Une vaste attaque, menée par des drones ukrainiens, aurait été menée dans la nuit du 4 au 5 avril 2024, contre la base aérienne russe de Morozovsk, dans le nord-est de l’Oblast de Rostov.
Selon la presse ukrainienne, plusieurs bombardiers Su-34 auraient été détruits ou endommagés, alors qu’une vingtaine de militaires russes aurait été blessée ou tuée par cette attaque.
La presse russe, quant à elle, annonce l’interception d’un grand nombre de drones ukrainiens dans cette région cette nuit, sans faire état de cette attaque, par ailleurs largement abordée dans la sphère des blogueurs militaires du pays.
Cette attaque est intervenue trois jours après que le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, s’était opposé à ce que des frappes ukrainiennes puissent être menées sur le sol russe, en particulier contre les installations énergétiques du pays.
Sommaire
Attaque massive de drones ukrainiens contre la base aérienne russe de Morozovsk, près de Rostov-sur-le-don
Les armées ukrainiennes ont mené, dans la nuit du 4 au 5 avril 2024, une attaque massive de drones contre l’aérodrome militaire de Morozovsk, au nord-est de l’Oblast de Rostov, et à 200 km de la frontière avec l’Ukraine.
Des vidéos publiées sur les réseaux sociaux russes Vk et Telegram, attestent de cet engagement, montrant une intense activité antiaérienne de la DCA russe, mais aussi des explosions au sol suivies d’explosions secondaires, ce qui tendrait à confirmer que des cibles militaires auraient bien été atteintes.
L’aérodrome de Morozovsk accueille le 559ᵉ régiment de bombardement de la Garde, appartenant à la première division aérienne mixte de la Garde. Il se compose de chasseurs bombardiers Su-24, Su-24M et surtout de Su-34, qui aujourd’hui mettent en œuvre les bombes guidées planantes FAB-500/1000/1500 et 3000, qui posent d’importants problèmes aux forces ukrainiennes. Des avions d’escorte Su-27 auraient également été déployés sur cette base aérienne.
Guerre de communiqués concernant les effets de cette attaque
Selon la presse ukrainienne, cette attaque aurait permis de détruire et d’endommager 6 à 8 chasseur-bombardiers, et tués ou blessés de 20 à 40 militaires russes. Il est, bien évidemment, très difficile de confirmer ou d’infirmer ces chiffres, même si les vidéos publiées de l’engagement, montrent qu’effectivement, des cibles contenant du carburant, ou des munitions, auraient été atteintes par les drones ukrainiens.
Outre les cibles militaires, il semble que les infrastructures énergétiques de la base aérienne et alentours, auraient également été ciblées, la presse ukrainienne rapportant des coupures de courant dans l’ensemble du district. Le gouverneur régional russe, Vasily Golubev, reconnait une quarantaine de frappes cette nuit.
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Les incohérences stratégiques émaillent ce conflit : la Russie agresse l’Ukraine, pays indépendant, mais les USA n’autorisent pas – à quel titre ? – ce dernier d’opérer des frappes sur le territoire russe et donc de ce fait le cantonne dans une position défensive dans laquelle, au vu de la différence de moyens militaires, économiques, démographiques entre les deux belligérants, l’Ukraine ne peut sortir que vaincue. Mais les USA soutiennent l’Ukraine ! Is it a jocke ?
Lorsque l’on voit la gueule compassé de WASP de Bilken qui prône la victoire ukrainienne tout en interdisant toute action offensive à l’encontre de la Russie, on comprend bien que l’économie (des USA) prend le pas sur tout le reste. Il ne faudrait tout de même pas que le prix du pétrole augmente ! Quand même, restons sérieux ! Le pragmatisme doit avoir des limites : que l’on ne veuille pas intervenir dans un conflit, cela se comprend, cela s’appelle la neutralité, mais fournir du matériel militaire à une nation tout en lui intimant d’en limiter son emploi à des actions défensives, cela relève de la plus pure escroquerie intellectuelle.
Au demeurant, cela n’est pas surprenant de la part des USA qui n’ont pas hésité en 45, après avoir brassé de l’air contre les nazis, à récupérer les dits nazis et pas des moindres parmi les criminels de guerre, Von Braun, Speer, Schellenberg et d’autres, à leur bénéfice. America first !
Quant à la préparation française « des déploiements significatifs pour contrôler la menace russe », notre bon « chef » (se souvenir : « je suis votre chef » : il n’a pas compris que l’on est le chef non parce qu’on l’affirme mais parce qu’on le démontre!) et ses grands adjoints sont soit en train de monter une opération d’intoxication soit ils prennent leurs désirs pour des réalités. Lors de la 1ère guerre du Golfe la France a mis en place une force de 13 000 hommes en raclant les fonds de tiroirs et je ne vois pas comment elle pourrait faire mieux actuellement avec 10 000 hommes (20 000 pendant les JO) déployés en permanence dans le cadre de Sentinelle. Maintenant, si c’est pour déployer 2 bataillons de biffe avec un escadrons de Caesar, c’est de la gesticulation médiatico-électorale! Ce n’est pas avec ça que les Russes vont être impressionnés même si cela ne va pas leur faciliter la vie ! D’autant que nos « alliés » européens (sauf peut-être les Polonais ?) ne nous suivront pas et que les USA et l’OTAN ne se sentiront nullement concernées après la précision de M. Macron faisant fi du soutien éventuel de l’OTAN en cas d’engagement. Et si ça merde et que les USA interviennent, politiquement, pour calmer le jeu, cela ne fera que nous soumettre encore plus à leurs « diktats » et affaiblir ce qui nous reste d’indépendance nationale.
Au-delà de ces quelques remarques de fond, votre article est, comme toujours, de grande qualité qui dénote un excellent sens de l’analyse.
Plusieurs choses à garder à l’esprit au sujet d’un possible déploiement français en Ukraine.
– Il est hautement improbable que la France y aille seule.
– Il est tout aussi improbable qu’un déploiement de militaires français se fasse sur le front. Il s’agira très certainement d’appuyer certaines fonctions au sein des FAU, voire, dans le pire des cas, pour sécuriser la frontière biélorusse ou pour protéger Odessa/Lviv/ Kyiv, libérant des capacités supplémentaires importantes pour les FAU.
– si des forces françaises et européennes sont déployées au sol, elles le seront aussi dans les airs. Et l’arrivée d’un potentiel d’interdiction de 30/40 Rafale/M2000/Typhoon/Gripen (même si UK ou les Pays-Bas intervenaient, aucune chance que les US autorisent l’emploi de F-35 et même de F-16 « OTAN »), dans l’arrière ciel ukrainien, épaulé des MRTT et des E-2/3, changeront beaucoup de choses sur la sécurisation de la profondeur ukrainienne
– Enfin, n’oublions pas que les armées ukrainiennes sont toujours là…
Donc ce ne sont effectivement pas les quelques dizaines de Leclerc et VBCI français qui pourraient, éventuellement, renverser le rapport de force. Pour autant, il ne fait aucun doute qu’un déploiement français, s’il devait intervenir, modifierait sensiblement la dynamique du conflit.