Défense européenne : 5 mesures à la portée de la Commission Européenne pour anticiper Trump

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Alors que les services de renseignement européens alertent, un à un, sur le risque d’un rapport de force défavorable de la défense européenne face à la Russie, les provocations répétées de Donald Trump en campagne, au sujet de l’OTAN, commencent à engendrer de réelles inquiétudes dans la plupart des chancelleries du vieux continent.

La situation est d’autant plus difficile que beaucoup d’États européens ont déjà sensiblement accru leurs investissements de défense, sans qu’ils aient de marges de manœuvre supplémentaires pour éventuellement les augmenter. Dans ce domaine, l’Union européenne peut joueur un rôle décisif, afin de répondre à l’équation sécuritaire, aujourd’hui en Ukraine, demain en Europe.

Bien plus efficacement qu’au travers de discours aphones, ou de programmes de coopération, mais au calendrier trop long, celle-ci peu, en effet, libérer, par son action, des investissements importants, aussi bien au profit de la sécurité collective, qu’en soutien à l’Ukraine, tout en donnant un cadre des plus structurants pour l’émergence d’une réelle autonomie stratégique européenne, désormais indispensable de manière évidente.

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L’inquiétude grandit en Europe après les dernières déclarations de Donald Trump sur l’OTAN

Ces dernières semaines, les dirigeants européens semblent, dans leur ensemble, souffrir d’une grande fébrilité, pour ce qui concerne l’avenir de la sécurité sur le vieux continent. D’une part, Donald Trump multiplie les annonces fracassantes concernant la manière dont il entend remanier l’implication des États-Unis dans l’OTAN, et dans la défense de l’Europe. D’autre part, les rapports se multiplient, quant à l’évolution de la puissance militaire russe, avec des perspectives peu encourageantes en Ukraine, mais aussi contre certains pays de l’Alliance Atlantique.

donald trump en campagne
Plus agressif que jamais, Donald Trump multiplie les discours dans lesquels ils annonce vouloir prendre ses distances avec l’OTAN, entrainant une réelle inqiétude des européens.

Fondamentalement, rien, ici, n’est spécialement nouveau. La manière dont Trump entend prendre ses distances avec l’OTAN, était déjà au cœur de son discours international lors de son premier mandat. L’absence de menace perçue immédiate en Europe, et le rôle modérateur qu’ont joué certains des membres de l’administration Trump, limitèrent cependant la prise de conscience des Européens.

De même, le réarmement rapide de la Russie, l’évolution de la société russe pour soutenir les armées, et les risques que cette transformation engendre sur l’Ukraine et l’Europe, sont décrits depuis de nombreux mois par les spécialistes du sujet. Si celle-ci a pris une toute nouvelle dimension depuis l’automne 2022, elle était déjà au centre de la politique nationale et internationale de Vladimir Poutine depuis 2012.

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Toutefois, convaincus d’être sous la protection des États-Unis, les Européens, une nouvelle fois, ne prirent pas la mesure de la menace en développement, pas même après que la Russie a attaqué l’Ukraine.

Aujourd’hui, cependant, ces deux trajectoires semblent avoir atteint un seuil, exacerbé par les déclarations tonitruantes d’un Donald Trump en campagne, et d’un Vladimir Poutine en pleine confiance. De bastion économique imprenable, l’Europe prend, soudainement, toute la mesure de sa vulnérabilité liée à son hyper-dépendance à la protection américaine, d’une part, et à son manque d’anticipation face à la menace russe, de l’autre.

L’Union européenne se cherche toujours une légitimité d’intervention en matière de défense européenne

Ainsi, depuis plusieurs jours, les déclarations, pour le moins inquiètes, de la part des dirigeants européens, se multiplient. Si certains sont en manque de solution, comme l’Allemand Olaf Scholz qui plaide, sans la moindre emphase, pour un retour à la raison des États-Unis, d’autres, comme la ministre danoise de la défense Troels Lund Poulsen, répètent les mises en garde concernant l’évolution rapide de la menace russe aux frontières du vieux continent.

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Josep Borrell
Sans veritable état, et sans armée, la diplomatie européenne est, le plus souvent, aphone, malgré les efforts de Josep Borrelle pour lui donner corps.

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7 Commentaires

  1. Que de bonnes idées Fabrice ! Reste que j’ai plus que des doutes sur la mise en pratique: l’UE est-elle capable d’évoluer pour proposer ces mesures ? Et « pire » peut-être, vous en êtes conscient, cela donnerait à la France un poids décisif dans la défense européenne. Ce dernier point risque d’être encore plus compliqué que le premier. Bref, de bonnes idées mais irréalistes, je le crains, parce que trop franco-françaises… et que nos amis européens nous soupçonnent d’anti-américanisme primaire d’une part et de volonté hégémonique au profit de notre BITD d’autre part…

  2. J’ avoue ne pas comprendre l’ utilisation de l’ adjectif  » agressif » pour qualifier les propos de M. Trump.
    Celui- ci souhaite seulement faire cesser une situation anormale voire aberrante, en l’ occurrence le financement de la défense de nombreux états européens par le contribuable americain qui préférerait de loin que ces sommes importantes soient consacrées à l’ amélioration des infrastructures ou du système scolaire.

    Il est plus que temps pour certains s’ ils veulent subsister en tant qie nations réellement independantes de réorienter de nombreuses dépenses vers la défense nationale plutôt que vers l’ achat de BMW ou de Mercedes , ainsi que de vacances sur la côte méditerranéenne
    L’ amélioration rapide du niveau de vie de certaines populations européennes s’ est faite au détriment de la défense nationale.
    C’ est un état d’ esprit qu’il faut changer, en renonçant à un certain confort et à la servitude volontaire pour s’ assumer libres et dignes.

    Je ne crois pas, au vu de l’ état de l’ armée allemande, que l’ actuelle présidente de la commission européenne ait la moindre compétence ou la moindre volonté autre que verbale de faire quoi que ce soit pour créer une puissance militaire européenne
    Les Allemands, population vieillissante en plein hiver démographique, négocieront- en allemand – avec M. Poutine un statut de neutralité qui feront d’ eux une grosse Suisse allemande. Celas’appelle aussi – assez injustement d’ ailleurs vu le courage des Finlandais face aux Soviétiques-  » finlandisation »
    Cela conviendra parfaitement à l’ Allemagne actuelle.

    Ne resteront face aux Russes que ceux qui se souviendront des leçons de l’Histoire; le Royaume-Uni et la France avec leurs armes nucléaires et les relents de leur stratégie d’ indépendance, la Pologne si elle peut achever son réarmement, les Hongrois e si Orban se souvient de 1956 et les Tchèques de R Fico

    Croire que la commission européenne qui, au nom de la concurrence et du grand marché, a toujours empêché les entreprises européennes de s’ unir contre les Chinois et les Américains, au point de se faire condamner par la CJCE – affaire Legrand- pourrait initier ou accompagner un effort structuré de developpement des indistries européennes de defense alors qu’ele a toujours combattu toute initiative en faveur d’une politique industrielle europeenne reléve de la foi du charbonnier ou d’ une meconnaissance de la bureaucratie bruxelloise et pas d’ une analyse rationnelle

    Les pistes tracées sont très intéressantes mais doivent être imposées et non pas négociées avec des gens dont vous admettez vous même qu’ ils sont dans le déni.. et qui ne reconnaîtront jamais qu’ ils se sont trompés ..et se trompent..

  3. On peut etre choqué par les provocations de Trump, mais l’union europeenne, fait des economies sur le dos des USA depuis 30 ans en matière de budget militaire, si on compare les PIB, 25M€ (USA), 17M€ (Chine),16M€ (UE) , si on compare les budgets militaires 252M pour la Chine versus 233M pour l UE, on se dit que c est proche, mais le montant chinois doit etre diviser par 70% pour avoir un equivalent cout de la vie soit 370M€, et encore comme chacun ramene la couverture à soit, les usines d armement sont construites dans les pays payeurs, donc France, Allemagne au détriment de la Roumanie ou Lettonie qui reviendraient beaucoup moins cheres. (pareil pour la russie qui en equivalent cout de la vie arrive à 221M€ en 2024)

    • C’est pire que ça, car il ne suffit pas de comparer la parité de pouvoir d’achat vis-à-vis de la Chine et de la Russie. Ceux-ci ont également un curseur technologique décalé, plus bas que celui des occidentaux. Ainsi, un Abrams M1A2 ou un Leopard 2 A7 coute le prix de 6 à 7 T-90M, un Rafale celui de 3 Su-35s, et un sous-marin classe Virginia, celui de 3 Pr 885M Iassen. Un militaire russe sous contrat coute en moyenne 20 000 $ par an, un chinois 30 000 $, contre plus de 60 000 pour un européen, et presque 100 000 pour un américain. Il convient, si on veut se faire une idée, de comparer l’investissement russe compensé d’un facteur 3, et plus de 2, pour la Chine.

      • pardon mais c est le cout de la vie que l on compare et non pas le pouvoir d achat, concernant le salaire d un soldat russe pour l operation speciale il est monte a 28000€ +88€/jour de prime, 2691€net/ mois pour un soldat francais. Concernant le SU35 et le Rafale, ils ont fait l objet d une comparaison sur une appel d offre il y a quelques années par la Corée du sud, et le SU35 est arrivé bon dernier a cause de son avionique, sa consommation, son cout de maintenance et l absence de fusion de données, donc normal qu il soit moins cher

        • 1/ il n’est pas question ici de la solde, mais du cout moyen d’un soldat, ce qui comprend la solde, mais bien d’autres choses, et hors primes de combat.
          2/ oui, le curseur technologique est plus bas. Pour autant, est-ce que un rafale vaut 3 Su-35s ? Personnellement, je l’ignore, et je doute que quiconque le sache, mais ce qui est sûr, c’est qu’un Rafale ne peut être à trois endroits à la fois… En outre, les versions exports et les versions des VKS sont souvent assez différentes. Pour les équipements français aussi du reste, mais pas dans le même sens…

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