SSN-AUKUS va-t-il avoir la peau des futurs F-35A australiens ?

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Depuis deux ans, et l’annonce officielle de l’alliance AUKUS regroupant l’Australie, le Royaume-Uni et les Etats-Unis, puis du programme de sous-marin nucléaire d’attaque commun SSN-AUKUS, les autorités australiennes évoluent, pour ainsi dire, dans un État proche de la schizophrénie concernant la programmation militaire du pays.

D’un côté, sont-elles dithyrambiques et exaltées dès lors qu’il s’agit de vanter le potentiel à venir des huit nouveaux SNA de la Royal Australian Navy, de 3 à 5 navires de la classe Virginia qui seront acquis auprès des Etats-Unis, et de 3 à 5 sous-marins de nouvelle génération (pour un total de huit navires) conçus conjointement avec le Royaume-Uni, avec le soutien technologique des Américains.

Frégates classe Hunter, VCI AS21 Redback et F-35A : la liste des compressions de programmes s’allonge en Australie

De l’autre, elles ne cessent de revoir à la baisse les ambitions de leurs autres programmes d’équipement. C’est ainsi qu’en avril dernier, le programme LAND 400 qui visait à acquérir 450 nouveaux véhicules de combat d’infanterie pour l’Australian Army, fut divisé par 3 et ramené à 150 unités, en l’occurrence, des AS-21 Redback sud-coréens préférés aux KF41 Lynx allemands.

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Il y a quelques semaines, au début du mois de septembre, c’était au tour du programme de frégates de la classe Hunter de se voir menacer sur des raisons budgétaires, sans que l’on sache pour l’heure s’il sera simplement réduit en format, ou annulé afin de se tourner vers un modèle de navire moins onéreux que la Type 26 britannique choisie jusqu’ici.

AS21 Redback
L’Armée australienne n’achètera finalement que 150 des 450 VCI AS21 Redback prévus par le programme Land 400

Cette semaine, selon le site Janes, une nouvelle menace sur un programme majeur australien a émergé. En effet, la Royal Australian Air Force avant pour objectif de lancer, dans le courant de cette décennie, un programme visant à remplacer les 24 de F/A-18 F Super Hornet actuellement en service, par une trentaine de F-35A Lighting 2 supplémentaires dans le cadre du programme AIR 6000, par ailleurs déjà en service dans le pays avec 60 après, plus 12 en commande.

Ce programme visait naturellement à homogénéiser la flotte de chasse australienne, même si les 12 EA-18G Growler de guerre électronique, par ailleurs aussi en service, semblaient devoir être préservés.

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En outre, la Royal Australian Air Force paraissait particulièrement satisfaite et convaincue des capacités du chasseur de Lockheed-Martin, et de sa plus-value opérationnelle vis-à-vis d’appareils plus anciens, comme le Super Hornet.

Toutefois, selon les informations obtenues par le site spécialisé Janes, tout porte désormais à croire que cette ambition ne se réalisera pas, en tout cas pas au cours de cette décennie. Interrogé par le site à ce sujet, le ministère de la Défense australien a indiqué qu’aucune décision n’avait été prise, mais qu’en revanche, les Super Hornet australiens continueraient d’être modernisés dans les années à venir.

Préserver le F/A-18 Super Hornet pour mettre en œuvre le missile AGM-158C LRASM

Cette déclaration doit être mise en perspective des conclusions et des recommandations de la nouvelle revue stratégique rendue publique il y a quelques semaines, qui prévoit de continuer d’employer les F/A-18 F de la RAAF au moins jusqu’en 2027, notamment pour mettre en œuvre la munition antinavire AGM-158C Long-Range Anti-Ship Missile ou LRASM, ce dont le F-35A est pour l’instant incapable.

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Reste qu’au-delà de l’argument précédent qui n’a qu’une portée limitée puisque tant l’AGM-158C LRASM que le Joint Strike Missile JSM, sont en cours d’intégration dans le Block 4 du F-35 devant être opérationnel d’ici au milieu de l’année prochaine, une évidente dynamique visant à contenir, voire à réduire certaines dépenses liées à des programmes majeurs, est en cours.

F/A-18 F Super Hornet
Les F/A-18F Super Hornet australiens devraient être prolongés au cours de cette décennie, alors qu’ils devaient être remplacés par 30 F-35A supplémentaires dans le cadre du programme AIR6000.

Et se dessine désormais une liste non exhaustive de l’ensemble des équipements et moyens auxquels les armées australiennes vont devoir renoncer, pour pouvoir effectivement se doter de ces huit sous-marins d’attaque nucléaire.

De manière étonnante, le sujet n’a jamais été présenté sous cet aspect, ni aux parlementaires australiens, ni à l’opinion publique du pays. À ce jour, l’argumentaire proposé se contente de mettre en avant les plus-values des sous-marins à propulsion nucléaire, vis-à-vis des sous-marins à propulsion conventionnelle et AIP.

Les atouts et plus-values attendues du programme SSN-AUKUS

Or, il est évident que les premiers offrent des performances et des capacités nettement supérieures aux seconds. De fait, les 8 SNA Virginia et SSN-AUKUS australiens à venir, auront incontestablement de nombreux avantages et atouts, face aux SSK qu’ils remplacent, qu’il s’agisse de Collins actuellement en service, ou d’autres modèles, y compris les Shortfin Barracuda précédemment commandés.

Les SNA sont en effet, considérablement plus rapides et disposent d’une autonomie en plongée théoriquement illimitée, ce qui leur permet de se repositionner très rapidement et de manière discrète, à la demande de l’Amirauté. En outre, cette vitesse leur permet d’accompagner et d’escorter des capîtals Ships comme les porte-avions à propulsion nucléaires évoluant, eux aussi, à vitesse soutenue.

Ils représentent enfin l’arme de prédilection pour engager et détruire les sous-marins à propulsion nucléaire adverses qui, eux aussi, peuvent profiter de leur vitesse pour esquiver un engagement au besoin. Ainsi, les SNA australiens apparaissent comme un atout indéniable pour la Royal Australian Navy, tout du moins de prime abord.

Nimitz class
L’escorte de Capital Ships comme les porte-avions à propulsion nucléaire est l’une des principales missions des SNA. La Marine australienne n’a aucun porte-avions, ni même aucun vrai capital Ship.

Les besoins et contraintes de la Marine australienne

Pour autant, ces atouts sont aujourd’hui employés avant tout par des pays disposant de capitals Ships à escorter, comme les porte-avions et navires d’assaut majeurs américains, britanniques, chinois et français, ou pour des besoins très spécifiques, comme l’élimination des SNLE et la frappe de convois navals, comme pour la Russie. L’Australie, en revanche, n’a ni dissuasion ni Capital Ship à protéger, et n’a pas même de réelles capacités de projection de puissance à escorter.


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