Le système IRON DOME a t il été dépassé par l’attaque massive du Hamas ?

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Le système de défense anti-aérienne IRON DOME, qui protège les infrastructures et villes israélienne d’attaques aériennes, et notamment des attaques par roquettes, a été mis à mal par l’offensive massive du Hamas le 4 May 2019, alors que 690 roquettes ont été tirées contre des cibles israéliennes en 48 heures. Selon les chiffres communiqués, seules 240 des roquettes ont été effectivement interceptées par le système, soit un taux d’interception de « seulement » 35%, très en deçà des performances annoncées du système.

Il faut cependant prendre en considération 3 paramètres pour évaluer les performances réelles du système israélien :

  • Le système est conçu pour prioriser les cibles, et pour ignorer celles qui se dirigent vers des zones à faible risque, comme les vergers ou les champs des kibboutz, les risques de pertes étant très faibles.
  • Selon le rapport des forces israéliennes de Défense, de nombreuses roquettes ont été tirées à faible distance de leurs cibles, réduisant le temps d’interception potentiel. Là encore, si IRON DOME estime que les chances d’interception sont trop faibles, il est conçu pour ne pas tirer, et économiser ses munitions.
  • Enfin, le Hamas a mis en œuvre une stratégie très efficace de saturation des défenses israéliennes, obligeant le système à faire face à de nombreuses cibles simultanées.

Dans ces conditions, les résultats de l’IRON DOME sont plus que satisfaisante, au regard des autres systèmes existants, d’autant qu’il faut garder à l’esprit que tout système est limité dans son usage par les munitions qu’il utilise. Or, peu de systèmes peuvent se prévaloir d’être en mesure de tirer plus de 250 missiles en 48 heures.

Cet épisode nous amène également à évaluer l’effectivité des décisions prises pour assurer la protection de nos forces. Ainsi, les prochaines FDI Belh@rra de la Marine Nationale n’emporteront que 16 missiles anti-aériens. Certes, il s’agira de missile ASTER 30, extrêmement performants. Mais il suffirait de tirer 17 missiles pour avoir l’assurance de détruire la frégate française à 450 millions d’Euro, et son équipage d’une centaine d’hommes. Nous avons donc un rapport de cout supérieur à  10 contre 1 (un missile antinavire coutant en moyenne 2 m€), pour détruire le bâtiment.

Il faut noter que l’exposition des autres bâtiments français est équivalente, avec seulement 16 Aster 15 pour protéger les FREMM, 32 pour les FREMM DA à 700 m€, et 48 pour les Horizon, des bâtiments à plus d’un milliard l’unité.

Dans ces conditions, les atermoiements concernant l’opportunité de ne pas équiper les FDI de systèmes de guerre électronique performants, agissant comme un multiplicateur de force pour la résistance du bâtiment aux attaques de saturation, apparaissent particulièrement risqués, alors que les systèmes antinavires ne cessent de se « démocratiser » …

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