mercredi, octobre 30, 2024

Le nouveau canon automoteur russe 2S35 Koalitsiya-SV peut-il neutraliser l’avantage de l’artillerie occidentale ?

Le nouveau canon automoteur 2S35 Koalitsiya-sv est entré en service en fin d’année 2023, dans les armées russes, et aurait rapidement rejoint le théâtre des opérations en Ukraine.

Doté d’une grande mobilité, d’une cadence de tir élevée et d’une portée importante, il n’a rien à envier aux meilleurs systèmes européens qui, aujourd’hui, permettent aux ukrainiens de compenser le rapport de force déséquilibré entre les deux armées.

Quelles sont les caractéristiques de ce système, ses forces, mais aussi ses faiblesses et contraintes, et comment son arrivée en Ukraine pourrait-elle influencer le cours de la guerre ?

Si l’artillerie russe impressionne par sa puissance de feu, et surtout par sa densité, les canons automoteurs 2S3 Akatsiya et 2S19 Msta-s, employés aussi bien par les forces russes qu’ukrainiennes, ont montré, de manière évidente, des performances inférieures à celles des systèmes occidentaux, notamment les plus modernes comme le PZH-2000 allemand, l’Archer suédois et le Caesar français.

Mais l’arrivée de nouveaux systèmes russes, le canon porté 2S43 Malva d’une part, et surtout le canon automoteur chenillé 2S35 Koalitsiya-sv, de l’autre, et de nouvelles munitions guidées et à portée additionnée, pourrait bien ébranler ce rapport de force d’artillerie en Ukraine, alors que les armées de Kyiv s’appuient, en partie, sur la plus-value opérationnelle offerte par les systèmes occidentaux, pour contenir la supériorité numérique et logistique des armées russes.

2S3 Akatsiya, 2S19 Msta-s : l’artillerie russe aujourd’hui repose encore sur des systèmes soviétiques

À la fin des années 80, l’artillerie autotractée soviétique faisait, à peu de choses près, jeu égal avec l’OTAN. En effet, les canons automoteurs chenillés 2S3 Akatsiya et les (alors) nouveaux 2S19 Msta-s, équipés de tubes de 152 mm de 29 à 47 calibres, affichaient des portées, des cadences de tir et une précision comparables à celles des M-109 américains, des AS-90 britanniques et des AuF1 français.

Le canon automoteur 2S3 Akatsiya a constitué pendant plus de 30 ans le fer de lance de l’artillerie mobile russe.

Ainsi, le Msta-s pouvait envoyer jusqu’à 8 obus de 152 mm en une minute à 25 km avec des obus classiques, et 28 km avec des obus BB, là où l’AuF1 GCT (pour Grande Cadence de Tir) portait à 23,5 km en obus standard et 28 km avec des obus RTC, avec une cadence de tir, là encore, de 8 coups par minute.

Après l’effondrement du bloc soviétique, les armées russes, comme celles de toutes les anciennes républiques soviétiques, disposaient, de fait, d’une puissance de feu, en matière d’artillerie, à la foi efficace et particulièrement dense, ainsi que de réserves considérables. Dès lors, il n’apparaissait pas nécessaire, à ce moment-là, d’entamer le développement de nouveaux systèmes.

Outre les difficultés économiques et sociales que rencontrait la Russie dans les années 90 et 2000, l’absence de menace symétrique incita Moscou à ne pas s’investir dans ce domaine, comme dans de nombreux autres, concernant sa défense. Qui plus est, les armées américaines, seuls adversaires potentiels, ou considérées comme tels par Moscou, ne semblaient pas davantage pressées de developper de nouveaux systèmes à ce moment-là.

2S43 Malva et 2S35 Koalitsiya-sv : la réponse russe aux Caesar et Pzh-2000 européens entre en service en 2023

C’est pour cela, qu’en dehors des quelques systèmes européens plus modernes, dotés de tubes plus longs et de calculateurs balistiques plus évolués, comme le Pzh2000 allemand, l’Archer suédois ou encore le Caesar français, les systèmes d’artillerie présents en Ukraine, tant par les armées russes qu’ukrainiennes, étaient majoritairement des systèmes hérités de la guerre froide, et plus ou moins modernisés depuis.

Au début des années 2010, pour faire face aux performances de ces nouveaux systèmes européens affichant une portée jusqu’à 40 km avec des obus conventionnels, et de plus de 50 km avec des obus à portée étendue, ainsi qu’une précision sensiblement supérieure aux systèmes de génération antérieure, les armées russes entreprirent de developper de nouveaux moyens d’artillerie.

2S43 Malva
Le 2S43 Malva n’a que peu à voir avec le Caesar français, dont il ne reprend ni la technologie, ni ne reprend la doctrine.

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2 Commentaires

  1. Les 2 dalles radars installés de chaque coté du tube, sont interessantes car elles devrait permettre d’améliorer la précision des tirs très rapidement, même avec des obus non guidés, et exploiter ainsi la cadence de tir de la pièce,la capacité de détecter les tirs de l’artillerie adverse et enfin la capacité de détecter les drones ou les missiles . Amélioration a adapter au Caesar

  2. Il y a quelque chose qui n’est absolument pas abordé dans cet article et qui tendrait également à éclaircir le tableau pour les ukrainiens. Ce véhicule est-il ce qu’on annonce ? Il est quand même permit d’en douter, la Russie à déjà fait à de nombreuses reprises dans cette guerre de coup de l’arme décisive : Le BMP Terminator s’est avéré aussi médiocre qu’en sous effectif, tout comme le T14 Armata dont les performance impressionnantes sur le papier reste à démontrer et qui n’est jamais entrée en phase de production active, ou encore les SU 57 qui sont censé être furtif et indétectable mais qui n’approche jamais la ligne de front de peur d’être abattue par un S-300 de plus de 40 ans…

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