Le premier Patrouilleur Polyvalent Hauturier, représenté par l’acronyme italien PPA, baptisé Paolo Thaon di Revel, et portant le numéro de coque P430, a été lancé ce lundi 17 juin aux chantiers navals de Muggiano, située à la Spezia, entre Gènes et Pise, en présence de la ministre italienne de La Défense, Elizabetta Trenta, du chef d’état-major de la marine italienne, l’amiral Girardelli, et du président de Fincantieri, Guiseppe Bono.
Premier d’une série de 7 bâtiments commandés en 2015, pour remplacer les 4 frégates légères de la classe Soldati, et les corvettes de la classe Minerva, le Paolo Thaon di Revel sera au standard léger, c’est à dire équipé d’un canon de 127mm et d’un de 76mm, mais dépourvu de missile antiaérien et de missile antinavire, bien que disposant des espaces réservés pour en être équipés. Sur les 7 PPA commandées, 2 sont au standard léger, trois au standard léger + intermédiaire, et deux au standard lourd, équipés de l’ensemble des armements et détecteurs prévus.
Les PPA sont des bâtiments imposants, atteignant les 5800 tonnes en charge, et disposant d’une capacité de production d’énergie très performante CODAG, alliant une tribune de Gaz GE LM2500 de 32 Mw, deux diesels MTU de 10 Mw chacun, et de 6 générateurs électriques diesel produisant une puissance globale de 10 Mw. Ils ont une autonomie de 5000 nautiques à 15 noeuds, et peuvent être équipés, selon les versions, de 16 missiles Aster30 anti-aériens, de 8 missiles anti-navires Otomat, de 2 tubes lance-torpilles triples de 533mm, et dispose d’un hangar et d’une plate-forme pouvant mettre en oeuvre 2 hélicoptères SH90 ou un hélicoptère AW101 Merlin. La suite de détection est, elle aussi, potentiellement très complète, la version lourde emportant un radar aérien à antennes AESA 3D double bande de Leonardo-Fincantieri, un détecteur infra-fouge et un sonar à profondeur variable ATAS, ainsi qu’une panoplie complète de systèmes de communication.
Les 7 PPA viendront épauler les 10 FREMM de la Marina Militare (4 ASM et 6 polyvalentes) , et les 2 frégates anti-aériennes Horizon, amenant la marine italienne largement en amont de la Marine Nationale en matière de Frégates et destroyers de 1er rang, cette dernière ne devant disposer, à terme, que de 2 horizons, 6 FREMM ASM, 2 FREMM anti-aériennes, et 5 FDI Belharra, des bâtiments sensiblement équivalents en matière de capacité militaire aux PPA lourdes.
A l’occasion de l’ouverture du Salon Aéronautique du Paris Air Show se tenant, comme toujours, au Bourget, le Président français, E.Macron, accompagné de la ministre des Armées, Florence Parly, de la ministre de La Défense allemande U.von der Leyen, et de la ministre espagnole de La Défense, Margarita Robles, ont signé l’accord cadre liant les 3 nations dans le programme SCAF, et de lancer la première phase de developpement du démonstrateur, dont le premier vol est attendu pour 2026. Le démontrer du programme doit être composé, simultanément, d’un chasseur de nouvelle génération, identifié par l’acronyme NGF pour New Generation Fighter, un drone de combat identifié par l’acronyme RC pour Remote Carrier, et un système d’information et d’échange de données partagé, désigné par l’acronyme ACC pour Air Combat Cloud.
Concomitamment, une maquette « à l’échelle 1 » du NGF a été présentée au parterre d’officiels et de représentant des gouvernements et des autorités militaires. L’objectif était, visiblement, de donner corps au projet, notamment face au Tempest britannique. On remarque, d’ailleurs, que la maquette est dotée d’un empennage en V très prononcé, contrairement au modèle réduit présenté par Dassault Aviation il y a quelques mois.
Teaser du programme SCAF de la DGA publié 2 jours avant l’ouverture du Salon du Bourget 2019
Cette signature intervient alors que l’Espagne, qui insista pour rejoindre le programme lors de sa phase de définition des besoins, s’est dite ouverte à l’acquisition du F35 américain, pour remplacer ses avions embarqués Harrier, mais également pour éventuellement remplacer ou renforcer ses F18. Une déclaration qui, évidemment, est loin de satisfaire les français comme les allemands, qui n’ont eu de cesse de designer le F35 comme l’ennemi numéro 1 de l’industrie de défense aeronautique européenne. En outre, l’Allemagne devait très probablement espérer que Madrid choisisse le Typhoon pour remplacer ses F18, comme Berlin est en passe de le faire pour remplacer ses Tornados, et ce en dépit des pressions venant de Washington comme du siège de l’OTAN. Toutefois, la Marine Espagnole, comme toutes celles opérant des Harriers aujourd’hui, n’a guère le choix, autre que le F35B, en matière d’avion pouvant opérer à partir d’un porte-aéronef STOBAR à brins d’arrêt et tremplin ou de porte-aéronefs à pont droits comme les LHD. Renoncer au F35B signifierait, pour elles, renoncer à une composante aéronavale embarquée.
Une chose est certaine, le programme SCAF passera encore par de nombreuses périodes d’incertitudes, avant de produire son premier avion de combat opérationnel, prévu pour entrer en service en 2040.
Voilà une information qui fera certainement plaisir aux différentes sociétés de la BITD française, actuellement bloquées par l’embargo allemand sur les systèmes et sous-systèmes d’armes, vers les pays participants à l’intervention militaire de l’alliance sunnite au Yemen. En effet, selon un rapport du ministère de l’économie fédéral, les entreprises de Défense allemandes auraient reçu des autorisations d’exportation vers ces pays pour un montant de près de 1 Md€, pour la seule période allant du 1ᵉʳ janvier au 1ᵉʳ juin 2019.
Parmi ces pays, l’Égypte est en tête avec 900 m$ de licences, grâce à la vente notamment de deux corvettes Meko200, suivit des Émirats arabes unis pour 30 Md$, ainsi que l’Arabie Saoudite, qui aurait signé deux contrats d’armement avec Berlin durant la période. En outre, des pourparlers seraient en cours avec Riyad pour l’acquisition de camions militaires construits par Rheinmetall pour un montant de 136 m€. Ces chiffres ne tiennent pas compte des filiales des groupes de défense allemands, particulièrement en Afrique du Sud, qui exportent, elles aussi, des équipements vers ces pays sous embargo, sans avoir à subir les arbitrages de Berlin.
Plusieurs sociétés françaises (Arquus, Nexter, Naval Group) et Européenne (MBDA, Airbus) font aujourd’hui face à d’importantes difficultés pour exécuter leurs contrats vis-à-vis de ces pays, en raison de sous-systèmes d’origine allemande, bloqués par l’embargo. Nul doute que ce rapport servira dans les négociations en cours sur le sujet, pour tenter de débloquer certaines situations.
Durant la guerre froide, la Guerre des Mines représentaient un enjeu majeur pour l’OTAN, qui devait assurer l’accès à ses principaux ports pour maintenir le flux de troupes, équipements et materiels en provenance des Etats-Unis et du Canada, pour être en mesure de faire face aux divisions blindées du pacte de Varsovie. Lors de l’effondrement soviétique, cette menace perdit une grande partie de son intérêt, et les flottes de guerre des mines, comme la modernisation des systèmes de détection et de traitement spécialisés, furent largement délaissés, au profit de systèmes d’armes plus adaptés aux projections de force.
Avec le retour, de plus en plus évident, des risques de conflit dits de « Haute intensité », à savoir opposant des nations technologiques, la menace des mines navales revient au premier plan. La France et la Grande-Bretagne entreprirent, dans le cadre des accords de Lancaster House, de developper un système de guerre des mines très automatisé, le programme MMCM[efn_note]Maritime Mines Couter Measures[/efn_note] développé par Thales. La Belgique et les Pays-Bas ont confié à un consortium formé par Naval Group et ECA la conception et la construction d’une flotte de 12 bâtiments de guerre des mines afin de remplacer leurs chasseurs de Mines classe tripartites datant des années 80.
L’US Navy n’est pas restée inactive. Elle confia, entre autres, au groupe Northrop-Grumman le programme Airborn Laser Mine Detection System, ou ALMDS, visant à détecter les mines navales à l’aide d’un rayon laser à partir d’un hélicoptère. Il en résulta le système AN/AES-1, un pod rattaché au moignon d’un hélicoptère MH60, et utilisant un laser pulsé pour détecter les mines navales, même en cas de mer formée. Le système est à la fois très sur, l’hélicoptère étant, par nature, non exposé aux mines navales, et très efficace, car permettant de traitant une très grande surface, en comparaison des systèmes sous-marins ou de surface traditionnels. Les informations sont ensuite transmises au bâtiment de tutelle, en l’occurence un Littoral Combat Ship, en charge de les analyser, et de prendre les mesures adéquates.
Ce système a été utilisé pour la première fois en situation opérationnelle lors de l’exercice BALTOP 2019, un exercice naval de l’OTAN se déroulant en mer du nord et mer Baltique.
Le Conseil Fédéral des Affaires Etrangères allemand a appelé les pays européens à developper et déployer un programme visant à assurer la protection rapprochée des unités de combat. Selon son analyse, les pays européens ont perdu l’assurance d’avoir la supériorité aérienne au dessus du champs de bataille désormais, et les forces combattantes doivent donc disposer d’une protection capable d’engager les menaces aériennes dans un rayon de 8 km.
Les éléments produits par le conseil allemand pointent vers ce qui ressemble, ni plus, ni moins à un remplaçant des systèmes ROLAND franco-allemands, qui étaient en charge de protéger les unités mécanisées des deux pays durant la guerre froide. Ils se rapprochent également du programme IM-SHORAD américain, visant à produire en urgence 144 systèmes de défence rapprochée portés par véhicule blindé Stryker. Le Conseil Fédéral appelle l’Allemagne à prendre la tête de ce programme, qu’elle estime urgent, pour fédérer les énergies européennes au travers du PESCO, le programme de financement des initiatives industrielles européennes de Défense.
Toutefois, la prise de conscience de l’exposition de la puissance aérienne européenne face aux systèmes modernes, russes pour ne pas les citer, et la possible perte de la supériorité aérienne occidentale sur le champs de bataille, ne devrait pas se limiter à une simple réponse en matière de défense aérienne. En effet, la puissance aérienne conditionne la majeure partie de la puissance de feu disponible des pays européens, et de l’OTAN. La perte de celle-ci, au delà de l’exposition des forces aux possibles attaques aériennes adverses, les priverait de cette puissance de feu, alors même qu’elles sont très largement dépassées par la puissance mécanique russe, qui dispose de 4 fois plus de chars de combat, et de 10 fois plus de systèmes d’artillerie, que disponibles en Europe.
De même, cette prise de conscience devrait, logiquement, entrainer une adaptation des plannings des programmes de défense actuels, comme le MGCS, ou le SCAF, car rien n’indique que le rapport de force actuel entre l’Europe et la Russie puisse évoluer positivement dans les 20 années à venir, au contraire.
Le président turc, R.T Erdogan, a annoncé que les forces turques attendaient la livraison des premiers éléments des batteries de S400 russes, motifs de tensions très marquées entre Ankara et Washington, lors de la première quinzaine du mois de juillet, ce qui mettrait un terme à cette phase de menaces et de discussions engagées depuis plus d’un an.
Au delà des réponses que les autorités américaines apporteront à ce qu’elles perçoivent comme une grave provocation de la part du président turc, de l’exclusion du pays du programme F35, et de possibles sanctions économiques, l’entrée en service de batteries de S400 en Turquie serait de nature à profondément modifier le rapport de force en Méditerranée occidentale, comme en mer Noire.
En effet, le S400 serait de nature à faire peser une menace sur l’ensemble du trafic aérien, notamment, militaire, au dessus d’un nombre important d’îles grecques, comme sur une partie de son territoire continental, menaçant directement les forces aériennes helléniques, alors que les tensions entre Ankara et Athènes, notamment au sujet des revendications turques sur plusieurs iles, dont Chypre, ont engendré des accrochages récurant entre les deux forces aériennes. De même, l’OTAN, qui effectue également régulièrement des vols dans cette zone, sera contrainte d’informer systématiquement Ankara de la présence de ses aéronefs.
Quoiqu’il en soit, l’annonce du président turc va très probablement précipiter les évènements, alors que les tensions se multiplient tant au Moyen-Orient qu’avec la Chine, ou la Russie …
Depuis 1995, la 7eme chaine publique chinoise, CCTV-7, est dédiée aux questions d’agriculteurs … et de Défense. Cette étonnant assemblage correspondait à la conception traditionnelle chinoise de La Défense, la sécurité du pays reposant sur ces deux mamelles indispensables, et la force militaire était alors composée de conscrits d’origine massivement rurale.
Avec la professionnalisation des armées, et les déplacements massifs des populations vers les villes, ce rapprochement a perdu son sens, ce qui a amené les autorités chinoises à décider de séparer les deux thèmes, en deux chaines distinctes : la chaine dédiée à La Défense conserve le canal 7, et la chaine agricole est déplacée sur le canal 17.
Selon les déclarations des autorités médiatiques chinoises, le besoin d’une chaine entièrement dédiée aux questions de défense est devenu très important ces dernières années. Il est, selon elles, indispensable de s’adresser directement aux jeunes chinois pour les « éduquer » aux questions de défense et de géopolitique, et sorte à générer les vocations pour rejoindre les forces armées, et soutenir l’effort de défense du pays.
Pourtant, la Chine ne semble pas avoir de difficultés à trouver des jeunes candidats pour ses forces armées. Chaque année, plus de 10.000 candidats se présentent, par exemple, pour tenter de rejoindre la formation de pilotes, pour 150 postes ouverts. La Chine a d’ailleurs récemment ouvert un service internet entièrement dédié à l’enregistrement des candidatures aux métiers des armes. Mais l’augmentation des formats de la Marine et de l’Armée de l’air, associée à la professionnalisation en cours de l’armée de terre, engendre un besoin beaucoup plus important de profils qualifiés.
Visiblement, l’Etat chinois anticipe ces besoins, comme il anticipe le besoin de s’adresser directement à la jeunesse pour promouvoir les questions de Défense…
Alors que Saab vient d’avancer ses pions dans la compétition l’opposant en Finlande aux autres avionneurs occidentaux, il apparait qu’une analyse sur le modèle de celle faite concernant la Suisse, apporterait des éclaircissements sur les choix qui se posent aux dirigeants finlandais. Il n’est pas possible, en effet, de placarder l’analyse helvétique aux besoins finlandais, les conditions géographiques, politiques et opérationnelles divergeant grandement. Ces différences engendrent non seulement une appréciation différente des critères évoqués, mais également la réorganisation de certains critères.
Comme précédemment, une note allant de 1 à 5 sera attribuée à chaque appareil pour chacun des critères, 5 représentant la meilleure réponse, proportionnellement aux autres appareils et aux besoins finlandais, et 1 représentant une réponse très insuffisante à ces mêmes besoins. De même, les appareils en lice sont le JAS39 E/F de Saab, qui sera considéré accompagné de 2 avions d’alerte aérienne avancée GlobalEye conformément à l’offre faite par la Suède, le Rafale au standard F4, le Typhoon d’Eurofighter dans le standard polyvalent qui sera celui des Typhoon allemands remplaçant les Tornados, le F/A 18 E/F Super Hornet accompagné là aussi de 2 E2-D Hawkeye pour respecter les critères définis par la Suède, et le F35A de Lockheed-Martin. Les critères retenus sont les suivants :
1- Manoeuvrabilité
Même en l’absence de relief comme en Suisse, la manoeuvrabilité reste un critère déterminant pour l’évaluation des performances de l’appareil finlandais. En effet, l’aviation finlandaise sera amenée, dans le futur, à régulièrement faire face aux aéronefs russes, lors de manoeuvres, de provocations, ou, s’il le faut, de combats. Les avions russes, comme le Su35 ou le Su30, sont réputés extrêmement agiles, et une mauvaise agilité priverait l’appareil d’un avantage en combat rapproché. Dans ce domaine, le Rafale et le Gripen sortent du lot, les deux avions étant très agiles, même lorsqu’ils emportent une charge importante. Ils obtiennent la note de 5. Le Typhoon est également très manoeuvrant, mais est moins performant en moyenne et basse altitude que les deux avions précédant, il obtient la note de 4. Le Super Hornet est, de par sa conception, moins manoeuvrant que les « Eurocanards », il obtient le note de 3, alors que le F35 clos ce classement avec la note de 2, l’avion étant, dans ce domaine, très inférieur aux autres appareils du panel, ainsi qu’aux appareils russes auxquels il pourrait être confronté, car étant conçu avant tout pour le combat BVR[efn_note]Beyond Visual Range[/efn_note]
Deux Gripen des forces aériennes suédoises
2- Vélocité
Avec une superficie de presque 340.000 km2, 8 fois plus importante que celle de la Suisse, les avions finlandais doivent être en mesure d’atteindre des vitesses élevées, et de maintenir cette vitesse pour arriver rapidement sur la zone d’engagement. Dans cette configuration, la capacité de « super croisière » est un avantage marqué, car permettant aux appareils de maintenir une vitesse supersonique sans avoir recours à la poste-combustion très consommatrice de carburant, de sorte à disposer d’une plus grande autonomie une fois arrivé. Dans ce domaine, le Rafale et le Typhoon sont les plus performants, alliant la super-croisière à une grande autonomie et une importante capacité d’emport, et obtiennent la note de 5. Le Gripen dispose également de la capacité Super Croisière, mais son autonomie et sa capacité d’emport plus limitée lui confère la note de 4. Le F18 Super Hornet comme le F35 n’ont pas accès à la super croisière, et ont une autonomie par ailleurs plus limitée que les avions européens. Ils obtiennent la note de 2.
3- Disponibilité
En cas de conflit en Europe, la Finlande, malgré sa neutralité, risque fort d’être en première ligne, et de devoir supporter une offensive militaire importante dans des délais pouvant être très courts. Dans ces conditions, la disponibilité des appareils est un critère déterminant, agissant comme un coefficient multiplicateur de forces ou, dans le cas contraire, comme un diviseur de puissance, selon qu’elle soit importante ou pas. De part son ADN embarquée, et au regard des disponibilités constatées en opérations exterieures, le Rafale obtient le meilleur score de 5 pour ce critère. Comme lui, le Gripen a des procédures de maintenance simplifiées permettant d’en améliorer la disponibilité. Mais certains utilisateurs du Gripen ayant rencontré quelques problèmes dans ce domaine, il reçoit la note de 4. Le Typhoon comme le F18 ont une disponibilité relativement standard pour ce type d’appareil, et tout deux font face à des difficultés de maintenance de la part de leurs opérateurs respectifs, justifiant la note de 3. Le F35 a un délais d’apparition de panne (Average Time Between Failure) de seulement 7,5 heures, très inférieur à ceux des autres appareils, pour lequel ce chiffre est supérieur à 30 heures. Il n’obtient que la note de 2, sachant que cette note prend en compte la marge de progression de la maintenance de l’aéronef, qui nécessitera toujours 3 fois plus de personnels de maintenance qu’un Rafale entre deux vols.
F/A 18 Super Hornet du Marines Corps en attaque au sol
4- Rusticité
La rusticité reste un critère majeur dans l’évaluation finlandaise, les appareils pouvant être appelés à opérer sur des terrains de dispersions faiblement équipés, avec une équipe de maintenance réduite. Dans ce domaine, le Rafale et le F/A 18 Super Hornet obtiennent la meilleure note, de 5, ayant été conçus pour répondre à ce critère particulier du fait de leur utilisation sur porte-avions. Le Gripen étant exploité par la Suède dans un environnement similaire à la Finlande, mais l’appareil étant moins résistant que les aéronefs embarqués, obtient la note de 4. Le Typhoon, avec la note de 3, répond aux exigences finlandaises sans toutefois atteindre le niveau de performances des 3 appareils qui le précède, notamment du fait d’une maintenance plus lourde. Enfin, le F35, comme dans le cas de la Suisse, n’obtient que la note de 2, du fait de ses importants besoins de maintenance entre 2 vols, et de la connexion indispensable au système ALIS.
5- Détection et contre-détection
Ce critère fait la synthèse entre les capacités de détection de l’appareil, ou du couple appareil/EAW proposé par le constructeur, et les capacités à rester invisible aux yeux de l’adversaire. Dans ce domaine, le F35 obtient la note de 5, ayant été conçu pour répondre à ce critère, et disposant à la fois d’un excellent système de détection radar et ESM, d’une furtivité électromagnétique et infrarouge très supérieure à celle des autres concurrents, et de capacités de communication et d’échange de données très avancées. Les Gripen et F18, accompagnés respectivement d’appareils d’alerte GlobalEye et Hawkeye, obtiennent la note de 4, même si les 2 GlobalEye proposés par Saab ne permettraient pas d’assurer une permanence de surveillance en cas de crise. Les capacités renforcées du radar RBE2, du système Spectra, de l’Optique en Secteur Frontal et des systèmes de communication numérique caractérisant le standard F4 du Rafale, justifient sa note de 3, de même que pour le Typhoon, dont les évolutions futures atteindront un standard comparable au Rafale F4 dans ce domaine..
F35A des forces aériennes norvégiennes
6- Interopérabilité technologique
Ce critère caractérise les capacités de l’appareil à communiquer et échanger des données avec des appareils ou des forces au sol, en mer, ou appartenant aux pays pouvant éventuellement agir en tant qu’alliés de la Finlande. Dans ce domaine, le Gripen, de par son origine suédoise, pays frontalier de la Finlande, et partageant le même destin ainsi que la même neutralité en cas de conflit, obtient la note maximum de 5. Tout comme le F35A qui, lui, a la plus grande solution d’interopérabilité et de communication avec les forces des pays de l’OTAN, comme notamment la Norvège et le Danemark, qui utilisent cet appareil. Rafale, Typhoon et F18 répondent aux standards de l’OTAN dans ce domaine, et obtiennent tous 3 la note de 3.
7- Capacités Air-Air
Entrons désormais dans l’évaluation des performances opérationnelles des appareils, avec les capacités Air-Air, faisant la synthèse des capacités de détection, de manoeuvre, et d’engagement des appareils proposés. Dans ce domaine, le Typhoon obtient la note de 5, même handicapé par l’absence d’avion d’Alerte Aérienne Avancée. L’avion, conçu pour cette mission, est capable d’emporter une vaste panoplie d’armement air-air, et dispose d’équipements de détection actifs (radar) et passifs (IRST/ESM) très performants. Le Rafale talonne le Typhoon, avec des caractéristiques très similaires, et emportant le très efficace missile Mica et son successeur, le Mica NG, en complément du Meteor Européen. Il obtient la note de 4, comme le Gripen, qui dispose de performances d’emport et d’autonomie moins élevées, mais qui bénéficie de la présence des GlobalEye. Le F18, avec l’appui des E2-D, obtient la note de 3. Si le Haweye est un excellent système d’alerte aérienne avancée, le F18 a des performances plus limitées que ses homologues européens, tant en matière de détection, que d’emport et de performances d’engagement. Il reste cependant à niveau face aux appareils russes actuels. Le F35 est très performant en engagement BVR[efn_note]Beyond Visual Range[/efn_note], mais sa mauvaise manoeuvrabilité, sa vitesse plus faible, ses capacités d’emport et son autonomie limite sa note à 3.
Rafale en configuration super-lourde
8- Capacités Air-Sol et Air-Surface
Dans un environnement probablement très exposé aux systèmes sol-air russes, la furtivité du F35A apportera une plus value importante, même en dépit des limites de l’appareil. Il obtient la note de 5. Le Rafale obtient la note de 4, du fait de son importante capacité d’emport, sa manœuvrabilité, son autonomie, et sa capacité à mener des opérations de pénétration à grande vitesse à très basse altitude, limitant les délais de réponse des forces anti-aeriennes. En outre l’appareil, parfaitement multi-mission, est capable d’assumer seul sa protection air air, sans détériorer ses performances. Le Gripen et le F18 obtiennent la note de 3, les appareils étant moins performants que les deux précédents, que ce soit en matière de contre-détection, comme en matière de capacité d’emport et d’autonomie. Le Typhoon est handicapé dans ce domaine, n’ayant pas été conçu pour ces missions, il obtient la note de 2.
9- Contexte politique de l’offre
Les éléments politiques et industriels des offres de chaque participant n’étant pas, pour l’heure, connus du public, nous évaluerons ici les implications potentielles du choix finlandais en faveur de chaque appareil, dans le domaine de la politique de Défense du pays. Dans ce domaine, la proximité géographique et politique de la Suède avec la Finlande, confère naturellement à l’offre suédoise la note maximale de 5. Une agression contre la Finlande engageant naturellement la Suède, la capacité à joindre l’effort de Défense des deux pays est évidemment un point crucial, même si l’armée suédoise à des capacités limitées. En outre, les deux pays partagent une position de neutralité bienveillante vis-à-vis de l’OTAN, et sont tous deux membres de l’UE. Le F35 obtient la note de 4, étant utilisé par deux autres pays scandinaves (la Norvège et le Danemark), et intégrant le pays dans le club F35, agissant de plus en plus comme une alliance militaire à part entière. Les 3 autres appareils obtiennent la note de 3, l’implication politique des pays constructeurs étant limitée au seul matériels livrés, et, éventuellement, à quelques accords de formation et de coopération militaire.
Typhoon de la Royal Air Force en version Enhanced équipés de 6 bombes guidées laser
10- Prix
Dernier critère à évaluer, le prix, qui reste un critère majeur car déterminant le format potentiel de la flotte mise en oeuvre, la soutenabilité de la modernisation de cette même flotte, et les effets d’éviction qui seraient engendrés vis-à-vis d’autres programmes de Défense, lorsque le prix est très élevé. Le Gripen étant le moins cher à l’achat comme à l’usage, il obtient la note de 5. Comme en Suisse, le Rafale et le F18 obtiennent la note de 4, et le Typhoon, plus onéreux, la note de 3. Le F35A est le plus cher, coutant sur sa durée de vie plus de deux fois le prix du Rafale, par exemple. Surtout, la faible disponibilité de l’appareil, cumulé au prix très élevé de celui, affectent conjointement le rapport des performances opérationnelles effectives sur le prix du F35A, dans un rapport plus de 6 fois inférieur à celui du Gripen. La note de 1 est donc justifiée, même en tenant compte de l’objectif de l’US Air force de faire baisser le prix de maintenance à l’heure de vol à 30.000 $ annoncé par l’US Air Force (sans qu’aucune solution cohérente n’ai été présentée)
Synthèse
Le tableau ci dessous présente la synthèse des notes attribuées aux 5 appareils
JAS39 Gripen E/F
Rafale F4
Typhoon de
F/A 18 E/F Super Hornet
F35A Lighting II
EAW
GlobalEye
E2-D Hawkeye
Manœuvrabilité
5
5
4
3
2
Vélocité
4
5
5
3
2
Disponibilité
4
5
3
3
2
Rusticité
4
5
3
5
2
Détection et contre-détection
4
3
3
4
5
Interopérabilité
5
3
3
3
5
Capacités Air-Air
3
4
5
3
3
Capacités Air-Sol
3
4
3
3
5
Contexte Politique
5
3
3
3
4
Prix
5
4
3
4
1
Total
42
41
35
34
31
Conclusion
Le classement qui résulte de cette analyse diffère sensiblement de celui appliqué au cas Suisse. Le Gripen, associé à l’avion d’alerte aérienne avancée GlobalEye, arrive en première position, du fait de la polyvalence de l’offre Suédoise, ainsi que de l’évidente proximité politique entre les deux pays.
Le Rafale se classe second, à un seul point du Gripen. Le haut niveau de performances de l’appareil de Dassault dans tous les domaines critiques, particulièrement adapté à la géographie du pays, et aux besoins très étendus auxquels l’armée de l’air finlandaise devra faire face, font du Rafale un excellent candidat au remplacement des F18 .
Le Typhoon se classe troisième, l’appareil étant de manière évidente plus à l’aise dans les grands espaces finlandais que dans les montagnes exiguës suisses. Ses capacités Air-Air ne parviennent cependant pas à compenser ses faiblesses en air-sol et air-surface.
Le F18 Super Hornet est l’appareil ayant enregistré le plus important déclassement dans ce classement face à la Suisse. L’absence de super croisière et l’autonomie plus limitée de l’aéronef sont très handicapantes pour un pays de la taille de la Finlande lorsqu’il s’agira de faire face aux aéronefs russes modernes, même si le F18 Hornet a parfaitement rempli sa mission pendant 3 décennies.
Comme en Suisse, le F35A termine ce classement, une fois encore très handicapé par ses qualités aéronautiques inférieures, et de son prix de possession très élevé. Comme pour la Suisse, la Finlande n’étant pas destinée à lancer d’attaques préventives, ni de missions dans la profondeur du dispositif adverse, les atouts du F35A, jugés indispensables par de nombreux alliés des Etats-Unis, ne parviennent pas à compenser ses défauts dans cette analyse, d’autant que rien ne garantit à la Finlande un soutien américain en cas de tensions. N’oublions pas que l’écart de prix de revient sur la durée de vie des appareils entre 60 F35A et 60 Rafale F4 permettrait de financer et entretenir sur 30 ans une flotte de 5 corvettes ASM type Gowind2500 et 3 sous-marins Scorpène, ou de 400 chars de combat E-MBT accompagnés de 400 Véhicules de Combat d’Infanterie VBCI 2 et 80 Canons autotractés CAESAR…
Depuis quelques mois, les tensions opposant les Etats-Unis et l’Iran n’ont cessé de croître, pour atteindre aujourd’hui des niveaux que certains qualifient de pré-conflictuels. Au delà de la sulfureuse personnalité du président américain, il est interessant de s’interroger sur les causes et les conséquences prévisibles de ces tensions, et la façon dont ces tensions affectent ou vont affecter l’Europe, et la France.
Pourquoi ce regain de tension entre Washington et Téhéran ?
Le Casus Belli entre les deux pays pourrait être l’attaque des deux tankers dans le détroit d’Ormuz, attaque attribuée par les Etats-Unis, suivis de la Grand-Bretagne et de l’Arabie saoudite, à l’Iran, et justifiée à l’aide d’une video d’un drone de surveillance montrant un patrouilleur iranien s’accoler au pétrolier Kokuka Courageous pour enlever ce qui ressemble à une mine magnétique. Si l’Europe, l’ONU, la Russie et la Chine appellent au sang-froid, et à une enquête indépendante, l’opinion de Washington semble faite, et avec elle celle de ses deux fidèles alliés. Il est vrais que cette vidéo est plutôt convaincante, et que l’action entre parfaitement dans la doctrine de guerre hybride dont la force navale des gardiens de la révolution s’est faite experte. Toutefois, ces éléments ne constituent qu’un faisceau de présomptions, et non une preuve formelle de l’implication iranienne, comme le souligne de nombreux états, la confiance dans « les preuves » fournies par les Etats-Unis ayant été largement entamée ces dernières années.
Les gardiens de la révolution iraniens se sont spécialisés dans les opérations de guerre hybride navale
Cette attaque fait suite à la dégradation de la position iranienne en soutien au plan de dénucléarisation militaire du pays, plan duquel les Etats-Unis se sont retirés après l’élection du president Trump, mais qui reste soutenu par les Européen, la Russie, la Chine et l’ONU. Face aux conséquences de la reprise des sanctions US, et à ce que Téhéran considère comme un manque d’investissement des capitales qui soutiennent ce modèle, le président Iranien a déclaré, en début de semaine, que le pays envisageait désormais de se retirer lui aussi de l’accord.
Le rôle d’israël et de l’Arabie saoudite
En outre, plusieurs alliés stratégiques des Etats-Unis en général, et du président Trump, qui entame sa campagne pour briguer un second mandat, en particulier, sont très favorables à une intervention militaire contre l’Iran. En premier lieu desquels, Israël, qui a toujours considéré l’Iran comme un ennemi mortel, et qui fait face, aujourd’hui, au renforcement du Hamas à ses frontières, du fait des succès militaires des Peshmergas iraniens en Syrie. Depuis quelques mois, les campagnes de tirs de roquettes contre les villages et villes israéliennes proches de la frontière syrienne ou libanaise ont considérablement augmenté, entrainant un cycle de ripostes et contre ripostes d’intensité croissante. l’Arabie saoudite du prince Ben Salman a également désigné en Téhéran son ennemi prioritaire, basé sur la haine ancestrale opposants Sunnites et Chiites. Riyad a, à ce titre, rassemblé une coalition sunnite autour de sa propre puissance militaire, dans le but de s’imposer contre la puissance chiite croissante, en Irak, en Syrie, et surtout au Yemen, ou cette même coalition est engagée depuis plusieurs années pour tenter d’anéantir la rébellion Houtis, soutenue par Téhéran.
l’Arabie saoudite dispose d’une puissante force aérienne composée de F15 et de Typhon
Or, ces deux pays contrôlent des pans entiers de l’économie et de l’électorat américain, par le rôle central de l’alliance sunnite sur le marché des hydrocarbures, d’une part, et par l’influence politique très importante du lobby pro-israël aux Etats-Unis, contrôlant une part importante des votes de la communauté juive, et surtout de la communauté radicale protestante, très puissante dans les états du mid-west et du sud du pays, et socle électoral du président Trump.
Quelles sont les conséquences prévisibles d’un conflit contre l’Iran ?
Reste qu’une intervention contre l’Iran serait très complexe à porter pour les Etats-Unis, et comporterait de nombreux risques. Qu’ils optent pour des frappes aériennes, un embargo naval ou un très hypothétique assaut amphibie, les Etats-Unis et leurs alliés risquent de déclencher une série de réactions aux conséquences à terme très problématiques, comme le risque d’enlisement, qui immobiliserait une partie de la puissance militaire US au Moyen-Orient, alors même que cette puissance militaire est aujourd’hui, selon le Pentagone, incapable de faire face au « double front » représenté par la Russie en Europe, et la Chine en Asie.
De fait, une intervention contre l’Iran risquerait d’accentuer de gradient de puissance sur ces théâtres, libérant les moyens pour une action chinoise contre Taiwan ou russe contre l’Ukraine, par exemple. En outre, une attaque directe contre Téhéran, même limitée à une offensive aérienne, serait de nature à modifier les positions de Moscou comme de Pekin sur les questions d’exportation d’armes vers ce pays. En effet, jusqu’à aujourd’hui, les deux capitales ont fait preuve d’un discernement évident dans ce domaine, s’interdisant d’y exporter des armements modernes ou trop performants. Une intervention US pourrait briser ce statu quo, ouvrant les vannes vers des systèmes beaucoup plus performants, comme les systèmes anti-aériens, les missiles anti-navires, et les aéronefs de combat des deux pays, susceptibles dès lors d’augmenter les risques d’enlisement.
Le porte-avions nucléaire D. Eisenhower (CVN69) traversant le détroit d’Ormuz
Enfin, une intervention US serait de nature à déclencher un embrasement du Moyen-Orient, notamment dans toutes les zones opposant chiites et sunnites, avec à la clé, une crise énergétique mondiale susceptible d’engendrer une crise économique et financière aux conséquences encore jamais atteinte.
Conclusion
Comme nous le voyons, les gains espérés, notamment électoraux, en cas d’un conflit avec l’Iran, seraient loin de compenser les risques engendrés à l’échelle mondiale. Reste qu’à l’échelle des Etats-Unis, et selon les conceptions économiques du président Trump, ces conséquences pourraient apparaitre comme acceptables, et même souhaitables. En effet, les Etats-Unis ont atteint à nouveau un niveau d’autonomie stratégique en matière d’hydrocarbure, grâce aux extractions de gaz de Schistes, qui, si elles engendrent de graves conséquences écologiques, mettent l’économie US dans un cocon en cas de crise énergétique mondiale.
En outre, la très probable bi-polarisation qui résulterait de cette intervention seraient également perçues comme bénéfiques par le président américain, favorable à la réduction drastique des importations en provenance notamment de Chine, de sorte à réindustrialiser le pays. Par ailleurs, cela accélérerait la dépendance des alliés de Washington, Europe en tête, à la puissance militaire américaine, anéantissant notamment une grande part des efforts d’indépendance européens dans ce domaine, face à l’urgence de la menace que pourrait représenter la Russie. La situation serait similaire en Asie et dans le Pacifique face à la Chine.
Dès lors, une intervention contre l’Iran, même limitée, résulterait davantage d’une volonté de redistribuer les cartes géopolitiques à l’échelle de la planète, qu’à des objectifs régionaux. Reste à voir si le Pentagone, parfaitement au fait de sa faiblesse militaire actuelle, parviendra à modérer les ardeurs des dirigeants engagés dans cette crise ..
Il aura fallut presque 2 ans au français Naval Group, et l’Italien Fincantieri, pour parvenir à résoudre l’ensemble des difficultés pour entamer leur rapprochement, qui prend la forme d’une Join-Venture, co-dirigée et co-financée par les deux entreprises. Les objectifs de la co-entreprise, comme annoncé par H.Guillou, président de Naval Group, et par G.Bono, son homologue chez Fincantieri, sont de partager les travaux de recherche, les réseaux de sous-traitance, et les actions commerciales, de sorte à pouvoir faire face aux évolutions rapides du marché naval de La Défense, et plus particulièrement à l’arrivée de nouveaux acteurs, comme la Chine.
Les premiers programmes concrets de la JV seront la conception et la réalisation des nouveaux pétroliers ravitailleurs de la Marine Nationale, basés sur le modèle Volcano italien, et la modernisation des frégates de défense aérienne Horizon, dont chaque pays dispose de 2 unités. En outre, elle entend proposer son design au programme « European Patron Corvette » chapeauté par l’UE.
Ce rapprochement est cependant loin des ambitions initiales exposées par les deux dirigeants, qui espéraient il y a encore un an, parvenir un créer un « Airbus Naval », sur un modèle de partage d’actions à l’image du partenariat Renault-Nissan. Mais les tensions entre les deux pays, suite à l’arrivée au pouvoir de l’alliance des partis populistes 5 Etoiles et La Ligue en Italie, ainsi que divers réserves industrielles exposées des deux cotés des Alpes, eurent raison de l’ambitieux programme, qui d’ailleurs ne concerne que l’activité navale militaire de surface, et donc ni la branche sous-marine de Naval Group, ni la branche civile de Fincantieri.
La Frégate de Défense Aérienne Chevalier Paul de la Marine Nationale, une des deux frégates de la classe Horizon développée conjointement par Naval Group et Fincantieri
Reste à voir si la signature de cette JV permettra effectivement de rationaliser les actions commerciales des deux groupes et si la dynamique créée est susceptible de s’ouvrir à d’autres groupes européens, comme le néerlandais Damen, ou l’espagnol Navantia, ou si, à l’inverse, elle incitera les autres groupes à se rapprocher pour y faire face, comme dans le cas du SCAF et du Tempest.