mardi, décembre 2, 2025
Accueil Blog Page 364

Saab prend les devants en Finlande

A peine remise de son échec en Suisse, la société suédoise SAAB a décidé de concentrer son attention sur son voisin finlandais, auquel le constructeur propose le JAS 39 Gripen E/F pour remplacer ses F18 vieillissants. En effet, le groupe Suédois a fait parvenir une offre complète aux autorités finlandaises, intégrant 52 Gripen E monoplaces, 16 Gripen F biplaces, et 2 avions d’alerte aérienne avancée GlobalEye, ainsi qu’un partenariat avancé en terme de coopération de Défense. Les éléments de partage industriel et de prix sont, pour l’heure, inconnus.

La Finlande reste aujourd’hui un des seuls, si ce n’est le seul, marché potentiel pour le chasseur monomoteur suédois en Europe, qui s’est vu à plusieurs reprises éliminé au profit du F16V américain, comme en Slovaquie, ou en Croatie. Saab reste très actif en Asie, notamment en Inde, ou la société ne désespère pas de placer son appareil face au F21 (F16Block70 indien) proposé par Lockheed-Martin. Mais l’ouverture de la compétition aux avions plus lourds, comme le Typhoon, le F18 et surtout le Rafale, déjà choisit par l’Indian Air Force, a réduit ses chances, et ses espérances de succès.

En Finlande, le groupe suédois mise non seulement sur la proximité géographique des deux pays, mais également sur leur proximité politiques, Stockholm comme Helsinki étant membre de l’Union européenne, mais pas de l’OTAN, et de faire valoir le maintien de cette neutralité face à la Russie avec une coopération militaire et industrielle renforcée. En outre, l’avion suédois n’a aucun mal à justifier de son adaptation aux conditions météorologiques spécifiques de ces deux pays nordiques. Reste que, ces dernières années, le gouvernement finlandais a montré une réelle appétence pour les équipements d’origine américaine, et évoqua même l’hypothèse d’un rapprochement vers l’OTAN, ce qui provoqua sine dié une réaction pour le moins hostile de Moscou.

Le Rafale de Dassault participe également à la compétition finlandaise, ainsi que le F/A 18 Super Hornet de Boeing, le Typhoon d’Eurofighter, et, évidemment, le F35A de Lockheed-Martin. Les autorités finlandaises ont interdit toute action de lobbying durant l’exécution de la compétition.

Les Etats-Unis entament les tests initiaux du programme hypersonique AGM183A Arrow

Lorsqu’en mars 2018, en pleine campagne présidentielle Russe, le président et candidat V.Poutine annonça l’entrée du missile hypersonique aéroporté Kh47MZ Kinzhal, lancé à partir d’un MIG31 spécialement modifié, et capable d’atteindre des cibles à plus de 2000 km, les Etats-Unis, comme l’ensemble des occidentaux, prirent consciences du retard accumulé dans ce domaine face à la Russie, et face à la Chine.

Le Pentagone, alors dirigé par le général Mattis, réagit promptement, et avec une étonnante lucidité, en lançant deux programmes destinés à rapidement combler ce retard. Le premier programme fut le Hypersonic Conventional Strike Weapon, HCSW, doté d’une enveloppe de 280 m$, et confié à Lockheed-Martin, avec la participation de nombreux autres industriels et de la DARPA. Son objectif est de concevoir un équipement hypersonique capable d’atteindre des cibles fixes ou mobiles, d’emporter une charge militaire « définie par le gouvernement », donc potentiellement nucléaire, et se basant sur les technologies déjà développées, mais n’ayant pas encore donné lieu à une intégration militaire.

Le second projet, le Air-launched Rapid Response Weapon, ou ARRW, dispose lui d’une enveloppe de 480 m$, et fut également confié à Lockheed-Martin, ainsi qu’à une sélection d’industriels, là encore avec le soutien de la DARPA. Contrairement au HCSW, le ARRW, dont le programme a déjà été baptisé AGM183a Arrow, doit concevoir un système hypersonique de nouvelle génération, basé sur des technologies n’ayant pas encore été fiabilisé, et devant atteindre la vitesse de mach20. Sa vocation, portée par le nom du programme, sera avant tout stratégique.

grosplan ARRW Actualités Défense | Armes et missiles hypersoniques | Bombardiers Stratégiques
Gros plan sur le missile AGM183A inerte sous l’aile du B52

L’approche double simultanée de la problématique, avec des calendriers relativement proches (premier vol 2021/2022 et entrée en service 2025), démontre un profond changement de paradigme au Pentagone qui, sous l’influence du général Mattis, a profondément modifié ses objectifs technologiques parfois délirants, pour des programmes plus courts, plus réalistes, et bien mieux maitrisés. Elle permet également de rapidement recoller aux technologies en usage et en développement en Russie, avec le HCSW équivalent au Kinzhal, et le ARRW ayant des performances au niveau du Tzirkon, et des missiles en developpement à Moscou.

Conformément au calendrier, le 12 juin 2019, les tests d’intégration du missile AGM183A du programme ARRW débutèrent sur la base californienne d’Edwards, un B52 ayant décollé avec un missile AGM183A inerte pour en évaluer le comportement en vol, le ARRW devant être, lui aussi, aéroporté.

La Russie rationalise le déploiement géographique de ses chars de combat

Les forces russes disposent aujourd’hui de quelques 3500 chars de combat opérationnels , essentiellement issus de la période soviétique, et dont la moitié a été portée à des standards modernisés, comme le T72B3M, ou le T90M. Les quelques 450 T80BV sont également progressivement portés au standard BVM, incluant un nouveau blindage réactif, une optronique tout temps incluant une camera thermique, et l’intégration de nouveau dispositif de protection, de communication, et d’infovalorisation des données.

En dépit de ces nouveaux équipements, le T80BVM reste propulsé par la turbine à gaz GTD-1250 du T80U, ce qui pose d’importants problèmes de puissance en altitude, ou lorsque l’environnement est très poussiéreux. La turbine est également très bruyante, et dégage une fumée épaisse fumée noire. De fait, elle n’est pas adaptée sur le front orientale russe, que ce soit face à l’OTAN, ou dans le Caucase. A ce titre, les T80 engagés en Tchétchénie en 1994 payèrent un très lourd tribut à leur mauvaise adaptation au terrain caucasien comme aux engagements urbains.

En revanche, la même turbine a montré une excellente fiabilité en zone arctique, ainsi que dans les immensités des steppes orientales du pays. De fait, l’Etat-major russe procède désormais à une redistribution de ses moyens, basé non pas sur une volonté d’uniformisation des forces, mais en fonction de ces facteurs d’efficacité technique. Les T80BVM sont donc affectés, ou transférés, aux unités évoluant en zone arctique, et dans le grand est sibérien, alors que les T72B3M et les T90B et M sont, eux, prioritairement destinés aux unités des zones occidentales. C’est ainsi que, cette semaine, 40 T80BV(M) ont été transféré de la 200eme Brigade d’infanterie motorisée, positionnée à proximité de Mourmansk, vers la 38eme Brigade de fusillés mécanisés, déployée à Yekaterinoslavka, en Sibérie Orientale. prés de la frontière avec la Chine et la Corée du nord.

En plus des 450 T80 en service et en cours de modernisation, la Russie dispose de prés de 3000 T80B et T80U sous cocons, ainsi que 350 T90, et surtout plus de 15.000 T72 de différents types, bien que des doutes importants subsistent quand à l’état réel de ces blindés, soit une réserve de plus de 18.000 chars de combat, s’ajoutant aux 3500 déjà en service.

Thales sélectionnée pour fournir l’avionique du programme HIL Guépard

La Délégation Générale de l’Armement et Airbus Helicopters ont sélectionné la suite avionique FlyTx de Thales pour équiper le futur hélicoptère interamée léger H160M Guépard, prévu pour entrer en service à compter de 2026.

Le FLyTx est une suite avionique innovante et modulaire présentée pour la première fois par Thales en 2013, proposant une Interface Homme Machine avancée basée sur des écrans tactiles multifonctions de grande taille et un haut degré de personnalisation, de sorte à permettre aux pilotes de « concevoir » leur propre environnement de pilotage, selon leurs missions, et selon leurs attentes. Il intègre également un Système de Gestion du Vol (Flight Management System ou FMS) évolué et hautement personnalisable, apportant potentiellement une haute valeur ajoutée dans le cadre des vols militaires.

A l’instar du NH90, le H160M Guépard sera appelé à effectuer un grand nombre de missions différentes, allant de l’évacuation sanitaire à l’appui feu, en passant par la lutte anti-sous-marine, et la reconnaissance armée. Chaque mission induit des conduites de mission très différentes, avec des besoins d’interface d’équipements très variés, domaines dans lesquels le FlyTx est particulièrement performant et versatile.

Une bonne nouvelle, soyons-en certain, pour les capacités opérationnelles du futur Guépard !

La Russie renforce son indépendance en matière de composants électroniques

Comme la majorité des pays, la Russie fait appel à de nombreux composants électroniques importés, principalement d’Asie et des Etats-Unis qui restent à la pointe en matière de semi-conducteurs à haute performance. Avec la dégradation semblant inéluctable des relations avec les Etats-Unis et ses alliés, la Russie se devait de proposer des solutions alternatives pour équiper ses systèmes de Défense et d’Etat en systèmes informatiques et électroniques.

Un plan visant à renforcer l’autonomie stratégique du pays a été lancé par V. Poutine en 2015, avec des ambitions multiples, comme l’augmentation de la production agricole pour arriver à l’autosuffisance en 2020, l’accélération des programmes nationaux de transport, de communication et d’énergie, avec une part grandissante des technologies nationales, le contrôle du réseau internet intérieur, et la conception de solutions informatiques et électroniques nationales.

Ce dernier point fait l’objet d’une attention particulière depuis l’embargo américain sur les composants et les services vis-à-vis du numéro 2 mondial des Smartphones, le chinois Huaiwei. Moscou, comme Pekin, a anticipé ce risque depuis plusieurs années, et a développé son propre système d’exploitation, baptisé Astra, basé sur le noyau Linux, qui équipe désormais les ordinateurs du ministère de La Défense et du FSB, et bientôt remplacera l’ensemble des systèmes Windows dans l’administration russe. Coté composants électroniques, le géant industriel russe Rostec vient de présenter le micro-processeurs MTsST-R, successeurs des processeurs Erbus, en architecture h64, sui permet désormais à la Russie de construire ses propres PC avec un haut degrés d’autonomie.

Parmi les programmes les plus sensibles à un éventuel embargo occidental sur les composants électroniques, le système de géolocalisation Glonass est à la fois l’un des plus vulnérables, et des plus stratégiques pour Moscou. Un plan visant à remplacer l’intégralité des composants non-nationaux du système d’ici 2023 vient d’être annoncé par les autorités russes, sous la responsabilité de la société d’Etat Roscosmos.

On ne peut s’empêcher de constater que si les Etats-Unis, la Chine et la Russie renforcent très rapidement leur résilience stratégique, l’Europe ne met en oeuvre aucun plan pour réduire sa dépendance économique à la Chine, énergétique à la Russie, et militaire aux Etats-Unis.

L’Inde s’intéresse au missile air-air à très longue portée R-37M russe

Le nouveau ministre indien de la Défense, Shri Rajnath Singh, semble déterminé à faire sortir son ministère des torpeurs administratives et politiques que l’ont caractérisé depuis prés de 10 années. Avec la légitimité (et la majorité absolue) portée par les élections législatives de 2019, il a entrepris, depuis son investiture, d’accélérer et de simplifier les processus d’acquisition des équipements de Défense, dont l’Inde est le premier importateur mondial.

Alors que le pays vient de valider une commande de plus de 700 m$ portant sur l’acquisition de 300 missiles air-air à courte portée R-73 (code OTAN AA-11 Archer) de 400 missiles à moyenne portée R77 (code OTAN AA-12 Adder), et d’un nombre indéterminé de missiles anti-radar Kh31 (code OTAN AS-17 Krypton), le ministère indien a entamé les négociations avec Moscou en vu d’acquérir le missile R-37M, atteignant une portée de plus de 300 km, et destiné à éliminer les appareils de soutien, comme les Awacs et les avions ravitailleurs.

Su30MKI 07 Actualités Défense | Armes et missiles hypersoniques | Bombardiers Stratégiques
Gros plan sur le missile R73 et R77 sous les ailes d’un Su30MKI indien

Ces missiles sont destinés à équiper les avions d’origine russe en service dans l’armée de l’air indienne, à savoir les Su-30MKI et les Mig29, dont le pays vient également de commander des exemplaires supplémentaires pour remplacer les attritions enregistrées, et renforcer à court terme la puissance aérienne du pays.

Les appareils européens, comme le mirage 2000, le Jaguar et le Rafale, sont eux équipés de missiles occidentaux, comme les missiles Mica, ASRAAM et le missile Meteor, qui équipera les Rafales indiens. Des annonces avaient été faites concernant le possible basculement des Su30 et Mig29 vers ces missiles européens, mais la commande qui vient d’être passée semble y apporter un démenti, en tout cas pour le moment.

Une vidéo mettrait en cause l’Iran dans l’attaque des 2 pétroliers dans le détroit d’Ormuz

Le Pentagone a diffusé une vidéo ainsi qu’une série d’images susceptibles d’apporter des éclaircissements sur les circonstances et l’origine de l’attaque des pétroliers Kokuka Courageous et Front Altair dans les eaux iraniennes à proximité du détroit d’Ormuz le 13 juin.

La video montre une vedette, identifiée comme étant un patrouilleur de la classe Gashti mis en oeuvre par les Gardiens de la Révolution iraniens, s’approchant de la coque du Kokuka Courageous, pour retirer ce qui ressemble beaucoup à une mine magnétique non explosées. Les photos des dégâts subits par le navire avalisent également cette hypothèse, les trous dans la coque se situant à la même hauteur que la « mine » retirée par l’équipage du patrouilleur iranien. Les dégâts sur le Front Altair sont en revanche différents, le point d’impact semblant se situer entre 1 et 2 mètres sous la ligne de flottaison.

Quoiqu’il en soit, et au delà des annonces, mises en causes et démentis qui sont et seront portés au fil de la journée, l’hypothèse de l’implication iranienne dans cette attaque est parfaitement crédible, et si aucun document n’atteste du sabotage iranien, la video du Pentagone et le contexte international créent un faisceau de suspicions non négligeable.

En effet, l’Iran ne dispose que de peu de leviers dans ses négociations avec les Etats-Unis pour la levée des sanctions et la reprise du processus de normalisation, en dépit des essais balistiques que les autorités iraniennes ne sont pas prêtes à abandonner. La menace de la reprise des travaux en vu de disposer d’une arme nucléaire risque, en effet, non seulement de provoquer une intervention américaine et / ou israélienne, mais de fournir à l’Arabie saoudite l’alibi qu’elle recherche pour, elle aussi, se doter de cette arme. Si la Russie a effectivement travaillé avec les forces iraniennes en Syrie, et appelle au maintien de l’accord sur le nucléaire militaire iranien signé en 2015, le pays ne semble pas prêt à soutenir le régime iranien au delà de cette limite. Ainsi, les demandes répétées iraniennes en vu d’acquérir des équipements de Défense modernes russes ont jusqu’ici toujours été refusées par Moscou. Quand à Pekin, si l’empire du milieu a déjà volontiers livrés des armes à Téhéran, l’implication semble s’arrêter, comme pour Moscou, au niveau de la diplomatie internationale.

Degats kokura Actualités Défense | Armes et missiles hypersoniques | Bombardiers Stratégiques
Emplacement des dégâts sur le Kokuka Courageous

De fait, il est possible que le pays cherche à employer une stratégie hybride, à l’image de celle employée dans le Donbass par la Russie, en faisant peser une menace importante sur les navires transitant par le détroit d’Ormuz, sans en revendiquer la responsabilité, et en agissant comme si, au contraire, elle n’était pas impliquée, en prenant garde à ne pas laisser de preuves trop évidentes de son implication. Mais là ou la Russie peut designer la responsabilité des sécessionnistes ukrainiens, Téhéran aura beaucoup plus de mal pour impliquer un responsable tutélaire, les cotes yéménites étant, par exemple, à plus de 500 km de là. En outre, malgré ces deux attaques, le marché mondial du pétrole a réagi avec un important sang froid, l’augmentation des prix du brut ayant été limitée à 2% le 13, et perdant 1% le 14.

L’existence de cette video incriminant l’Iran, et les effets très limités sur les marchés de l’énergie, semblent donc faire de cette opération un échec pour le régime de Téhéran, et les gardiens de la Révolution. Reste à voir si Washington et Jerusalem feront preuve de la même retenue que les marchés financiers dans cette affaire, au risque de provoquer une vrais crise dans la région, comme sur les marchés de l’énergie dans le Monde.

Le Gripen E/F écarté de la compétition en Suisse

La centrale d’achat « ArmaSuisse », en charge du pilotage de la compétition en vu de remplacer les F18 et F5 de l’armée de l’air helvétique, a annoncé avoir écarté l’avion JAS 39 Gripen E/F de Saab, dans la mesure ou l’appareil ne répondait aux exigences de l’appel d’offre. En effet, cet appel d’offre impose que les appareils présentés soient d’ores-et-déjà opérationnels et aptes à être testés, de sorte à écarter tout risque technologique et/ou de délais dans la procédure. Le Gripen E/F ne sera en mesure de répondre à ces critères qu’en 2023.

C’est un coup dur pour Saab, qui fondait de grands espoirs sur ce marché, dans la mesure ou son appareil avait déjà été retenu précédemment par cette même centrale d’achat, avant que le contrat ne soit annulé suite à une votation citoyenne. L’appareil suédois avait, effectivement, l’avantage du prix, tant à l’achat qu’en terme de maintenance, sur l’ensemble de ses concurrents, et des performances plus qu’honorables dans de nombreux domaines. Saab, qui avait déjà connu une sévère défaite en Slovaquie l’année dernière, face au F16V cette fois, est engagé dans plusieurs autres compétions, en Finlande, en Inde, ainsi qu’au Canada.

On peut toutefois s’étonner de l’élimination du Gripen à ce motif, et du maintien dans la compétition du F35 de Lockheed, de récentes révélations montrant que l’appareil était encore très loin d’être « opérationnel » au sens propre du terme, et dont le prix annoncé est en réalité très loin de recouvrir les dépenses auxquelles il faudra consentir par ses acquéreurs, ne serait-ce que pour le maintenir au standard opérationnel minimum.

On peut également se demander si cette décision n’a pas un fondement plus politique, dans la mesure ou l’appareil de Saab avait déjà été écarté par l’opinion publique helvétique. En effet, même si le Gripen E/F a sensiblement évolué vis-à-vis de son ainé, l’image publique de l’appareil reste la même. Ainsi, en l’écartant, ArmaSuisse s’assure peut-être de ne pas revivre le même scénario, les Suisses pouvant juger négativement qu’un appareil déjà écarté par voie référendaire soit à nouveau sélectionné.

Le Gripen effacé, et en admettant que les officiels suisses soient plus imperméables aux pressions de Lockheed que leurs voisins européens, la compétition devrait désormais se cristalliser sur un affrontement et le F/A 18 Super Hornet de Boeing, et le Rafale de Dassault. Le premier a pour lui l’antériorité des forces aeriennes helvétiques sur F18, et donc une transition souple tant du point de vue des pilotes que de la maintenance. Le Rafale a pour lui un niveau de performances plus élevé, une carrière opérationnelle à venir plus longue, et les rapprochements possibles avec la France pour les formations et les opérations de type « Police du Ciel ».

L’Armée de l’Air italienne commande 13 M345 à Leonardo

Le groupe Italien Leonardo a annoncé avoir reçu une commande pour la livraison de 13 avions d’entrainement et d’attaque M-345 aux forces aériennes italiennes, ainsi que les équipements de simulation et la maintenance pour 5 ans, le tout pour une enveloppe de 300 m€. Cette commande portera à 18 le nombre de M345 en service en Italie, sachant que le pays prévoit, à terme, de disposer d’un parc de 45 appareils, dont une partie équipera sa patrouille acrobatique.

Le M345 est un avion d’entrainement et d’attaque moderne de 4,5 tonnes propulsé par un réacteur Williams FJ44 ayant une poussée de 1,5 tonnes, grâce auquel il peut atteindre une vitesse de 780 km/h, et un plafond de presque 14.000 m. Il dispose en outre d’un cockpit moderne, avec trois écrans multifonctions et des manettes HOTAS, permettant de former les élèves pilotes au plus prés des conditions qu’ils rencontreront sur avion d’arme.

cockpit m345 5 Actualités Défense | Armes et missiles hypersoniques | Bombardiers Stratégiques
Le cockpit très moderne du M-345 HET (High Efficiency Trainer)

L’US Army va déployer un Etat-Major divisionnaire en Pologne

L’annonce faite aujourd’hui par le Président Trump n’est pas au niveau des attentes polonaises, mais constitue un premier pas vers un bouleversement de la géographie de la présence militaire américaine en Europe. Selon ces déclarations, l’US Army s’apprêterait à déployer un Etat-Major divisionnaire sur le sol Polonais, et ce de manière permanente.

Ce transfert de forces, en provenance d’Allemagne, concerne un millier d’hommes, et est justifié par le président américain tant par le niveau d’investissement important des polonais dans leur Défense, que par le refus des allemands d’augmenter le budget de La Défense au dessus des 2% de PIB, comme Berlin s’y était engagé. En outre, Donald Trump a accepté la proposition Polonaise de prendre en charge les couts que représenterait ce redéploiement, et met en avant la décision polonaise de commander 32 avions F35, annoncée il y a quelques semaines.

Il semble désormais évident que Washington tente d’utiliser les divisions au sein des européens comme un levier d’action pour maintenir le contrôle de la région, en engageant notamment un transfert de ses forces vers les pays les plus à l’Est de l’Alliance, et par ailleurs les plus exposés face à la Russie. Non seulement l’administration Trump renforce la position américaine en Europe en procédant ainsi, mais elle créé en faisant ainsi un fort élan de sympathie populaire dans ces pays, alors que l’Union Europe est de plus en plus contestée.