Il y a quelques mois, l’US Army annonçait le lancement d’un programme baptisé MDACS, devant remettre l’artillerie antiaérienne au cœur du mix antiaérien, antimissile et antidrone américain. Il s’agissait, alors, de faire la synthèse des technologies développées par l’US Navy et l’US Air Force, pour un développement rapide et peu risqué.
On en sait désormais plus au sujet de ce nouveau système antiaérien. En effet, l’armée américaine entend, pour cela, employer un canon de 155 mm, monté sur un véhicule sur roues, et armé de l’obus HVP (Hyper Velocity Projectile) conçu pour le programme de Rail Gun de l’US Navy, abandonné il y a quelques années. Et tout cela, avant la fin de la décennie !
Sommaire
Pourquoi le missile s’est-il imposé face au canon antiaérien ?
L’annonce faite par le Rapid Capabilities and Critical Technologies Office (RCCTO) de l’US Army, a, évidemment, de quoi surprendre. En effet, jusqu’il y a peu, l’US Army semblait ne jurer que par le missile antiaérien, et les armes à énergie dirigée comme les lasers à haute énergie, pour assurer, dans les années à venir, la défense antiaérienne, antimissile et antidrone de ses unités et infrastructures.
Certes, celle-ci a récemment admis au service le système M-SHORAD, conçu autour d’un canon antiaérien de 30 mm. Pour autant, depuis le retrait des M247 Sergeant York, l’US Army s’était exclusivement reposée sur le Stinger, le Patriot et, surtout, sur la flotte de chasse de l’US Air Force et de l’US Navy, pour assurer sa défense aérienne.
Le canon antiaérien n’avait, de fait, plus voix au chapitre au sein des armées US, depuis le début des 70. Il est vrai qu’avec l’arrivée des jets, capables de voler beaucoup trop haut, et trop vite, pour les canons, le missile semblait s’imposer, un temps tout du moins. Paradoxalement, avec l’arrivée des premiers missiles à moyenne portée, comme le Nike Hercule et le SA-2, et les versions tactiques Hawk et SA-6, les avions de combat ont dû réinvestir les couches basses, ce qui aurait dû, logiquement, les mettre à portée de la DCA canon.
Toutefois, plutôt que de se tourner à nouveau vers cette solution, l’US Army privilégia les systèmes tout missile. En effet, si les canons de DCA s’avèrent effectivement performants contre des avions, voire contre des missiles, évoluant à basse altitude et à vitesse subsonique élevée, leur portée, en revanche, représente un sérieux handicap, lorsqu’il est nécessaire d’opacifier un espace aérien.
À titre d’exemple, le Skyranger 30 de Rheinmetall, qui aujourd’hui séduit plusieurs forces aériennes, ne peut protéger qu’un espace aérien de 25 km², là où un Patriot, avec une portée de 150 km, protège 35 000 km² d’espace, pour une unique batterie, au delta près de l’horizon électromagnétique et du relief.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
Promotion de Noël : 15 % de remise sur les abonnements Premium et Classique annuels avec le code MetaXmas2024, du 11/12 au 27/12 seulement.