Le successeur des PHA Mistral peut-il palier l’absence d’un second porte-avions français en 2040 ?

Long de 199 mètres pour un mètre-bau (plus grande largeur) de 32 mètres, les PHA Mistral sont les plus imposants navires de combat de la Marine nationale à l’exception du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle. Si le remplacement de ce dernier par le PANG est déjà engagée, le successeur des trois Mistral, entrés en service entre 2005 et 2012, n’a pour l’heure pas été entamée.

Pourtant, les évolutions technologiques et capacitaires récentes, permettent d’envisager la conception de navires allant bien au-delà de la mission des PHA aujourd’hui, notamment pour permettre de palier les handicaps engendrés par l’unique porte-avions français, tout en minorant de manière significative, les contraintes qu’un second porte-avions ferait peser sur la Marine Nationale.

Les PHA Mistral, ces doublures du PAN Charles de Gaulle pour la Marine Nationale

Depuis leur arrivée dans la Marine nationale, les PHA Mistral ont, à de nombreuses reprises, fait office de doublure opérationnelle au porte-avions Charles de Gaulle, lorsque celui-ci était indisponible.

Que ce soit au large de la Libye en 2011, ou les hélicoptères Gazelle et Tigre de l’ALAT déployés à bord du BPC Tonnerre (Bâtiment de Projection et de Commandement, ancienne dénomination des PHA), menèrent de nombreuses attaques de nuit contre les forces régulières libyennes lors de l’opération Harmattan, ou lors du déploiement du Tonnerre, encore lui, en Méditerranée orientale en 2020 pour contenir les aspirations turques, alors que le Charles de Gaulle était en IPER, les Mistral ont régulièrement pris le relais de l’unique porte-avions nucléaire français.

PHA Mistral FREMM
A de nombreuses reprises, la France déploya un navire de la classe Mistral pour palier l’indisponibilité de son unique porte-avions, le Charles de Gaulle.

Bien évidemment, les capacités opérationnelles offertes par les Mistral diffèrent considérablement de celles du porte-avions. Ainsi, le navire ne dispose pas d’appareil à voilure fixe, et se limite aujourd’hui à la mise en œuvre d’hélicoptères et de drones.

En conséquence, il n’est pas en capacité de déployer une patrouille de combat pour assurer la supériorité aérienne autour de son groupe naval, pas davantage que de mener des frappes lourdes vers l’adversaire, en particulier dans sa profondeur.

Il n’a pas été conçu, par ailleurs, pour opérer directement en zone d’engagement, comme en attestent ses faibles capacités d’autodéfense limitées à des systèmes CIWS SIMBAD armés de missiles Mistral.

En revanche, par ses dimensions, son équipage et ses moyens de commandement, il opère le plus souvent comme un navire amiral de la flottille française ou internationale, les fameux Capital Ships.

Si le Charles de Gaulle est entré en service en 2001, et doit être remplacé par le PANG en 2038, le Mistral, tête de série de la classe éponyme, est pour sa part entré en service en 2005. Dès lors, il devra, lui aussi, être remplacés autour de 2040.

Porte-drones, porte-avions léger… Quelles alternatives pour le successeur des Mistral ?

Pour l’heure, les travaux visant à concevoir le successeur de la classe Mistral n’ont pas débuté. Pourtant, bien davantage que le Charles de Gaulle et son successeur, le PANG, l’évolution technologique et doctrinale entourant les grands navires d’assaut amphibie, est considérablement plus importante que celles des porte-avions.

Ainsi, les rapides progrès réalisés dans le domaine des drones, firent apparaitre un nouveau concept de navire, le porte-drones. Qu’il soit ou non couplé à des capacités amphibies, le porte-drones met en œuvre des drones de combat à aile fixe, capables de mener certaines missions substitutives à celles de la chasse embarquée.

TDG Anadolu, Ivan Rogoff, Type 76 : Le concept des porte-drones de combat se démocratise dans le monde

Plusieurs pays se sont déjà engagés dans cette direction. C’est le cas de la Turquie avec le TCG Anadolu. Initialement destiné à mettre en œuvre des F-35B américains, le navire amiral de la flotte turque, entré en service en avril 2023, a été transformé pour accueillir et déployer des drones à aile fixe lorsque Washington éjecta Ankara du programme JSF.

Baykar Kizilelma
Pour armer le TGD Anadolu, le turc Baykar a développé le drone de combat transsonique Kizilelma

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3 Commentaires

  1. C’est un format qui ne pourra probablement pas fonctionner.
    Je m’explique dans le cadre du remplacement prévisible de la flotte de Rafale M par le NGF, cette solution ne sera plus viable car l’avion sera beaucoup plus lourd et volumineux et il ne sera forcément capable d’utiliser un skyjump…

    • Pour autant, le Rafale F5-> serait-il une mauvaise solution de chasse embarquée, aux côtés du NGF, en 2050/2060 ? Il n’en aura pas l’allonge, ni la furtivité, mais c’était aussi le cas des SE, des F8 et de la plupart des avions de chasse embarquée. C’est aussi le cas du M2000 face au Rafale aujourd’hui, et pourtant l’avion est encore très capable. D’ailleurs l’AAE comme la MN considere que le Rafale sera en service jusqu’en 2070. Un navire ne dure que 30/35 ans.
      Enfin, je ne désespère pas que SCAF se transforme en programme de programmes, et disposera plusieurs types d’aéronefs, comme évoqué dans l’article du SCAF et la Suède. En réalité, ce sont davantage les postulats que vous avez avancés, qui rendent le principe irréalisable. Or, ces postulats peuvent être altérés aisément, de différentes façons, et sans grandes conséquences, pour permettre de se tourner vers cette solution,

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