Quelles sont les options de la Marine nationale pour renforcer la protection de ses navires ?

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On peut penser que l’épisode de la frégate Languedoc, et le remous médiatique qu’il suscite déjà, pourront convaincre l’État-Major de la Marine nationale, et le ministère des Armées, de revoir leurs copies dans ce domaine. Soyons honnête, ils ne pourront le faire que si des crédits supplémentaires, fléchés vers ce type de besoin, étaient alloués d’une manière ou d’une autre.

Pourtant, aujourd’hui, l’industrie de défense française est en mesure de proposer plusieurs options, toutes ayant leurs propres avantages, pour renforcer la survivabilité des frégates de la Marine nationale, et plus généralement, de ses grandes unités de surface.

Seconde partie de l’article consacré à l’épisode de l’attaque de la frégate Languedoc. Lire la première partie  » Quelles questions l’attaque de la frégate Languedoc amène-t-elle ? « 

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Augmenter le nombre de silos VLS – les emplacements réservés

La première des solutions, la plus évidente, consisterait à augmenter le nombre de silos à bord des frégates. En effet, les 32 silos des classes Aquitaine et Alsace, et les 16 silos de la classe Amiral Ronarc’h, sont loin de représenter une limite haute pour ces navires. La preuve en est, les frégates FDI acquises par la Grèce, emporteront 32 silos, et non 16 comme les navires français, ainsi qu’un CIWS Sea RAM sur le roof arrière.

FDI Grèce
Les FDI acquises par la Grèce sont armées de quatre systèmes Sylver 50 et d’un CIWS RAM sur le roof arrière, leur permettant d’emporter 32 missiles ASTER 30, comme les frégates antiaériennes françaises de la classe Alsace, ainsi que 21 missiles RAM d’autoprotection.

Augmenter le nombre de silos peut d’avérer une solution efficace, surtout lorsque des emplacements réservés ont été prévus à cet égard, comme sur les classes Forbin (2 Sylver 50 pour 16 missiles Aster), ou sur les classes Amiral Ronarc’h (deux Sylver 50 ou 70 pour missiles Aster 15/30 ou MdCN).

La doctrine française voulait que ces emplacements réservés puissent être employés pour augmenter la puissance de feu des navires, si les prémices d’une crise venaient à se faire ressentir. Cependant, et en dépit d’un grand nombre de crises, par ailleurs potentiellement majeures, qui se dessinent, aucune décision n’a été prise dans ce domaine à l’occasion de la LPM 2024-2030 votée il y a quelques mois.

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Augmenter le nombre de VLS à bord des FREMM Aquitaine et Alsace sera, en revanche, un exercice plus difficile, donc long, onéreux et intrusif. En effet, le navire ne possède pas d’espace réservé pour cela, ce qui suppose, préalablement à l’ajout de VLS, de déplacer des systèmes existants. Une telle refonte est complexe, d’autant qu’elle pourrait venir altérer le centrage du navire, donc ses qualités nautiques et/ou, de discrétion acoustique, essentielles pour la lutte anti-sous-marine.

Naval Group et MBDA avaient, toutefois, étudié conjointement, il y a quelques années, une solution plus légère, reposant sur l’ajout de cellules de lancement VL MICA sur le côté du hangar aviation. Moins contraignantes que les VLS, les cellules de lancement verticales ne permettent pas un rechargement modulaire. En revanche, cette solution permettait d’ajouter, à moindres frais, 24 VL MICA à l’arsenal du navire.

Adapter dynamiquement l’armement embarqué à la mission

Une seconde solution, plus légère, pour accroitre les capacités de réponse d’une frégate à sa mission, serait de doter ses systèmes VLS Sylver du câblage et des systèmes de contrôle, permettant d’accueillir différents types de missile. Cette approche ne concerne, aujourd’hui, que les frégate de la classe Aquitaine, comme le Languedoc.

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Marine nationale MdCN chargement sur frégate classe aquitaine
Les silos du système SYLVER 70 ne peuvent accueillir, aujourd’hui, que des missiles de croisière MdCN. La Marine nationale a annoncé, en 2021, qu’elle entamerait le déploiement des systèmes de contrôles partagés, leur permettant potentiellement d’accueillir des missiles surface-air Aster 30.

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3 Commentaires

  1. « La doctrine française voulait que ces emplacements réservés puissent être employés pour augmenter la puissance de feu des navires, si les prémices d’une crise venaient à se faire ressentir. »
    Encore faut-il que le matériel soit disponible sur étagères et que sa mise en place ne nécessite pas des centaines d’heures d’études préalables et, à l’issue, des centaines d’heures d’essais !
    Le sous-armement de nos bâtiments est redondant ! Le seul type réellement lourdement armé que j’ai connu, au regard de son tonnage et de ses dimensions est l’aviso A69 : 4 MM40 (au début 4 MM38), 100 mmx1, 20 mmx2, 4 torpilles L5, LR/ASM 375 mm, SIMBAD, NIXIE, … le tout pour 100 m/1250 t ! Bon, c’est vrai les missions dans le golfe de Gascogne pendant les mois d’hiver étaient rugueuses mais dans les années 80 …. nous nous posions moins de questions.
    La question est simple : peut-on (techniquement) ? Oui/non. Si oui, veut-on ? : là est toute la question. Si oui, il ne s’agit que de choix budgétaires qui ne doivent pas se limiter au cadre du budget des armées mais de la nation. En un mot avons-nous la volonté de nous défendre ? Certes il y a la FNS mais depuis la présidence de VGE, qui a avoué dans ses mémoires qu’il n’aurait jamais donné l’ordre de feu nucléaire, j’ai quelques doutes sur les réactions de ses successeurs.

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