mardi, décembre 2, 2025
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Lockheed veut faire baisser le prix de l’heure de vol du F35 de 44.000$ à 25.000$

Autant il est aisé d’avoir le prix d’achat du F35A selon la formule « Fly Away Condition », autant le prix de l’heure de vol est un sujet très souvent éludé, dès lors que l’on essaie de promouvoir l’avion américain. Mais Greg Ulmer, le directeur du programme F35, est convaincu que, prochainement, le prix de l’heure de vol du F35 sera ramené à 25 000 $, soit un prix compatible avec les exigences de l’US Air Force qui, dans un rapport de 2018, estimait qu’en l’absence d’une baisse drastique de ce tarif, elle devra réduire sa commande de plus de 500 exemplaires. Interrogé sur la méthode employée pour parvenir à ce tour de force, le dirigeant répond qu’il fera comme il fit pour amener le prix d’achat de l’appareil à 80m$, une méthode qui tient davantage de l’auto conviction que d’une approche rationnelle.

Au delà des déclarations pleines d’enthousiasme, on a surtout la confirmation qu’aujourd’hui, l’heure de vol du F35A atteint le montant record de 44.000$, alors même que cela fait plus d’un an que plusieurs actions correctives ont été entreprises pour réduire cette charge. Rappelons qu’à périmètre égal, l’heure de vol d’un Rafale C s’établit à 9800 € selon la Cours de Comptes, amenant le prix de possession du F35A sur la durée de vie l’appareil (6000 heures de vol) de 350 m$ au niveau de celui de 2,5 Rafale, pourtant un appareil bimoteur. Dès lors que l’on tient compte des couts de maintenance évolutive, le F35 coute aujourd’hui le prix de 3 Rafale sur sa durée de vie.

Par ailleurs, il apparait que personne, dans l’écosystème F35, n’anticipe une telle baisse. Ainsi, au niveau du programme Joint Strike Fighter lui-même, le modèle prévoit pour 2024 une heure de vol à 34.000 $, alors que le Pentagone ne croit pas que ce prix puisse passer sous la barre des 36.000 $. Le logiciel ALIS focalise d’ailleurs les critiques des militaires américains, qui tentent par tous les moyens de le supprimer, pour le remplacer par une série d’applications spécialisées, moins complexes, et beaucoup plus faciles à maintenir. Reste à voir si Lockheed-Martin, pour qui le logiciel ALIS garantie la fidélité et la récurrence des commandes des utilisateurs de l’appareil en concentrant l’ensemble des informations techniques de maintenance, acceptera de se priver d’un tel outil de puissance économique

Lockheed-Martin contre-attaque pour défendre son F35

Les révélations du site « Defense News » concernant la série de défaillances du programme F35, n’ont pas été du gout du constructeur Lockheed-Martin, qui a décidé de répondre aux accusations portées par un communiqué « factuel ».

Après avoir expliqué que le F35 était le plus ambitieux programme jamais réalisé, et que tous les pilotes qui ont jamais touché l’appareil ne jurent plus que par lui, le constructeur américain répond aux différents points évoqués :

  • concernant les données « confidentielles » transitant par le logiciel ALIS, le constructeur fait état d’une mise à jour permettant aux états de filtrer les informations transmises de sorte à en exclure les données sensibles , et que ce problème n’engageant pas la sécurité des missions, il ne pouvait pas être classé comme étant de 1ere catégorie
  • concernant les dysfonctionnements sur la gestion des stocks de pièces détachées, le constructeur indique travailler activement dessus depuis 2 ans, et que les correctifs apportés ont déjà permis de diviser par 2 les signalements des problèmes de ce type.
  • Au sujet des variations de pression rapides dans le cockpit, Lockheed indique qu’aucun problème de ce type n’a été signalé dans les unités, et qu’aucun pilote opérationnel n’a été blessé
  • La dégradation du revêtement anti-radar en vol supersonique aurait été traitée depuis le lot 8, et ne serait intervenue que lors de vols en conditions très particulières, ne correspondant pas à l’emploi normal de l’appareil
  • Le problème d’instabilité du F35 par forte incidence a fait l’objet d’une mise à jour du logiciel de commandes de vol qui sera implémentée au troisième trimestre de cette année, et devrait résoudre le problème
  • La possible rupture hydraulique en cas d’éclatement d’un pneu ne s’est jamais produite, car les systèmes sont redondants. Mais des correctifs mineurs ont été portés sur F35C pour renforcer la résistance de la chaine hydraulique
  • Le halo vert sur la visière du casque holographique ne semble pas gêner les pilotes de l’US Navy puisque certains ont déjà effectué plus de 50 appontages de nuit en le portant. Mais une nouvelle version avec écran OLED est en cours de conception
  • Les capacités du système radar de recherche naval sont conformes aux exigences du programme, mais peuvent être améliorées.
  • Enfin, le problème de manque de puissance par temps chaud, lors des procédures d’atterrissage sur F35B, dépendent du motoriste, Pratt&Whitney.

On le voit, le constructeur répond en effet à tous les points évoqués, bien que plusieurs sujets soient plus contournés que traités. Mais reconnaissons que, pour un avion de combat, devoir attendre le 3eme trimestre de la 9eme année de production, alors que plus de 450 exemplaires auront été construits, pour être en mesure de voler avec une incidence supérieure à 20°, a quelque chose d’étonnant, d’autant que visiblement, le problème sera réglé par la mise à jour du logiciel de commandes de vol électriques …

Chacun pourra se faire sa propre opinion sur le sujet.

La Royal Navy lance un programme d’innovation de 1 Md£ pour preparer 2040

Visiblement, la Royal Navy britannique semble avoir tiré les leçons du manque d’anticipation qui fut le sien, ou plutôt qui lui fut imposé, dans les années 1990 et 2000, ayant conduit à la situation en tension d’aujourd’hui. Pour y faire face, elle vient de lancer un appel à proposition pour developper et maturer les technologies qui équiperont les bâtiments « intelligents » qui entreront en service à partir de 2040.

Les propositions doivent s’appuyer sur un haut degré d’automatisation, de fonctions autonomes et d’aide à la décision pilotées par des Intelligences Artificielles, ainsi que des interfaces homme-machine, dans le but de proposer des alternatives technologiques, et des concepts nouveaux, pour la conduite des bâtiments et des opérations de guerre navale.

La phase 1 du programme est dotée d’un confortable budget de 1 Md£, avec une réserve pouvant aller jusqu’à 3 Md£ pour financer les phases suivantes, dans le cadre du programme d’innovation du ministère de La Défense, la DASA [efn_note]Defense And Security Accelerator[/efn_note]. Les dossiers devront être déposés avant le 23 juillet.

L’approche retenue dans le cadre de ce programme, reposant sur des développements de briques technologiques indépendantes, plutôt que sur un unique programme global, n’est pas sans rappeler la méthodologie que les britanniques ont tenu à appliquer au programme franco-britannique FCAS, qui devait initialement concevoir un drone de combat, mais qui fut rétorquer par Londres pour se concentrer sur la conception et la fiabilisation de briques technologiques destinées à équiper des UCAV.

Considérant les nombreux dérapages budgétaires, et les problèmes technologiques, rencontrés par les programmes majeurs très ambitieux ces 30 dernières années, la méthodologie du Ministère de La Défense britannique semble pleine de bon sens ..

Les ambitions turques dévoilées avec la maquette du TF-X

C’était annoncé, Turkish Aerospace Industries allait dévoiler une maquette grandeur nature de son programme de chasseur de 5eme génération TF-X à l’occasion du salon du Bourget. Si celle-ci ne révèle rien que nous ne sachions déjà, un avion proche du F35 dans les formes mais bimoteurs, les déclarations des autorités turques à cette occasion permettent de mieux comprendre les ambitions du pays dans le domaine aéronautique militaire pour les années à venir.

Pour l’heure, le T-FX est conçu par les bureaux d’étude turcs, avec un important soutien des industries britanniques, BAe pour la cellule et le système de vol, et Rolls-Royce pour les moteurs, ainsi que françaises, les ingénieurs turcs utilisant les logiciels de conception et de simulation de Dassault Systèmes. L’appareil était initialement destiné à remplacer les 250 F16 des forces aériennes turques à partir de 2026, mais ce calendrier, et ces objectifs, risquent d’être bouleversés par la probable exclusion du pays du programme F35, conséquence de la livraison prochaine des premières batteries S400 par la Russie.

Dès lors, les autorités turques portent aujourd’hui un discours dual, considérant, tel un chat de Schrodinger, être simultanément dans et hors du bloc occidental, pour ne pas citer l’OTAN. Dans le cas, désormais improbable, ou la crise des S400 n’entrainait pas de scission avec les pays occidentaux, et notamment les partenaires européens du programme, Ankara veut maintenir son organisation actuelle, pour être en mesure, pour la deuxième moitié de la décennie à venir, de proposer un appareil performant et bon marché aux pays de l’OTAN ainsi qu’aux autres partenaires du pays, sur une base technologique occidentale.

Dans le cas contraire, le pays n’hésite désormais plus à aborder publiquement un possible rapprochement avec la Russie et la Chine, pour mener à bien son programme. Ainsi, l’option du moteur Izdellie 117, qui équipera le Su57, aurait déjà été abordé avec les autorités russes, afin de remplacer le moteur dérivé du moteur Rolls-Royce EJ200 équipant les Typhoon. Et si cette option était retenue, il semblerait également cohérent que le choix d’Ankara pour remplacer sa flotte de F4 Phantom, qui devait être remplacée par les F35A, se porte sur des Su57 russes, pour répondre à l’urgence opérationnelle, tout en consolidant les liens avec Moscou.

Reste à voir si l’industrie turque, même épaulée des savoir-faire russes et chinois, serait effectivement capable de concevoir puis de construire un appareil de 5eme génération, sachant qu’elle n’a, à ce jour, jamais conçu d’avions de combat. Seul l’avenir le dira …

La première frégate F125 entre en service dans la Marine Allemande

La frégate Baden-Württemberg, première unité de la classe F125 construite par TKMS, est officiellement entrée en service dans la Marine Allemande, à l’occasion d’une cérémonie le 17 juin 2019. Mais est-ce une bonne nouvelle ? Les 4 frégates de la classe F125, sont des bâtiments imposants, longs de 150 m, et jaugeant 7200 tonnes. Elles sont destinées à remplacer les 8 frégates F122 Bremen datant des années 80, tout en apportant un bon technologique important à la Marine Allemande, permettant de réduire l’équipage de 200 hommes à 120 sur le nouveau bâtiment, grâce à un haut niveau d’automatisation.

Mais, au delà de la division par 2 du nombre d’unités, les autorités allemandes ont conçu les Baden-Württemberg pour une utilisation exclusive sur des théâtres de faible intensité. Ainsi, les bâtiments n’emportent, en matière de défense anti-aérienne, que deux systèmes RAM à très courte portée, permettant uniquement de protéger le navire s’il est visé. Ils ne disposent, par ailleurs, d’aucune capacité de lutte anti-sous-marine, alors qu’il s’agissait de la mission principale des Bremen. Enfin, à l’exception de leur canon de 127 mm, les F125 n’ont aucune capacité de frappe à terre. De fait, à l’exception de ses 8 missiles antinavires Harpoon, devant être rapidement remplacés par des RBS15 norvégiens, et de son vaste hangar permettant de recevoir 2 hélicoptères moyens NH90, ces bâtiments n’ont aucune capacité d’escorte de bâtiments majeurs, mission première des frégates de l’OTAN, d’autant que la puissance des moteurs embarqués limite la vitesse du bâtiment. En revanche, il ne manque pas d’armes non létales, comme des canons à eaux …

Une architecture qui n’est pas sans rappeler celle des Frégates légères Furtives de la classe LaFayette de la Marine Nationale, dont le manque d’armement à maintes fois été dénoncé, et qui sont, actuellement, en cours de modernisation, pour intégrer un sonar de coque, et donc disposer d’une capacité de lutte anti-sous-marine minimum.

On ne peut, dès lors, s’empêcher de constater l’anachronisme qui préside à la conception des nouvelles frégates allemandes, n’ayant nullement pris en considération les évolutions des menaces en Europe et dans le monde ces 10 dernières années. En outre, le manque de puissance à bord va nécessairement entraver de possibles évolutions visant à corriger les défauts des bâtiments. Qu’il soit volontaire ou fortuite, ce manque de discernement de la part des autorités allemandes n’a rien de rassurant, le pays déployant des trésors de persuasion pour devenir le pivot de La Défense européenne, alors qu’il n’a visiblement pas une perception cohérente des risques et menaces qui visent désormais le vieux continent.

L’OTAN veut moderniser ses Awacs E-3A et s’intéresse E-7 Wedgetail

Michael Gschossmann, le directeur de la flotte des avions d’alerte aérienne avancée Awacs de l’OTAN, aujourd’hui équipée de 14 E-3A Sentry acquis dans les années 80, veut moderniser sa flotte vieillissante pour faire face aux besoins des années à venir. Pour cela, il estime que le contrat de 750 m$, en cours de négociation, pour la modernisation des appareils et de leurs systèmes, ainsi que celui de 250 m$ pour les études et l’intégration des nouveaux systèmes, devrait être signé d’ici la fin de l’année 2019.

Parallèlement, il a déclaré, lors d’un entretient donné à l’agence Reuters, que, selon lui, l’Alliance devrait envisager le remplacement de ces appareils, et, comme l’ont fait les britanniques et les australiens, s’intéresser au E-7 Wedgetail de Boeing pour cela. De son point de vu, il serait inutile de chercher à developper un nouvel appareil, alors qu’il en existe déjà un qui répond parfaitement aux besoins de l’alliance, et que si les Etats-Unis, et la France (qui exploite 4 E-3A) commandaient simultanément ces nouveaux appareils, le prix unitaire baisserait sensiblement.

RAAF E 7A Wedgetail Actualités Défense | Allemagne | Armes non létales
E7 Wedgetail de la Royal Australian Air Force

Reste que, si aujourd’hui encore, les AWACS représentent un maillon central de la puissance aérienne occidentale, on ne peut ignorer que plusieurs pays, Russie et Chine en tête, ont développé des missiles sol-air et air-air pour repousser ces appareils au delà de leur zone d’efficacité. C’est par exemple une des missions des systèmes antiaériens S400 et S500 russes, ou du missile air-air à très longue portée R37M, capable sensément d’atteindre sa cible à prés de 400 km. De fait, la conjonction de l’existence de ces systèmes, des caractéristiques plus furtives des appareils modernes, et des performances croissantes des systèmes de brouillage, risquent, à terme, de rendre l’utilisation des Awacs en cas de conflit de haute intensité, si pas impossible, en tout cas nettement moins efficace.

Dans ces conditions, l’avenir de la détection et du contrôle de l’espace aérien de bataille, pourrait bien davantage reposer sur un réseau composé de drones, de satellites et micro-satellites, de stations au sol et d’avions de combat, partageant leurs informations dans un réseau global, comme présenté par le programme SCAF. Dès lors, sachant que la modernisation des E-A3 Sentry permettra de les maintenir en service jusqu’en 2040, et que le SCAF vise à entrer en service à cette date, on peut imaginer le manque d’empressement français pour acquérir des appareils à 500 m$ pièce comme le WedgeTail…

Leonardo présente le drone Falco Xplorer, une alternative européenne au MQ9 Reaper

A l’occasion du salon du Bourget 2019, la société italienne Leonardo a présenté son nouveau drone MALE Falco Xplorer, dont les performances et les caractéristiques en ferait une alternative au General Atomics MQ-9 Reaper Américain. En effet, l’appareil, le plus imposant drone construit par la société italienne jusqu’ici, atteint une vitesse de croisière de 350 km/h, une capacité d’emport de 350 kg, et une autonomie de près de 24 heures.

Certes, ces performances sont moins élevées que celles du champion américain, mais le Falco Xplorer est conçu uniquement à partir de composants européens, le mettant à l’écart de la législation ITAR[efn_note]International Traffic In Arms Regulation[/efn_note] américaine, utilisée par Washington pour entraver les options d’exportation des équipements construits hors du pays, et utilisant des sous-systèmes américains. Cette législation a notamment interféré avec le contrat concernant une commande supplémentaire de Rafale par l’Egypte, commande qui inclut des missiles de croisière furtifs MBDA SCALP EG, qui intègrent des quelques composants qui y sont soumis.

Le Falco Xplorer est en phase de certification, tant par l’OTAN que par les autorités civiles, de sorte à pouvoir être employé dans les espaces réglementés partagés, comme par des opérateurs civils, tels les gardes cotes, les douanes, etc… Il emporte un radar de surveillance Gabbiano T80, une tourelle optronique LEOSS, un système ELINT SAGE, ainsi qu’un système d’identification automatique navales, l’ensemble de ces éléments étant produits par Leonardo. Selon le constructeur, le nouveau drone sera prêt à être livré dès 2020.

L’US Air Force veut accélérer et étendre l’acquisition de drones XQ-58A Valkyrie

Le programme Valkyrie, basé sur le drone XQ-58A de Kratos, est-il en passe de devenir un programme majeur de l’US Air Force ?

Le fait est, alors que le drone, qui est une adaptation d’un drone cible de la société Kratos, spécialisée dans ce domaine, vient d’effectuer son second test en vol, Will Roper, le directeur des acquisitions de l’US Air Force, semble déterminé à trouver les moyens pour accélérer et étendre le programme, dans le but de fournir un « Loyal Wingman » opérationnel au plus vite aux escadrons opérationnels.

Pour cela, il entend user de fonds d’urgence, pour acquérir rapidement 20 à 30 autres drones, de sorte à pouvoir étendre et accélérer les tests et le prototypage du système, en y intégrant capteurs et systèmes d’armes, et en étudiant comment l’appareil peut agir dans un combat moderne. Capable d’atteindre des vitesses supersoniques et disposant d’un rayon d’action de plus de 1000 km, le XQ-58A est assurément taillé pour accompagner les chasseurs modernes.

Mais c’est surtout son prix unitaire qui fait sa spécificité. En effet, son constructeur, Kratos, estime qu’une commande de 100 appareils permettrait de faire baisser le prix d’acquisition à 2 millions de $, faisant entrer le drone dans la catégorie des équipements réutilisables, mais sacrifiables. Cette solution prend particulièrement d’intérêt dès lors qu’il s’agit d’éliminer des systèmes de déni d’accès, par une attaque saturante, attaque qui aurait un cout important en matière d’avions, et de pilotes, en user des technologies actuelles (F35 compris).

De fait, ce qui ne devait être qu’un projet d’étude, est sur le point de se transformer en projet de première importance pour l’US Air Force, au point qu’elle songe, désormais, à intégrer des capacités d’Intelligence Artificielle, pour permettre au Valkyrie d’évoluer avec des appareils pilotés, en identifiant ce qui est attendu de lui, et même en anticipant les besoins des équipages. Dès lors, le programme XQ-58A fusionnerait avec le programme « Skyborg », pourtant prévu sur un planning bien plus long.

Le déroulé du programme Valkyrie peut apparaitre comme l’antithèse des programmes des l’US Air Force ces 30 dernières années. Plutôt que de bâtir le programme sur un ensemble d’objectifs et de technologies à développer, il repose sur des briques technologiques existantes, fiables, et bon marchés, et montre de remarquables capacités à évoluer rapidement, au point d’en surprendre même les chefs de l’Air Force au Pentagone. De plus, le programme est maintenu dans un planning très contraint, avec des ambitions technologiques accessibles, de sorte à obtenir des bénéfices opérationnels rapides, même s’ils ne seront pas de très longue durée.

En effet, lorsqu’entreront en service les UCAV de seconde génération, comme l’Okhotnik S-70 russe, le CH-7 chinois, ou le RC du programme SCAF, les Valkyries seront dépassés par les capacités d’emport, la furtivité et les performances des nouveaux systèmes. Mais, dans la fenêtre intermédiaire, c’est à dire entre 2025 et 2035, l’US Air Force aura un avantage tactique flagrant, pour venir à bout des systèmes de déni d’accès modernes, tout en apportant aux forces un retour d’experience précieux sur la réalité du combat collaboratif avions-drones.

Il s’agit, dès lors, d’un programme qui devrait être étudier rapidement, et avec attention, tant par les états-majors européens, que par les industriels, car les forces aériennes du vieux continent vont rapidement être confrontées à la même problématique que celle que le Valkyrie se propose de solutionner …

MBDA dévoile sa stratégie dans le programme SCAF

Le groupe européen MBDA, spécialiste des missiles et munitions guidées, a dévoilé, à l’occasion du Salon du Bourget 2019, sa feuille de route concernant le programme SCAF. Celle-ci repose sur des programmes existants, d’autres et developpement, en adéquation avec les évolutions de la réalité du champs de bataille à venir.

En premier lieu, le groupe va continuer à developper le missile européen METEOR, présenté comme étant aujourd’hui « le meilleur du monde », et qui évoluera pour maintenir cet avantage au fil des années. Pour la pénétration des espaces en déni d’accès, MBDA met l’accent sur les missiles de croisière, conçus pour cette mission, et ouvrir les espaces permettant à la puissance aérienne alliée de developper sa puissance. On pense tout naturellement au programme FMC/FMAN pour Futur Missile de Croisière / Futur Missile AntiNavire, en developpement conjoint entre la France et la Grande-Bretagne, pour remplacer les missiles SCALP/Storm Shadow et les missiles Exocet/Harpoon.

Pour le traitement des cibles tactiques, le groupe vise le developpement de systèmes standoff (tirés à distance de sécurité), précis et capables de communiquer et d’agir de concert, sous forme d’essaim, pour venir à bout des systèmes de défense par saturation. Là encore, cette description n’est pas sans rappeler le SMARTGLIDER, en développant chez l’industriel. Ce type d’armement sera notamment mis en oeuvre par les Remote Carrier du programme SCAF, des drones de combat agissant tel des multiplicateurs de puissance à disposition des avions pilotés, tant pour acquérir des informations, portés des attaques, ou brouiller les capteurs adverses, sans exposer les pilotes.

Smartglide de MBDA sur Rafale Actualités Défense | Allemagne | Armes non létales
La bombe guidée intelligente légère SmartGlider développée par MBDA

Enfin, et de façon plus inattendue, MBDA fait état de systèmes Hard-Kill, dont le but sera la protection ultime des aéronefs face aux missiles, lorsque les leurres et systèmes de brouillage ne seront pas parvenus à éloigner la menace. Aucune précision n’est donnée sur ce système. Les Etats-Unis développent un système aux fonctionnalités comparables utilisant un laser à haute énergie, le projet SHIELD.

Il est interessant de constater que l’ensemble des systèmes devront équiper non seulement le SCAF, mais également les Rafale et Typhoon, qui devront « tenir la ligne » jusqu’en 2040. A ce titre, le developpement de la solution de « Remote Carrier » en amont du NGF (New Generation Fighter), de sorte à maintenir les capacités de frappe et de suppression des défenses forces aériennes européennes, apparait comme une nécessité.

La cohabitation se tend à Djibouti entre forces américaines et chinoises

La cohabitation se tend entre les forces américaines et chinoises qui, avec les français, ont chacune une base militaire attenante au port de Djibouti. En effet, selon des médias américains, des pilotes US auraient été visés par des lasers en provenance de la base navale chinoise, alors qu’ils la survolaient pour se poser sur l’aéroport international de la ville, jouxtant le camps Lemonier ou se sont déployés les forces américaines. Les autorités chinoises, naturellement, nient farouchement avoir mené une quelconque action qui ne serait pas en conformité avec l’accord signé avec le pays hôte.

Ce n’est pas la première accusation de ce type portée à l’encontre des militaires chinois opérant sur cette base. En 2018, des accusations similaires furent portées par des pilotes US, et démenties par les autorités chinoises.

L’accord de base navale signée en 2016 entre les autorités chinoises et le président Ismael Omar Guelleh, pris les américains et leurs alliés par surprise, et ils ne parvinrent à s’opposer à l’entrée en service de la base, intervenue dès le mois de juillet 2017. Elle abrite 400 militaires, dispose d’une piste de 400 m, et des travaux ont été entrepris pour y construire un quai de déchargement permettant d’accueillir des bâtiments imposants, comme les LPD Type071 en service dans l’APL. De nombreux bâtiments chinois y ont fait escale depuis, notamment ceux affectés aux missions anti-pirateries de l’ONU.

Pour l’heure, aucun problème de cohabitation ne semble avoir été signalé avec les forces françaises présentes sur place.