L’US Navy serait dans la même situation qu’en 1930, selon l’amiral Franchetti, sa nouvelle cheffe d’état-major

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Après un long blocage du Congrès n’ayant aucun rapport avec l’US Navy, l’amiral Lisa Franchetti avait été nommée, le 2 novembre 2023, Cheffe des Opérations Navales, ou CNO selon l’acronyme anglophone consacré, devenant ainsi la première femme cheffe d’état-major d’une armée américaine.

Elle prêta serment le jour même. En effet, l’US Navy ne pouvait plus attendre, étant, depuis plusieurs années, dans une situation des plus difficiles, en particulier pour ce qui concerne l’évolution de sa flotte de surface, après plusieurs programmes aussi onéreux qu’inefficaces, et une instabilité flagrante en matière de programmation.

C’est précisément à ce sujet que l’amiral Franchetti s’est livrée à une comparaison frappant les esprits, en particulier aux États-Unis, à l’occasion de la conférence annuelle de la Navy Surface Association, il y a quelques jours en Virginie. Selon l’officier général américain, la situation dans laquelle la flotte de surface de l’US Navy se trouve, aujourd’hui, serait comparable à celle qui était la sienne, au début des années 30…

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L’US Navy à la sortie de la grande dépression

Il est vrai que les points de comparaison sont nombreux avec cette période qui permit Pearl Harbor, la guerre du Pacifique et, à moindre niveau, qui rendit si difficile la bataille de l’Atlantique.

USS Enterprise CV6
Si 95 % des unités navales engagées lors de la Seconde Guerre mondiale ont été conçues ou construites dans les années 30, l’USS Enterprise (CV-6), avec le Ranger (CV-4), sont les deux seuls porte-avions américains à avoir traversé le conflit de part et part. Les quatre autres ont été coulés au combat.

À la sortie de la grande dépression de 1929, la flotte américaine, et plus particulièrement sa flotte de surface, était bien moins performante qu’elle ne l’avait été auparavant, en particulier durant la Première Guerre mondiale. Trois facteurs simultanés engendrèrent cette situation.

D’abord, l’âge moyen de la flotte augmentait rapidement par manque d’investissements pour le renouvellement des navires, alors que les recettes budgétaires avaient beaucoup diminué du fait du mouvement anti-guerre ayant suivi le premier conflit mondial, de la crise économique de 1929, qui a fortement entamé l’économie du pays avec un PIB qui est passé de 147 Md$ en 1929, à 115 Md$ en 1932, et les effets de la captation budgétaire du New Deal de Roosevelt, qui n’était pas orienté vers l’industrie de défense.

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Dans le même temps, la marine impériale japonaise, elle, avait connu, sur la même période, une croissance rapide, lui ayant permis de venir surpasser, en nombre de navires, mais aussi en capacités opérationnelles disponibles, l’US Navy à partir de 1938.

Pourtant, les efforts produits au cours des années 30 pour le renouvellement de la flotte de l’US Navy, de la conception à l’évolution de l’outil industriel, permirent de produire 95 % des unités navales américaines ayant participé à la Seconde Guerre mondiale, et qui continuèrent de naviguer longtemps après celle-ci.

Un solde négatif de frégates, destroyers et croiseurs pendant encore plusieurs années

Les similitudes avec la présente situation sont évidentes, même si certaines différences majeures peuvent être identifiées. Comme dans les années 30, la flotte américaine, en particulier sa flotte de surface combattante, est vieillissante, alors qu’une partie importante de celle-ci va bientôt atteindre sa limite d’âge et devoir être retirée du service.

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US Navy Classe Ticonderoga
En 2022, l’US Navy demanda à retirer du service les 17 croiseurs de la classe Ticonderoga encore en service d’ici à 2027. Dans le même temps, seuls huit destroyers de la classe Arleigh Burke lui seront livrés, et 3 frégates de la classe constellation.

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