Les ressources humaines deviennent-elles la ressource la plus critique des forces armées occidentales ?

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Il était commun, aujourd’hui, d’évaluer la puissance d’une force armée, en se basant principalement sur son inventaire de matériels. Le nombre de chars modernes, de sous-marins ou d’avions de combat conditionnaient en effet souvent le potentiel militaire perçu d’un pays. Du fait de la complexité des engagements modernes, d’autres facteurs sont désormais pris en compte, comme les capacités logistiques et de soutien, l’entrainement des forces, ainsi que la doctrine mise en oeuvre. Pour autant, en de nombreux aspects, la puissance opérationnelle d’une armée s’inscrit dans un schéma millénaire bien connu des sciences du vivant, à savoir qu’un organisme, quel qu’il soit, se développera proportionnellement à la disponibilité de la ressource la plus rare. Et si aujourd’hui, tous les yeux semblent fixés sur les questions de budgets et les programmes d’armement présent et à venir, de nombreux facteurs tendent à montrer que la ressource critique en devenir pour les armées ne sera ni budgétaire, ni technologique, mais humaine.

De fait, depuis plusieurs armées, la plupart des armées modernes, en particulier en occident, alertent sur leurs difficultés croissantes pour recruter mais également pour fidéliser leurs effectifs. Ainsi, il y a de cela quelques jours, les forces d’autodéfense japonaises ont annoncé que les objectifs de recrutement en 2022 n’avaient put être atteints qu’à hauteur de 46,5%, avec 4300 recrutements effectifs sur les 9,245 prévus. Il s’agit, pour Tokyo, du plus bas historique jamais enregistré, le précédent record de 2018 atteignant 72%. Outre les difficultés de recrutement évidentes, les forces d’autodéfense nippones peinent également à fidéliser leurs effectifs, une majorité d’engagés quittant le service au bout d’un ou deux contrats. De fait, non seulement ne parviennent elles pas à maintenir leurs effectifs dans leur globalité, mais elles rencontrent d’importantes difficultés pour maintenir une pyramide des âges et des grades cohérentes avec le fonctionnement d’une force armée moderne.

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Les forces d’autodéfense nippones souffrent d’un déficit de plus de 15.000 hommes du fait de leurs difficultés à recruter et à fidéliser leurs effectifs

Ce désamour pour le métier des armes est expliqué par le FADJ par plusieurs facteurs connexes, en premier lieu desquels la concurrence du marché de l’emploi qui propose des profils de carrières très attractifs et des rémunérations qui le sont encore davantage, d’autant que comme toutes les armées modernes et technologiques, celles-ci recherchent désormais des candidats à fort potentiel du fait de la complexification des systèmes d’armes et de la conduite de la guerre dans son ensemble. Mais les contraintes liées à la vie militaire, et d’une certaine manière, un certain manque de reconnaissance des FADJ dans l’opinion publique nippone, contribuent également à écarter de nombreux candidats potentiels, de sorte qu’aujourd’hui, celles-ci enregistrent un déficit de personnel estimé entre 15.000 et 23.000 militaires, une situation qui n’est pas sans rappeler les difficultés que rencontrent nombres d’armées occidentales, en Europe comme aux Etats-Unis, ces dernières années.

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5 Commentaires

  1. Pour ma part je préfère largement 50 000 légionnaires entrainés et équipés que 500 000 coréens du nord.
    L’exemple de l’Ukraine est édifiant ( on avait déjà aussi entre-apercu le truc en tchéchénie 1er épisode ). Avec pas grand chose ( c’est a dire du matos soviétique ), ils tiennent en respect pas loin de 300 000 hommes en face.
    D’ici 1 mois voir 45 jours , on va voir entrée dans la bataille des Ukrainiens avec du matériel occidental haute intensité. On pourra se faire une petite idée sur la loi du nombre.
    Je reste peu convaincu sur l’efficacité d’une charge a la baillonnette sur des canons de 30 mm

    • Je ne sais pas si l’exemple de l’Ukraine est très bon. Sur le tout début de la guerre, la bataille déterminante pour l’aéroport oppose deux troupes extrêmement entraînées. Ensuite, l’avantage russe est essentiellement matériel, les Ukrainiens réussissant à mobiliser très rapidement leur population masculine. Et l’on voit des troupes de fortune harceler, immobiliser et détruire des convois russes mieux équipés dans ce qui apparaît davantage comme un fiasco du commandement et de l’organisation que l’échec d’une stratégie du nombre.

  2. […] Non seulement les couts matériels et humains ont augmenté de manière significativement plus rapide que les budgets des marines, mais celles-ci rencontrent depuis plusieurs années d'importantes difficultés pour recruter et maintenir leurs effectifs, comme nous nous en sommes fait plusieurs fois l'écho. […]

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