Ravitailler un avion ravitailleur KC-10 en vol : le nouveau pari de l’US Air Force

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Un avion ravitailleur peut-il être ravitaillé, en vol, par un autre appareil qui ne serait pas, lui-même, un ravitailleur ? C’est à ce défi que sont attelées les équipes de la base aérienne de Travis, en Californie, en réalisant un ravitaillement inversé entre un KC-10 Extender et un C-5M Super Galaxy, pour venir accroitre la palette d’options opérationnelles de l’US Air Force, en particulier dans le Pacifique.

On le sait, si les forces aériennes occidentales surpassent leurs adversaires potentiels dans le monde, comme la Russie et la Chine, ce n’est pas tant par l’efficacité ou des technologies avancées de sa flotte de chasse, ni en lien avec un avantage numérique parfois important sur certains théâtres. C’est avant tout la conséquence d’une flotte d’appareils de soutien très efficace, et densément fournie, comme les avions de ravitaillement en vol.

À elle seule, l’US Air Force détient les trois quarts des avions ravitailleurs mondiaux, et plus de 50 % des appareils d’alerte aérienne avancée, les fameux Awacs. Le bloc occidental, dans son ensemble, met en œuvre 90 % des flottes mondiales dans ces deux domaines.

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L’avion ravitailleur, un multiplicateur de force très efficace

Or, chacun de ces appareils constitue un multiplicateur de force très efficace lorsqu’il opère. Ainsi, un Awacs permet d’optimiser la réponse de la flotte de chasse déployée dans un secteur, pour répondre aux menaces aériennes et coordonner les demandes d’appui et des frappes. Là où 8 ou 12 avions de chasse sont nécessaires en temps normal, une flotte de 4 ou 6 appareils, coordonnés par un Awacs, effectue la même couverture de zone.

KC-135 F-16
Le ravitaillement en vol permet d’accroitre l’allonge des avions de combat, mais aussi, et surtout, d’augmenter leur autonomie au-dessus de la zone d’engagement, agissant comme un multiplicateur de forces

Il en va de même pour les avions ravitailleurs. En effet, dans une mission opérationnelle, le « temps sur zone » d’un avion de combat, représente la différence entre son autonomie, et les trajets aller et retour de et vers sa base d’opérations. Bien souvent, un chasseur n’a que quelques minutes ou dizaines de minutes, au-dessus de sa zone de combat, pour mener sa mission, même alourdi d’imposants bidons.

Le ravitaillement en vol permet précisément de s’affranchir de ces trajets de transit, ce qui augmente considérablement le temps de présence d’un appareil sur zone ou, au besoin, lui permet d’aller beaucoup plus loin. Ainsi, un avion ravitailleur sur zone autorise de 8 ou 12 avions de combat d’économiser un trajet aller-retour vers la base (variable selon la distance à la base et le type de ravitailleur), pour tenir la même posture opérationnelle. L’effet multiplicateur de force est, là, tout à fait évident.

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Une flotte onéreuse pour l’US Air Force, mais vulnérable et ciblée par l’adversaire

Si le rôle de multiplicateur de force des Awacs et des avions ravitailleurs est incontestable, il l’est aussi pour ceux qui doivent s’y opposer. De fait, ces appareils sont devenus, dès le début des années 70, la cible prioritaire de l’aviation de chasse adverse, notamment soviétique, qui développa des tactiques et des armements pour éliminer ces appareils, ou tout au moins, les repousser au-delà de leur zone d’efficacité.

C’est ainsi que des missiles à très longue portée, comme le 9M83 du système sol-air S-300V (SA-12 Gladiator) d’une portée de 250 km, ou le missile air-air R-37 d’une portée de 300 km, furent développés par les ingénieurs soviétiques dans les années 70, pour entrer en service dans les années 80. L’objectif était, ici, d’obliger les travailleurs et les Awacs de l’OTAN à opérer à plusieurs centaines de kilomètres de la ligne d’engagement, réduisant d’autant leur efficacité au soutien de l’aviation de chasse occidentale.

S-35s tirant un missile R-37M
Le missile air-air à très longue portée russe R-37M peut être emporté par l’intercepteur Mig-31 et le chasseur lourd Su-35s.

On notera, à ce titre, que soviétiques, puis russes et chinois, privilégient toujours, aujourd’hui, l’utilisation de chasseurs lourds dotés d’une grande autonomie, comme les appareils de la famille des Flanker (Su-27/30/33/34/35 et J-11/15/16), plutôt que d’investir dans une vaste flotte de ravitailleurs en vol. Il est vrai, cependant, que des efforts sont faits, notamment en Chine, pour renforcer l’ensemble de la flotte de soutien ces dix dernières années, avec le développement de nouveaux Awacs et l’entrée en service de l’avion ravitailleur T-20U.

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