La Marine Sud-Coréenne est intéressée par les sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda de Naval Group
Le Think Tank en charge de l’étude de l’option SNA pour la Marine Sud-Coréenne a rendu un rapport selon lequel le Barracuda de Naval Group, qui remplacera les Rubis de la Marine Nationale au cours de la décennie à venir, constituait le meilleur choix. Le sous-marin nucléaire français est jugé performant et sur par les sud-coréen, et présente l’avantage de fonctionner avec un réacteur utilisant de l’uranium faiblement enrichie. Or, la Corée du Sud est tenue de ne pas utilisé d’équipements à uranium enrichie à vocation militaire, et doit se limiter aux applications civiles ou à l’utilisation d’uranium faiblement enrichie. Il n’est pas précisé si des contacts ont déjà été pris avec la France, mais l’opération est jugé performante en terme militaire et abordable du point de vue économique.
Jusqu’à présent, aucun des pays occidentaux construisant des sous-marins nucléaires n’en a jamais cédé à autre Etat. Mais les lignes bougent … D’une part, du fait de la Russie, qui a déjà loué des SNA à la Marine Indienne, et qui est en discussion avec d’autres états pour faire de même. La Chine a également fait savoir qu’elle proposerait prochainement des SNA sur le marché Export. D’autre part, la France est engagée dans l’accompagnement du projet de SNA Brésilien, avec d’importants transferts technologiques et industriels. Or, dans le domaine de sous-marins nucléaires, la France, et Naval Group, dispose d’un savoir-faire et d’une expertise reconnus. Ainsi, les SNA Rubis sont les plus petits sous-marins nucléaires d’attaque jamais construits, et ont à plusieurs reprises montré des performances très élevées.
Par ailleurs, le rapport performances/Prix des SNA français est sans équivalent en occident. Ainsi, le SNA barracuda de la classe Suffren qui équipera la Marine nationale, jaugeant 5300 tonnes, et emportant torpilles, missiles antinavires et missiles de croisière, est donné à un tarif unitaire de 1,2 MD€, soit 30% de moins qu’un sous-marin de la classe Astute britannique, et plus de 50% de moins qu’un sous-marin de la classe Virginia américain.
Or, un sous-marin nucléaire d’attaque présente de nombreux avantages vis à vis des sous-marins classiques, même équipés de systèmes AIP permettant de rester en plongée plus de 3 semaines. Ainsi, un SNA n’a nullement besoin de faire surface tout au long de sa mission, et n’est limité dans la durée de celle-ci que par les capacités en vivre du bâtiment, et la pression psychologique sur l’équipage. Actuellement, ces missions durent en moyenne 60 à 70 jours. En temps de guerre, un SNA pourra rester plus de 3 mois en plongée.
En outre, un SNA n’a pas à économiser son énergie une fois en plongée, comme c’est le cas des sous-marins à propulsion classique. Ils peuvent effectuer des traversées océaniques en plongée à grande vitesse, chose impossible à un SSK.
Enfin, un SNA dispose d’une importante capacité de production électrique, ce qui, aujourd’hui, est devenue une caractéristique très recherchée pour alimenter les équipements informatiques toujours plus nombreux, et plus énergivores.
En revanche, la mise en œuvre de SNA induit également des inconvénients, parmi lesquels nous pouvons citer la difficulté à former un équipage capable de piloter un navire à propulsion nucléaire. D’autre part, les pompes du circuit de refroidissement du réacteur émettent un son faible mais continue, même a bas régime, et peuvent révéler la position du submersible. Enfin, la procédure de remplacement de la matière fissible du réacteur, si elle est peu fréquente, reste une procédure complexe, dangereuse, et nécessitant des savoir-faire rares..
Quoiqu’il en soit, pour de nombreuses marines, les bénéfices d’un sous-marin nucléaire surclassent très largement les inconvénients. Raison pour laquelle les 3 Marines Occidentales disposant de la technologie pour construire et opérer des SNA, les Etats-Unis, le Royaume-Unis et la France, ont toutes trois cessé d’utiliser des sous-marins à propulsion classique.
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