37M russe, Meteor européen ou AIM-260 américains.
  • Le retour à une certaine forme de « rusticité » des aéronefs, avec la nécessité de pouvoir effectuer des actions de maintenance à partir d’aérodromes isolés, avec des équipes réduites. Cette remarque fait directement référence, on le sait, aux besoins croissants d’infrastructure et d’équipes de maintenance pour les avions de l’US Air Force de 5eme génération, que ce soit le F35 ou le F22.
  • La nécessité de planifier ces déploiements dispersés, et donc de disposer des aérodromes nécessaires dans les pays alliés, avec les autorisations de les utiliser requises. Là encore, la référence à la stratégie utilisée pendant la guerre froide est frappante. Il est vrais que dans les années 70 et 80, les deux camps disposaient déjà de missiles balistiques de courte et moyenne portée ainsi que de missiles de croisières, et de satellites d’observation capables de repérer les concentrations d’aéronefs ou les plate-formes logistiques. Le risque est désormais identique, l’arrivée des missiles anti-missiles ayant été compensée par l’entrée en service de missiles de croisière furtifs (comme le Scalp-EG franco-britannique), et de missiles balistiques hypersoniques, comme le Kinzhal russe.
F35A Actualités Défense | Aviation de chasse | Chaine logistique militaire
Le F35A a des atouts indéniables, mais sa complexité et son manque de rusticité pourrait entraver les options stratégiques de l’US Air Force et de l’OTAN dans le cadre d’un conflit de haute intensité.

Le format de l’US Air Force est passé de 3900 avions de combat en 1990 (F4/15/16, A10 et F111), à moins de 2200 aujourd’hui. En outre, ses deux principaux appareils dans les années à venir, le F22 et le F35, manquent clairement de la rusticité à laquelle fait référence le rapport. En particulier, concernant le F35, la nécessité de conserver une connexion ALIS pour les opérations de maintenance apparait comme un handicap certain dans le contexte haute intensité à venir, d’autant que l’appareil n’est pas pourvu de super-croisière, allongeant la durée des transits. Bien que doté de capacités propres représentant un atout indéniable, le manque de rusticité du F35 pourrait, dès lors, limiter les options tactiques de l’US Air Force, mais également de l’OTAN, dans le cadre d’un conflit de haute intensité.

Cette étude mériterait d’être prise en compte par les autorités françaises et européennes dans la conception du programme SCAF, comme dans celle du Tempest, des appareils dont l’hyper-technologisme risque de porter atteinte à l’efficacité opérationnelle effective dans le cadre pourtant prioritaire, celui de La Défense de l’Europe. A ce titre, il est interessant de constater que les critères repris par l’étude de la Rand, dont la vitesse des aéronefs, et la rusticité, correspondent à ceux utiliser dans les grilles d’évaluation des avions de combat dans le cadre des appels d’offres suisses et finlandais.