La brouille israélo-colombienne remet-elle le CAESAR français en lice à Bogotá ?

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En mai 2022, a l’issue d’une âpre compétition l’ayant opposé à l’ATMOS israélien et au Yavus turc dont le système d’artillerie sur roues CAESAR du français Nexter, était sorti vainqueur, le Général Carlos Moreno, commandant en second des forces armées colombiennes, s’était rendu en France pour négocier l’acquisition d’au moins quatre unités auprès de Paris.

En décembre 2022, c’était au tour du ministre de la Défense colombien, d’annoncer la commande de systèmes CAESAR, concomitamment à l’échec des négociations autour de l’acquisition de 3 à 4 des Rafale que devait acquérir Bogotá, dans un contexte budgétaire et politique très particulier.

Comme ce fut le cas pour le Dassault au sujet du Rafale en Colombie, Nexter et les autorités du pays ne parvinrent pas à s’entendre sur la fenêtre de temps très réduite qui leur était offerte. En dépit de performances supérieures lors des essais, le CAESAR fut donc abandonné au profit de l’ATMOS de l’israélien Elbit, dont Bogotá annonça la commande de 18 exemplaires.

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Les armements israéliens dans les armées colombiennes

Il est vrai que contrairement à l’industrie de défense française, dont la présence en Colombie demeurait relativement modeste, les équipements de défense israéliens étaient très présents au sein des armées colombiennes, dont les forces aériennes mettent en œuvre 24 avions de combat Kfir ainsi que l’ensemble des systèmes d’armes y attenant.

Galil armées colombiennes
L’infanterie colombienne est équipée de fusil d’assaut Galil israéliens

Les forces terrestres colombiennes, quant à elle, emploient le fusil d’assaut Galil israélien, ainsi que le missile antichar SPIKE, et prévoyaient d’acquérir le système antiaérien Barak MX de IAI.

De fait, la récente brouille diplomatique sévère entre Bogotá et Jérusalem, sur fond d’intervention israélien à Gaza, et la décision israélienne de suspendre l’ensemble des contrats de défense avec la Colombie, est lourde de conséquences pour les armées colombiennes. En revanche, elle pourrait bien paver la voie pour un retour du CAESAR dans le pays.

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Les origines de la brouille israélo-colombienne

Cette dispute, qui aboutit à la suspension des contrats de défense israéliens en Colombie, est la conséquence d’un échange houleux entre le président colombien Gustavo Petro et l’ambassadeur israélien en Colombie Gali Dagan, après que le premier magistrat colombien a refusé de condamner le raid du Hamas contre Israël le 7 octobre.

brouille israélo-colombienne Gali Dagan et Gustavo Petro
L’ambassadeur israélien en Colombie, Gali Dagan (à gauche) et le président colombien Gustavo Petro (à droite)

Pressé par Gali Dagan de prendre position contre le Hamas, le président colombien répondit, en effet, sur X que le terrorisme tuait aussi des enfants innocents en Palestine, et que la bande de Gaza était désormais transformée en camps de concentration par Israël, engendrant une réponse sévère de Jérusalem.

Bien évidemment, la décision de suspendre les contrats de défense israéliens avec la Colombie, ira bien au-delà d’une simple suspension. Il semble évidemment impensable que le Président Pétrologies reviennent publiquement sur ses déclarations, condition probablement indispensable pour qu’Israël fasse marche-arrière.

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De même, même si Israël venait à lever cette suspension, il est probable que Bogotá se montrera dorénavant des plus rétifs concernant l’acquisition de matériels de défense israéliens.

Cette brouille ne fait certainement pas l’affaire des industriels israéliens, d’autant que la position de Gustavo Petro, empreinte de l’héritage Bolivarien du continent, est relativement partagée en Amérique du Sud, et risque donc d’éloigner nombre de ces pays des offres de défense de l’État hébreux.

Un possible retour du canon CAESAR en Colombie

Elle peut, en revanche, paver la voie pour un retour rapide de la BITD française dans le pays, et notamment du CAESAR de Nexter. En effet, si le cadre très particulier des négociations de fin d’année dernière, ne permit pas aux industriels français de se positionner efficacement, la remise à plat en cours, permet aux négociateurs français de reprendre rapidement les discussions avec leurs homologues colombiens.

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