Avec la livraison des 5 frégates FDI de 2025 à 2032, la LPM 2024-2030 permettra de respecter le format de 15 frégates de 1ᵉʳ rang exigé, pour la Marine nationale, par la Revue Stratégique 2022. Toutefois, les 5 frégates légères furtives de la classe Lafayette, elles, n’ont toujours pas de remplaçantes désignées, alors que les navires doivent quitter le service, autour de 2030.
Pire encore, le remplacement même de ces 5 frégates, au statut fluctuant selon les besoins, et pour autant très utiles à la planification de la Marine française, n’est pas même abordé par cette LPM, laissant un vide capacitaire de 25 % dans la flotte française d’escorteurs de haute mer, à partir de la prochaine décennie.
Toute la question, aujourd’hui, est de comprendre l’origine de ce format de 15 escorteurs établi par la RS 2022, pour déterminer si, oui ou non, la Marine nationale a besoin de remplacer des cinq navires, ou si ces frégates de second rang, sont dorénavant inutiles, entre les performances accrues des frégates modernes, et les évolutions des menaces au-dessus, et en dessous de la surface.
Sommaire
Le format de 15 frégates de 1ᵉʳ Rang de la Marine nationale, un héritage des années 80
Contrairement à la flotte des avions de chasse ou de chars français, divisées par 3 après la guerre froide et l’arrivée des bénéfices de la paix, les escorteurs de la Marine nationale, eux, n’ont pas évolué, en nombre, depuis les années 80.
Ainsi, en 1989, la Marine nationale alignait déjà 15 escorteurs dits de premier rang, avec deux destroyers antiaériens classe Suffren, deux frégates antiaériennes classe Cassard, trois frégates anti-sous-marines T-67 classe Tourville, sept frégates anti-sous-marines T-70 classe Georges Leygues, et une corvette anti-sous-marins C-69, classe Aconit.
À ces 15 escorteurs, s’ajoutaient 17 avisos escorteurs A-69 classe d’Estienne d’Orves, des navires équipés pour la lutte anti-navire et la lutte-anti-sous-marine côtière, ainsi que pour les missions de moindre intensité.
Les frégates et destroyers français avaient pour mission d’escorter les deux porte-avions de la classe Clemenceau, les deux navires d’assaut amphibie classe Ouragan, et le porte-hélicoptère Jeanne d’Arc. Ces navires pouvaient également servir d’escorte au croiseur Colbert, ayant, lui aussi, la fonction de Capital Ship, ou navire amiral.
Typiquement, un porte-avions français était escorté d’un escorteur anti-aérien, de deux frégates de lutte anti-sous-marine, et de deux avisos, et était accompagné par un pétrolier ravitailleur, un SNA classe Rubis, et un ou deux avions Breguet Atlantique de patrouille maritime. Les TCD et la Jeanne d’arc, en revanche, n’étaient escortés au combat que par un escorteur anti-aérien, un escorteur ASM et un aviso, le dispositif sous-marin et Patmar étant variable selon les missions.
Ce faisant, la Marine nationale avait la possibilité de protéger simultanément un groupe aérien et un groupe amphibie, tout en conservant quatre frégates anti-sous-marine et une frégate anti-aérienne par façade maritime, dont une à la mer, une en alerte, deux à l’entrainement, et une en maintenance. Ces navires, ainsi que les A69 restant, pouvaient servir à renforcer les besoins d’escorte, ou à constituer un ou deux groupes d’action navale à part entière.
De fait, bien que sensiblement inférieure, en nombre de navires, à la Royal Navy, la Marine nationale disposait, alors, d’une flotte d’escorteurs parfaitement en cohérence avec ses besoins.
Les FLF classe Lafayette remplacent une partie des avisos A-69 à partir de 1996
À partir de 1996, la Marine nationale commença à réceptionner les nouvelles frégates légères furtives de la classe Lafayette. Initialement, la classe devait être formée par 7 navires polyvalents, avec 12 missiles Aster 15 en cellules de lancement vertical, 8 missiles antinavires MM40 Exocet, ainsi que d’un sonar de coque pour la lutte anti-sous-marine, d’un canon de DCN 100 et d’un hélicoptère Panther.
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