Nouveau missile hypersonique, nouvelle constitution : la Corée de nord se prépare à la confrontation dès 2024

Ce 15 janvier, le leader nord-coréen, Kim Jong Un, a annoncé, un jour après le tir d’essai d’un missile hypersonique, la modification à venir de la constitution nord-coréenne, à l’occasion d’un discours donné devant l’Assemblée Générale du peuple, à Pyongyang.

Pour le dictateur coréen, la Corée du Sud doit désormais être constitutionnellement identifiée comme l’ennemi principal du pays, et toutes les relations bilatérales avec le sud doivent être détruites, comme les accords tacites concernant certaines frontières.

La veille, les autorités nord-coréennes avaient annoncé le premier tir d’un missile balistique de portée intermédiaire à carburant solide, coiffé d’un planeur hypersonique. Si ces allégations doivent évidemment être confirmées, d’autant que la Corée du Nord diffuse fréquemment des fausses informations en matière d’armement, tout indique qu’une dynamique est en cours à Pyongyang, pour un profond durcissement des tensions avec le Sud, sur fond de relations renouvelées avec la Russie, et de dispersion des forces américaines pour répondre aux crises qui se multiplient.

Depuis la fin de la guerre de Corée, en juillet 1953, Pyongyang a très régulièrement agité la menace d’une confrontation militaire avec la Corée du Sud, mais aussi avec les États-Unis. Il s’agissait, le plus souvent, de créer une narration à visée intérieure, pour masquer les immenses difficultés économiques qui touchent le pays depuis cette date, et aggravées, qui plus est, par la comparaison avec un voisin au sud bien plus florissant.

Ce discours martial et belliqueux, qui s’est encore durci après que la Corée du Nord s’est dotée de l’arme nucléaire en 2006, a été entrecoupé par plusieurs périodes d’accalmies apparentes, sans conséquence favorable à moyen ou long terme cependant.

Les tensions et provocations nord-coréennes se multiplient depuis plusieurs mois

Ces derniers mois, il semble que Pyongyang, et son leader Kim Jong Un, ont engagé une séquence d’une rare intensité, avec des provocations et des menaces de plus en plus nombreuses et surtout toujours plus importantes et appuyées, contre Séoul, ainsi que Tokyo et Washington.

bombardement de Yeonpyeong en 2010
En 2010, les bombardements nord-coréens sur l’ile de Yeonpyeong avaient fait quatre morts, et plusieurs dizaines de blessés.

Ainsi, depuis le début du mois de janvier 2024, les armées nord-coréennes ont, à plusieurs reprises, mené des tirs d’artillerie à proximité d’iles appartenant à son voisin du sud, provoquant une hausse des tensions entre les deux pays, comme du niveau d’alerte des armées sud-coréennes, et l’évacuation de la population de deux de ces iles, Baengnyeong et Yeonpyeong.

Cette dernière avait déjà subi une agression similaire en 2010, ayant entrainé la mort de deux militaires et deux civils sud-coréens, ainsi que plusieurs dizaines de blessés, alors que deux canons K9 Thunder ont été endommagés. Officiellement, le bilan nord-coréen est nul, mais c’est hautement improbable.

Pour l’heure, et en dépit de plusieurs séquences d’artillerie menées par les armées nord-coréennes, aucune perte n’a été enregistrée dans les armées ou la population sud-coréennes. Les provocations de Pyongyang ont amené les armées sud-coréennes à élever leur niveau d’alerte, sans toutefois déclencher de riposte. Mais cela ne semble guère satisfaire le leader Kim Jong Un.

Celui-ci vient, en effet, d’annoncer, concomitamment à un essai de missile balistique de portée intermédiaire présenté comme doté d’un planeur hypersonique, qu’il avait entrepris de profondément modifier la constitution du pays, pour « répondre aux évolutions internationales et à la menace que représente la Corée du Sud« , pour synthétiser son discours qui fait de la Corée du Sud, son « principal ennemi« .

Une nouvelle constitution nord-coréenne conçue autour de la confrontation avec le sud

Concrètement, la constitution nord-coréenne va être amendée en plusieurs points. D’abord, toutes les connexions, physiques, économiques, politiques et autres, avec la Corée du Sud, seront purement et simplement détruites, et l’ensemble des procédures et canaux de coopération et de communication avec Séoul seront supprimés. Par ailleurs, les lignes de séparation avec le sud, le long de frontière, verront leurs défenses renforcées.

Accès abonné

Accédez à l’analyse complète

Cet article est réservé aux abonnés Meta-Defense. L’abonnement vous donne accès à l’ensemble des analyses, dossiers et décryptages publiés sur le site.

Aucun engagement. Votre soutien finance une information indépendante et spécialisée défense.

Publicité

Droits d'auteur : La reproduction, même partielle, de cet article, est interdite, en dehors du titre et des parties de l'article rédigées en italique, sauf dans le cadre des accords de protection des droits d'auteur confiés au CFC, et sauf accord explicite donné par Meta-defense.fr. Meta-defense.fr se réserve la possibilité de recourir à toutes les options à sa disposition pour faire valoir ses droits. 

Pour Aller plus loin

RESEAUX SOCIAUX

Derniers Articles