Que nous disent les performances de l’AMX-10RC en Ukraine sur l’EBRC Jaguar ?

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En janvier 2023, La France a été le premier pays occidental a annoncé l’envoi, en Ukraine, de chars de combat, tel que désigné alors. Il s’agissait, en fait, de véhicules de reconnaissances blindés AMX-10RC, un blindé 6×6 armé d’un canon de 105 mm, mais bien trop léger, et insuffisamment protégés, pour être qualifié de chars de combat.

Pour autant, l’initiative française servit de déclencheur, suivie peu après par la Grande-Bretagne, qui annonça l’envoi d’une dizaine de Challenger 2, pour le coup, un véritable char lourd, peut-être même trop, pour le théâtre ukrainien. Après quoi, américains et allemands adoucirent leurs positions, permettant l’envoi de M1A1 Abrams et surtout de Leopard 1 et 2, adaptés aux besoins ukrainiens.

Depuis, les AMX-10RC comme les Leopard et Abrams, ont connu l’épreuve du feu. Si les chars lourds allemands et américains ont montré, sans être invulnérables, de qualités conformes aux attentes, le blindé léger français, laisse un sentiment plus que mitigé auprès de ses utilisateurs ukrainiens.

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Alors que les premiers EBRC Jaguar sont entrés en service au sein des unités de cavalerie françaises, pour remplacer les AMX-10RC dans leurs missions, l’expérience ukrainienne apporte une vision pour le moins mitigée, quant à l’efficacité, et même l’utilité, concernant ce type blindé, au moins pour ce qui concerne ce conflit.

L’AMX-10RC, un véhicule blindé de reconnaissance mal compris et mal employé par les Ukrainiens ?

Il est vrai qu’initialement, les unités ukrainiennes équipées des AMX-10RC français, ont tenté d’employer le blindé à la manière d’un char de combat, ce qu’il n’est pas. Les résultats furent, comme on pouvait s’y attendre, assez catastrophiques.

AMX-10 RC
Le canon de 105 mm 105 mm F2 BK MECA L/48 de l’AMX 10RC

En effet, le blindage du char léger (ou peu apporte sa dénomination), permet tout juste de résister à des tirs d’armes légères, et de mitrailleuses lourdes. Ainsi, le moindre canon de 25 ou 30 mm, suffit à percer l’AMX-10RC, y compris en secteur frontal, ceci le disqualifiant de fait de la fonction char de combat.

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En outre, son canon nasse pression de 105 mm F2 BK MECA L/48 gun, a des performances très inférieures à ceux des canons de 120 mm des chars occidentaux, et même que celles du canon L7A43 du Leopard 1. En d’autres termes, l’AMX-10RC n’a ni la protection, ni la puissance de feu, suffisantes pour l’employer comme char de combat, même moyen. Il n’est donc pas surprenant que le blindé ait connu d’importantes pertes, lorsque employé comme tel, par les forces ukrainiennes.

Dans la doctrine française, l’AMX-10RC doit être employé pour de reconnaissances armées, servant à accompagner la force adversaire sous le feu des lignes défensives alliées, ou pour effectuer des missions d’appui au profit de l’infanterie.

Une fois la chose assimilée par les militaires ukrainiens, on pouvait alors s’attendre, à un bien meilleur comportement concernant le blindé français, dans cet engagement. C’est pourtant tout sauf évident…

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La fonction reconnaissance armée face aux drones et une guerre de position : l’AMX-10RC a-t-il sa place dans le conflit ukrainien ?

Et pour cause : la dynamique du conflit ukrainien est très différente de celle imaginée par les militaires français, lorsqu’ils ont conçu l’AMX-10RC. D’abord, la reconnaissance, la fonction première du blindé, est entièrement déléguée aux drones, dans ce conflit.

AMC-10RC
la reconaissance armée a-t-elle encore une raison d’être sur un champ de bataille rendu transparent par l’utilisation massive de drones ?

LOGO meta defense 70 Chars légers et blindés de reconnaissance | Analyses Défense | Conflit Russo-Ukrainien

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13 Commentaires

  1. Quoi que l’on pense des blindés comme le Jaguar/le 10RC, la proportion qu’ils occupent dans les armées françaises face aux chars de combat (4 brigades équipées Jaguar et 2 de Leclerc) me paraît totalement inadaptée à nos besoins. Je veux dire, les éléments de reconnaissances sont depuis toujours censés être moins nombreux que le corps de bataille, mais là on a 4 brigades légères, dont les GTIA seraient donc incapable de conduire des assauts, pour 2 lourdes, c’est n’importe quoi.

  2. Un comparatif des blindages annoncés selon le stanag 4569 montre:
    Protection balistique niveau 4 pour le VBCI (résiste à la 7,62mm), niveau 5 (résiste à la mitrailleuse 12,7mm) pour le Jaguar ou le CV90, niveau 6 pour le Lynx (résiste à la 14,5mm).
    Si on ajoute que les véhicules à roues peuvent difficilement concilier ajout de plaques de blindage supplémentaire et mobilité sur roues, il y a quand même quelques questions à se poser sur nos choix et là où va devoir aller notre armée de terre. Je ne suis pas confiant du tout sur les chances de survie de nos équipages dans nos véhicules sur le théâtre ukrainiens.
    Quel est le plan… On en refait un? On renonce à envoyer des véhicules de contact en Ukraine? L’option 2 me semble la plus logique. Et je ne comprends pas l’idée d’acheter plus de VBCI en remplacement des Jaguars. Il est de loin le moins bien protégé, donc c’est quoi l’idée? Abandonner l’idée d’appuis feu par tir tendu et disposer d’un minimum de blindage pour le transport de l’infanterie, tout en lâchant l’idée même de reconnaissance armée?

    • Toute la question est de savoir si la reconnaissance armée à encore du sens, dans un monde saturé de drones ? En outre, le VBCI 2 est Stanag 5, donc idem Jaguar. (https://www.forcesoperations.com/amp/nexter-promeut-son-vbci-2-en-lituanie/)
      Enfin, en termes de tir tendu, un VBCI 2 a la même puissance de feu que le Jaguar, mais peut s’appuyer sur un groupe de combat débarqué.
      Comparer le Lynx à 20 m€ pièce, et le VBCI 2,5 fois moins cher, n’a guère d’intérêt.
      Par rapport à l’Ukraine, il serait pertinent d’étudier les causes de destruction des VCI occidentaux depuis qu’ils sont envoyés. J’ai l’impression, au doigt mouillé, que c’est avant tout dû à des missiles, roquettes et munitions rôdeuses, et très peu à des tirs tendus. Dans ce cas, c’est surtout l’ajout de Diamant, et pas de plaques de blindage, qui pourrait faire la différence. Mais, encore une fois, cela mérite une analyse méthodique.

      • Bonjour,
        Le VBCI 2 est-il équipé de missiles antichars comme le Jaguar ? Je ne crois pas, et c’est quand même une différence importante dans le cadre de la protection. Après, je ne suis pas expert mais je suppose que des Akeron ou un autre missile antichar doit pouvoir s’intégrer sur ce véhicule. Dans le cas où ce serait faisable, vous avez raison, un VBCI2 est plus intéressant qu’un Jaguar. Mais ce détail des missiles antichars a quand même son importance, je pense.

  3. Merci pour votre réponse, il existe cependant quelques questions: Si les véhicules de combat d’effronterie ne sont pas détruits par des canons de 25 mm, c’est pour quelle raison ? Ils ne sont pas assez puissants, ne tirent pas assez loin? L’autre question sous-jacente est pourquoi veut-on un canon de 40 mm? Si nos VCI ne sont pas détruits par des canons de petits calibre à tir rapide, pourquoi en vouloir vouloir des plus gros, quel en est l’usage ? La lutte anti drone semble se satisfaire de petits calibres.

      • J’ai regardé le stanag 4569, en allant sur la source de la norme, le pb est un peu plus compliqué que ce que j’avais compris de prime abord. La résistance à des tirs tendus s’entend comme une capacité d’arrêt d’un projectile à la dureté définie à un distance donnée. Le projectile peut être un obus ou un munition de petit calibre ou un éclat d’obus de gros calibre. Dans le cas d’un obus de gros calibre, on va juger de la capacité d’arrêt de l’éclat quand l’obus lui même tombe à x mètres du chars. L’essais doit être répété plusieurs fois. La position de l’équipage dans le véhicule a donc aussi son importance pour juger du blindage. Bref, une analyse plus poussée serait nécessaire pour en parler correctement et évoquer de manière intelligente la manière de percer un blindage.

      • Il faut un radar, l’electro-optique ne suffit pas. Qui plus est, de mémoire, l’élévation du CT40 est de 45° max. Ce n’est pas une arme antiaérienne, en tout cas sur l’EBRC. Quant à la tourelle RapidFire, elle a tout simplement été dessinée pour aller sur un navire, qui dispose déjà de radar, et n’a pas les même contraintes de poids, de mobilité etc.. Partir du CT40 pour faire une tourelle blindée SHORAD, oui. Mais pas du Rapid Fire. Sans parler du fait qu’il est aussi indispensable d’y ajouter des missiles MANPADS ou plus legers.

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