mardi, décembre 2, 2025
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Les Etats-Unis tentent de fédérer les européens autour du cas de l’Iran

Alors que le président Trump a annoncé un nouveau train de sanctions contre les dirigeants et entreprises iraniennes, Mark Esper, le secrétaire à La Défense qui a remplacé Mike Shanahan, s’est rendu ce Mardi à Bruxelles pour rencontrer les membres européens de l’OTAN, et tenter de les fédérer autour d’un projet commun vis-à-vis de l’Iran.

L’Iran ne représente qu’un des nombreux sujets abordés lors des rencontres bilatérales et multilatérales tenues par M.Esper, dont l’Afghanistan, la Syrie, l’Irak et, bien évidemment les tensions avec la Russie. Le Secrétaire Général de l’OTAN s’est à ce titre exprimé au sujet de la prochaine expiration du délais donné par les Etats-Unis pour se conformer au traité INF, avant le 2 aout, faute de quoi, le pays s’exposerait à une « réponse mesurée mais déterminée de la part de l’Alliance ». Sachant que le Kremlin, comme Washington, ont d’ores et déjà entrepris le developpement de missiles à portée intermédiaire ne respectant pas les contraintes du Traité, cette déclaration tient davantage de l’action de communication interne, que d’une menace effective, d’autant que la Russie n’a pas pour habitude de répondre favorablement à la menace, et que, dans ce domaine, l’avantage technologique et opérationnel à court et moyen terme tendrait plus du coté russe qu’occidental.

La situation n’est pas meilleure pour les Etats-Unis face à l’Iran. En effet, la France, mais également la Grande-Bretagne, et l’Allemagne, font parti, avec la Russie et la Chine, du traité sur le nucléaire iranien de 2015, duquel le président Trump a retiré les Etats-Unis en 2017. Les pays européens ne sont pas favorables à une action de guerre contre Téhéran, et veulent privilégier les actions limitant le risque de dérive militaire dans la région. Il est donc peu probable que Mark Esper ne revienne de son voyage à Bruxelles avec le soutien espéré des européens.

Les options américaines semblent dès lors se restreindre dans ce dossier, les dirigeants iraniens n’étant, visiblement, pas sensibles aux méthodes de négociation du président Trump soufflant simultanément le chaud et le froid, dans l’espoir de provoquer une réaction. Ainsi, le message sur Twitter offrant « amitié des Etats-Unis » si l’Iran venait à abandonner son programme nucléaire, n’a susciter aucune réponse à Téhéran. Quand aux nouvelles sanctions mises en place par Washington, elles ont été qualifiées « d’idiotes » par Téhéran. En effet, parmi les personnes visées, se trouvent l’Ayatollah Ali Khamenei, qui n’envisagera jamais de quitter l’Iran, et le ministre iranien des affaires étrangères, Mohammad Javas Zarif, ce qui ne va guère faciliter l’ouverture de négociations comme officiellement appelé par les Etats-Unis, a déclaré le président Iranien Hassan Rouhani.

Ce manque de cohérence dans le message porté par les Etats-Unis ne sera certainement pas de nature à rassurer les alliés européens de Washington dans ce dossier.

La République tchèque a validé la commande de 62 APC Titus auprés de Nexter

Le ministère de La Défense de République tchèque a officialisé, après plusieurs mois d’hésitation, la commande de 62 véhicules de transport de troupe blindés Titus, dont 20 seront livrés en configuration de contrôle d’artillerie, auprès du français Nexter, et de son partenaire tchèque Elbit Pardubice. Le contrat, d’un montant total de 237 m€, inclut entre autres la maintenance des véhicules, ainsi que des systèmes de communication. L’assemblage sera effectué en République tchèque, par le partenaire Elbit Pardubice.

Après deux décennies de vaches maigres en Europe, les industries de Défense françaises retrouvent donc, depuis peu, le sourire. En quelques mois ont été signés le contrat Camo pour la fabrication de 60 EBRC Jaguar et 382 VBMR Griffon pour les forces armées belges, suivit de la construction de 12 bâtiments de guerre des mines pour les Marine Belges et Néerlandaises, et de NH90 pour l’armée espagnole. A cela s’ajoute une lettre d’intention émanant d’Athènes pour acquérir 2 frégates Belh@rra, et donc, ce contrat de Nexter pour la République tchèque.

Il s’agit de la première commande de ce véhicule 6×6, pouvant transporter 10 soldats équipés, en plus de ses 3 membres d’équipage, et affichant un poids pouvant dépasser les 25 tonnes, pour un moteur de 400 cv. Les forces armées tchèques vont l’employer pour remplacer ses anciens BTR issus de l’époque du Pacte de Varsovie, dans des missions de PC mobile, d’appuis-feu / contrôle du tir de l’artillerie et de transmissions.

La modernisation de la Marine de haute-mer sud-coréenne

La république de Corée du Sud a entrepris, depuis plusieurs années, une modernisation en profondeur de son outil de défense, basée notamment sur le developpement rapide de sa propre industrie de Défense. Cette modernisation touche aussi bien les blindés, avec notamment le char de combat Black Panther, l’aviation de combat, avec le programme KFX, et la Marine, avec un effort sans commune mesure pour transformer la Marine sud-coréenne en une Marine de haute mer, et en faire un des principaux acteur du théâtre pacifique.

Après avoir acquis les technologies nécessaires pour developper ses propres bâtiments, et ses propres systèmes, la Corée du sud développe désormais ses propres solutions, et remporte même des succès à l’exportation, dans les domaines des sous-marins comme des bâtiments de surface. Ce developpement s’est effectué en deux temps :

  • durant les années 90 et 2000, la Marine sud-Coréenne s’est attachée à passer du statut de marine de défense côtière à marine hauturière, grâce à l’acquisition par exemple de sous-marins Type 209/214 auprés de TKMS, et la construction de Destroyers, Frégates et Corvettes avec l’assistance des occidentaux, notamment des européens. C’est à cette époque qu’elle commença à participer aux grands exercices internationaux, comme RIMPAC, et que les premiers bâtiments de tonnage important, comme les Destroyers Gwanggaeto the Great furent lancés.
  • A partir des années 2010, elle entama sa transformation vers une marine de haute-mer, en augmentant encore sensiblement le tonnage des bâtiments, ainsi que leur armement. C’est cette phase que nous allons détailler ici.

Cette approche progressive permit à la marine coréenne, comme à son industrie navale, d’acquérir progressivement les savoir-faire et les technologies nécessaires pour assurer cette transformation, tout en intégrant cette progression dans une enveloppe économique maitrisé. Le devenir de la Marine sud-coréenne repose sur 4 types de bâtiments principaux : les sous-marins d’attaque, les destroyers, les frégates et les LHD.

Les sous-marins d’attaque

Le Lancement, cette année, du premier sous-marin de type Dosan Ahn Changho, ou KSS-III, représenta un pas important pour la Marine comme pour l’industrie coréenne. Non seulement s’agit-il du premier submersible intégralement conçu dans la péninsule, mais il s’agit d’un bâtiment plus grand, et beaucoup plus performant, que ces prédécesseurs. Les chantiers navals du pays ont acquis l’experience de la construction de sous-marins à propulsion conventionnelle avec le programme Chang-Bogo de 1300 tonnes, 9 sous-marins dérivés du type 209 de l’allemand TKMS, construits entre 1993 et 2001. S’en est suivi un second programme, également de 9 sous-marins, dérivés cette fois du type 214 allemand de 1850 tonnes, baptisés Sohn Wonyil, ou KS-II, construits à partir de 2007, un exemplaire devant encore être lancé aujourd’hui.

Dosan Ahn Changho SSk KSSIII Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Lancement du Dosan Ahn Chango, tête de classe du programme KSS-III

Les KSS-III sont, en revanche, des bâtiments beaucoup plus imposants, jaugeant 3700 tonnes en plongée, le double des KS-II, et emportant, outre son chargement de torpilles, missiles anti-navires sub-harpoon et mines, 6 systèmes de lancement verticaux pour mettre en oeuvre autant de missiles de croisière Chonryong d’une portée dépassant les 500 km, propulsant les Dosan Ahn Chango au rang de sous-marin lance missiles à propulsion conventionnelle, ou SSG(K). En outre, une version allongée des KSS-III, identifiée pour l’heure comme KSS-III Batch II, sera en mesure de lancer des missiles balistiques à charge conventionnelle Hyunmoo-2, d’une portée de plus de 1000 km, tout en augmentant le nombre de cellules de lancement vertical de 6 à 10 unités. La Corée du Sud veut commander au moins 8 exemplaires de ce type.

2- les Destroyers

La première classe de destroyers sud-coréens de facture locale, les Gwanggaeto the Great, ne fut produite qu’à 3 exemplaires, sur les 12 prévus, entre 1996 et 2000. Mais le faible tonnage du bâtiment de 4000 tonnes, et l’absence de système de défense anti-aérien à longue ou moyenne portée, en réduisit l’intérêt operationnel. La Marine Coréenne entama donc dès 2003 la construction de la classe Chungmugong Yi Sun-sin, ou KDX-II, jaugeant cette fois 5.500 tonnes, et emportant, en plus de son système RAM d’autodéfense, 32 cellules à lancement vertical Mk41 pour missiles SM2 Block IIIA, et 32 cellules K-VLS pour les missiles anti-sous-marins Red Shark et les missiles de croisière Huynmoo II, faisant des 6 destroyers Chungmugong Yi Sun-sin des escorteurs polyvalents très capables. Enfin, la Marine Coréenne perçut en 2008 le premier destroyer de la classe Sejong the Great, un destroyer Aegis de 11.000 tonnes en charge, emportant 80 cellules Mk41 pour missiles anti-aériens SM2, et 48 cellules K-VLS pour missiles anti-sous-marins Red-Shark et missiles de croisière Huynmoo III, atteignant 1500 km de portée. les 3 KDX-III, livrés entre 2008 et 2012, sont aujourd’hui, avec les Type 055 chinois, les bâtiments les mieux armés du théâtre Pacifique.

KDX III Batch II ROK Navy Raytheon HHI MADEX 2017 news 2 Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Destroyer classe Sejong the Great

Malgré les 12 destroyers déjà en ligne, la Marine Coréenne n’entend pas s’arrêter là. Ainsi, elle a commandé en 2017 3 nouveaux destroyers du programme KDX-III, en version modifiée Batch II, emportant un nouveaux système énergétique permettant l’emploie d’armes à énergie dirigée, un système de combat indigène et un radar de nouvelle génération. La première unité est attendue pour entrer en service entre 2021 et 2022. Enfin, les bureaux d’étude Hyundai développent actuellement le programme KDX-IV, un destroyer de 8000 tonnes à la furtivité étendue, et aux systèmes totalement indigènes, pouvant mettre en oeuvre la dernière version du missile Huynmoo IIIC, et dont la première unité entrera en service en 2025.

A horizon 2030, la marine sud-Coréenne disposera donc de 18 à 21 destroyers, justifiant son statut de force navale de haute mer.

3- Les frégates

Corvettes et frégates légères constituaient encore, il y a peu, la colonne vertébrale de la flotte hauturière sud Coréenne. L’entrée en service des destroyers de Chungmugong Yi Sun-sin et Sejong the Great entraina à partir des années 2000, cette flottille vers des bâtiments de plus forts tonnages. Ainsi, dans l’avenir, la marine Sud-Coréenne ne disposera plus de corvettes, les 13 corvettes Pohang (1200 tonnes) et 9 frégates légères Ulsan (2300 tonnes), étant remplacées par les frégates Incheon de 3200 tonnes lancées à compter de 2013, et les 9 frégates Daegu Batch I/II de 3650 tonnes dont le lancement a débuté en 2018. Comme pour les destroyers, les nouvelles frégates coréennes sont très bien équipées, et armées. Les Daegu, ou FFG II, emportent ainsi, outre leur canon de 127 mm, 16 K-VLS pour mettre en oeuvre le missile anti-aérien à courte portée K-SAAM en quad pack (4 missiles par cellule), le missile Haeryong de croisière, et le missile Hong Sang Eo anti-sous-marins. Elle emporte également 8 missiles anti-navire SSM-700K et un hélicoptère moyen de type super lynx. Ces frégates sont particulièrement performantes en matière de lutte anti-sous-marine, avec un sonar de coque, et un sonar tracté à profondeur variable.

Daegu classe frigate Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Frégate de la classe Daegu

En 2030, la Marine sud-Coréenne prévoit de disposer de 20 à 24 frégates pour remplacer les 19 corvettes et frégates de génération précédente.

4- Les LHD

La Marine sud-Coréenne n’avait, jusqu’il y a peu, aucune tradition de manoeuvre amphibie. Elle accepta au service son premier LST (navire de débarquement de char) en 1993, et ne dispose, aujourd’hui encore, que de 4 LST de 5000 tonnes de la classe Gojunbong, et 4 de 8000 tonnes Cheonwangbong entrés en service en 2014. Mais ce sont surtout ses 2 LHD, ou porte-hélicoptères d’assaut, de 19.000 tonnes de la classe Dokdo, livrés en 2007 et 2019, qui constituent un gain opérationnel majeur. Ces deux bâtiments, similaires aux Mistrals français, peuvent transporter jusqu’à 700 marines et leurs 200 véhicules, et mettre en oeuvre jusqu’à 10 hélicoptères moyens ou lourds sur leur 5 spots de poser. Ils confèrent à la Marine coréenne une capacité de projection importante, d’autant que le pays veut acquérir des appareils F35B pour les mettre en oeuvre à partir du pont de ces bâtiments, à l’image de l’US Marines Corps à partir de ses propres LHD.

DKDO en operation amphibie Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
LHD Dokdo de 19.000 tonnes en manoeuvres amphibies

Il n’y a pas, en revanche, à ce jour, de plan pour accroitre cette flotte amphibie ou aéronavale.

Conclusion

La transformation de la marine sud-Coréenne est en cours d’achèvement pour atteindre le statut de Marine de haute-mer. Si ses bâtiments de lignes sont remarquables, et très bien armées, comme le sont ses sous-marins, on remarquera cependant la faible composante logistique qui l’accompagne, limitant de fait les capacités de cette flotte, notamment en projection de force. L’absence de projet en matière aéronavale pure, autre que l’embarquement de F35B sur leurs LHD, montre également le caractère purement défensif de cette flotte.

Reste qu’aujourd’hui, la Marine sud-coréenne a atteint son objectif, et est désormais un acteur incontournable de son théâtre régional, capable de participer à de vastes coalition à l’image de la France, le Japon, ou la Grande-Bretagne. Un tour de force sachant quel était le statut de celle-ci en 1990.

L’US Army va recevoir ses premiers IM-SHORAD cet automne

En juin 2018, la commission sénatoriale de La Défense américaine donna son autorisation pour inscrire en urgence dans la loi de finance 2019, la première ligne budgétaire du programme IM-SHORAD, pour Initial Maneuver-Short-Range Air Defense, un système anti-aérien mobile devant apporter un regain de protection aux forces engagées contre les drones, hélicoptères, avions et missiles de croisières. Les livraisons des 144 unités devaient s’étendre entre 2020 et 2024.

Les 5 premiers exemplaires de l’IM-SHORAD, développé par l’italien Leonardo sur la base d’un véhicule blindé Stryker, seront en fait livrés dès cet automne, de sorte à pouvoir en accélérer les tests, donc l’entrée en service. Le système repose sur un une tourelle Reconfigurable Integrated-Weapons Platform, de Leonardo, équipée d’un canon anti-aérien M220LF de 30 mm couplé à une mitrailleuse de 7,62mm, d’un lanceur double pour missiles Hellfire, et d’un lanceur quadruple pour missiles Stinger, l’ensemble étant controlé par un radar RADA couplé à un système Electro-optique, et épaulé d’un système de brouillage contre les drones.

L’objectif de l’US Army est de pouvoir déployer ses premières unités, notamment en Europe, des 2020, et de disposer de 4 bataillons anti-aériens équipés des 2022. L’IM-SHORAD reste cependant un système intérimaire, le programme ayant été lancé dans l’urgence, face à l’absence de défense anti-aérienne de terrain dont se plaignaient les unités déployées en Europe. Il est cependant révélateur de la faiblesse relative des forces aériennes européennes, incapables de garantir la supériorité aérienne aux forces de l’OTAN face à la Russie, le cas échéant. C’est également le signe d’un manque d’anticipation des états-Majors comme des industriels, face à la menace des drones, qu’ils soient armées, ou simplement de reconnaissance, pour ajuster les tirs de l’artillerie adverse.

Ce dernier point a été mis en évidence lors des engagements de l’armée ukrainienne dans le Donbass, durant lesquels l’apparition d’un drone précédait généralement de quelques minutes un tir d’artillerie soutenu, qu’il soit le fait de canons automoteurs ou de lance-roquettes multiples.

La Russie commande 4 sous-marins nucléaires supplémentaires

Les autorités russes viennent d’officialiser la commande de deux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins Borei-A du projet 995A, ainsi que de deux sous-marins lance-missiles guidés Yassen du projet 855M. Cette commande portera le nombre de Borei en service à 10 unités (3 Borei en service, 1 Borei-A en service, 4 en construction, 2 en commande), et celui de Yassen à 8 unités (1 Yassen en service, 5 Yassen-A en construction et/ou test et 2 en commande). Les Borei vont remplacer les SNLE du projet 667 Delta III/IV en service, issus de l’époque soviétique, alors que les Yassen remplaceront les sous-marins d’attaque 954 Sierra I/II et 971 Victor III datant de la même époque.

Les SNLE Borei-A emportent chacun 16 missiles balistiques RSM-56 Bulava, chaque missile transportant jusqu’à 10 véhicules de rentrée atmosphérique independant MIRV doté d’une charge nucléaire. Avec 10 SNLE en parc, la marine russe pourra maintenir entre 3 et 4 bâtiments à la mer en posture de dissuasion normale.

Sous marin russe de la classe Iassen Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Le SSGN Severodvinsk, première (et seule) unité du projet 885 Iassen

Les sous-marins Yassen augmenteront sensiblement la puissance de feu de la marine russe, chaque bâtiment emportant 40 missiles anti-navires P-800 Onyx, 3M22 Zirkon (855M), ou des missiles Kalibr de différents types. Il dispose également de 10 tubes lance-torpilles, dont 8 de 650 mm, pouvant mettre en oeuvre des torpilles ASM ainsi que des missiles anti-navires. A noter que la première unité du projet 855M, le Kazan, a vu son entrée en service reportée d’au moins deux années suite à des déficiences constatées lors de ses essais en mer.

L’US Navy a effectué ses premiers tests de son Rail Gun

La Marine américaine a procédé aux premiers essais de son prototype de Rail Gun, le 15 mai, au Naval Surface Warfare Center, Port Hueneme Division’s. Ces premiers tests, d’une série de quatre de projectiles, avaient pour objet de vérifier l’adéquation des systèmes, notamment électriques, et du support du canon, appelé à enregistrer de fortes contraintes mécaniques. Outre le rail Gun lui-même, les essais portaient également sur la munition guidée et du sabot la protégeant lors du tir. Selon les autorités navales, les essais ont été très satisfaisants, ceci expliquant que la campagne de tir fut ramenée à seulement deux jours, au lieu des trois initialement prévus.

Alors que les Etats-Unis avaient, il y a 20 ans, une avance substantielle en matière de Rail Gun, ou canon électrique, celle-ci s’est réduite par manque d’investissements et d’intérêts politiques, pour finalement se laisser distancer par la Chine, qui teste déjà son propre rail Gun sur un LST spécialement modifié depuis près d’une année, et qui prévoit d’équiper ses croiseurs Type 055 du nouveau canon, pour une entrée en service en 2025. Pour l’heure, l’US Navy, pas plus qu’aucun pays occidental, n’a de planning défini pour l’entrée en service de Rail Gun sur les bâtiments de sa marine de guerre.

Le Rail Gun teste par la Marine chinoise sur un navire dassaut LST Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Rail gun testé par la Marine chinoise sur un LST spécialement aménagé

Le Rail Gun utilise un champ électromagnétique pour propulser l’obus à une très grande vitesse en sortie de bouche, allant de Mach 7 à Mach 10+, contre Mach 1 à 2 pour les canons à poudre. Plus la vitesse initiale est importante, plus la portée potentielle l’est, allant de 200 km à Mach 7 à 400 km à Mach 9. Le système ne nécessite pas, en outre, de poudre propulsive, libérant de la place et réduisant les risques sur les bâtiments de combat. Revers de la médaille, les Rail gun ont besoin d’une puissance électrique très importante, pour charger les condensateurs qui alimentent le système lors du tir. En outre, les vitesses très importantes atteintes, qui plus est dans les couches basses de l’atmosphère, génèrent de très hautes températures, nécessitant des matériaux très résistants dans la conception du projectile, et rendant son guidage très complexe. Enfin, la forte accélération subie par le projectile oblige à disposer de composants de guidage particulièrement résistants, notamment pour les systèmes de contrôle de la trajectoire en vol.

Il semble toutefois que tant américains que chinois aient trouvé des approches technologiques pour résoudre ces fortes contraintes, puisque l’objectif américain annoncé est de disposer d’un projectile guidé portant à plus de 200 km.

Image du prototype de Rail Gun developpe par lATLA au Japon Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Prototype de Rail Gun développé au Japon

Le Rail Gun est considéré par beaucoup de spécialistes du combat naval comme un « game changer » potentiel, à savoir un équipement susceptible de modifier les paradigmes et les stratégies navales lors de son apparition, comme ce fut le cas du sous-marin, du porte-avions, et du missile guidé. Avec une telle portée, l’artillerie navale retrouverait sa fonction principale en matière de frappe à terre, et il est probable qu’on assisterait au retour des navires de ligne, comme les croiseurs de bataille, ou les cuirassés.

La France, en collaboration avec l’Allemagne, travaille également sur la technologie du Rail Gun, mais les moyens mis en œuvre sont dérisoires eu égard aux enjeux. D’autres pays ont, eux, rejoint la course technologique du canon électrique, comme le Japon, et la Russie, avec des moyens substantiels.

Vladimir Poutine veut une nouvelle politique d’exportation d’armes pour contrer les actions américaines

Le président Vladimir Poutine a annoncé qu’il entendait mettre en place une nouvelle politique destinée à soutenir les exportations d’équipements de Défense, dans le but de faire face aux sanctions et menaces menées par d’autres acteurs contre les équipements russes. Selon lui, la Russie doit absolument maintenir sa position dominante sur ce marché, en faisant appel à de nouveau partenariats diplomatiques, économiques, technologiques et financiers, avec les clients de cette industrie.

Cette annonce s’inscrit dans un regain de pressions menées par Washington pour tenter de décourager les clients de l’industrie de Défense russe de maintenir leurs collaborations, notamment en Inde, mais également en Egypte, en Irak, et, évidemment, en Turquie. Grâce à la législation CAATSA, Washington est désormais en position de menacer de représailles économiques quiconque se porterait acquéreur d’équipements de Défense russes. Avec la suprématie de l’US Dollar dans les échanges internationaux, ces menaces peuvent s’avérer particulièrement efficaces, même si plusieurs pays semblent privilégier la négociation avec Washington plutôt que l’affrontement.

Reste que les positions américaines commencent à se révéler être plus gênantes que productives. Ainsi, à l’occasion d’un forum rassemblant des représentants des autorités politiques comme des industriels de Défense à Islamabad ce week-end, nombres de ces intervenants s’en sont violemment pris aux positions américaines. Ainsi, selon les représentants indiens présents, les mises en garde faites à l’Inde au sujet de l’acquisition de systèmes S400, menacent jusqu’au principe de non-alignement, qui est depuis l’indépendance indienne un des principes fondateurs du pays.

Il faut noter que, malgré ces menaces américaines, l’industrie de Défense russe n’a jamais autant exporté depuis la fin de l’Union Soviétique. En 2018, ce furent plus de 15 Md$ d’équipements de Défense russes qui trouvèrent acquéreurs sur la scène international, et ce chiffre a déjà dépassé les 7 Md$ en 2019. La souplesse dont fait preuve la Russie, en matière de critères d’exportation comme de transferts de technologie ou de contrôles ultérieurs des systèmes, contrastent nettement avec l’omniprésence américaine qui accompagne tous les aspects d’un contrat de Défense US.

2 Eurofighters Typhoon allemands se percutent en vol et s’écrasent

Deux avions de combat Typhoon de la Luftwaffe se sont percutés lors d’un vol d’exercice dans la région de Mecklembourg, en Poméranie. Les deux appareils se sont ensuite écrasés au sol, alors que les équipages seraient parvenus à actionner leur siège éjectable. Les parachutes ont été observés par le troisième Typhoon appartenant à la patrouille. Les deux appareils appartiendraient au TLG73 Steinhoff, basé à Laage.

Un accident similaire avait vu la destruction de deux Rafale Marine en septembre 2009. L’un des pilotes était parvenu à s’éjecter, le second a été tué dans l’accident.

On ne peut qu’espérer que les équipages des deux appareils aient pu rejoindre le sol sans dommage.

La Russie aurait entamé la construction de deux navires d’assaut porte-hélicoptères

Selon l’agence Tass, les chantiers navals Yaltar de Saint-Petersbourg auraient entamé, fin avril, la construction de deux bâtiments d’assaut de fort tonnage, présentés comme étant « probablement » des navires de type porte-hélicoptères d’assaut ou LHD, et non des bâtiments de la classe Ivan Grene comme initialement annoncé.

Depuis l’annulation de la livraison des deux LHD de type Mistral par la France à la Russie suivant l’annexion de la Crimée, les rumeurs sur la construction d’une nouvelle classe de ce type de navires dans les chantiers navals russes étaient régulières. A la suite de cette annulation, ayant donné lieu à un remboursement intégral par la France des sommes versées par la Russie, les autorités russes, relayées en cela par certains parlementaires français proches de Moscou, clamaient à qui voulait l’entendre que le pays disposait des plans et de la technologie pour construire de nouvelles unités. Il semble que cela aura été plus difficile que cela, puisqu’il aura fallu plus de 6 ans pour entamer la construction de ces navires, dont l’entrée en service n’est pas attendue avant 2022, meilleur des cas, les chantiers navals russes faisant fréquemment face à des retards importants.

LST Ivan Gren lors des tests a la mer Budgets des armées et effort de Défense | Constructions Navales militaires | Contrats et Appels d'offre Défense
Le LST Ivan Grene lors des tests à la mer

On ne connait pas encore le modèle retenu par l’amirauté pour ces deux bâtiments, mais il est probable qu’il s’agisse du modèle « Priboy », des bureaux d’étude Krylov. un LHD de 14.000 tonnes pouvant mettre en oeuvre jusqu’à 16 hélicoptères moyens, et transporter jusqu’à 3 compagnies mécanisées avec leurs véhicules et blindés. Il s’agirait du plus important navire de combat construit en Russie depuis la fin de l’époque soviétique.

Les délais de lancement constatés, alors que la Marine russe réclamait ces navires de longue date, peuvent s’expliquer par les importants travaux de modernisation entrepris dans les chantiers navals russes ces dernières années, pour être en mesure de produire des bâtiments de fort tonnage, ainsi que pour réduire les nombreux dysfonctionnements constatés sur les unités récentes. Reste à voir si, après ces travaux, l’industrie navale russe sera, ou pas, en mesure de satisfaire aux exigences du Kremlin comme de l’Amirauté.