Que ce soit en mer Rouge, ou en Ukraine, les drones d’attaque se sont imposés comme des munitions clés dans les conflits récents, volant occasionnellement la vedette aux missiles tactiques qu’ils complètent, et parfois même remplacent.
Bien plus économiques et rapides à produire que des missiles comparables en termes de portée, ces drones tactiques s’avèrent, en outre, généralement beaucoup moins onéreux que les munitions antiaériennes employées pour les intercepter, créant un déséquilibre totalement nouveau dans l’équation de la guerre aérienne.
Une entreprise américaine, Anduril, a parfaitement su anticiper cette évolution. Créée en 2017, cette startup est aujourd’hui valorisée 15 Md$, grâce à quelques modèles de drones et de drones d’attaque, comme la munition rôdeuse Altius, le drone de combat Fury, ou le drone sous-marin Dive-LD, tous ayant suscité un grand intérêt de la part des armées américaines.
Anduril a présenté un nouveau concept, cette semaine, visiblement très inspiré des retours d’expériences en Ukraine et en mer Rouge. La gamme de drones Barracuda, se compose ainsi de différents modèles de drones de taille croissante, destinés à emporter des charges utiles, elles aussi, croissantes, sur des distances de plus en plus élevées.
Surtout, dans sa déclinaison-M, le Barracuda se transforme en drone d’attaque, offrant toutes les vertus des missiles tactiques, du missile antichar au missile de croisière à longue portée, pour un prix sans commune mesure avec ceux-ci.
Sommaire
Anduril, le vainqueur surprise de la première tranche du programme CCA de l’US Air Force
La jeune entreprise de Costa Mesa, en Californie, s’était déjà fait remarquer ces dernières années, en participant à plusieurs programmes clés des armées américaines et de la DARPA, notamment avec la famille de drone Altius. Nombreux étaient ceux, dès lors, à prédire un avenir rempli de succès à Anduril.
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Un missile est un engin (auto ou non)guidé et autopropulsé.
Les drones en question _sont_ des missiles.
Rien ne les diffère vraiment d’un missile de croisière sinon leur prix. Cette différence est peut-être due en partie aux composants utilisés (plus largement issus de gammes grand public ?) mais probablement surtout à une meilleure efficacité industrielle.
Les industriels de l’armement ont trop pris l’habitude de se gaver d’argent public et la concurrence de nouveaux acteurs est la bienvenue. Dommage que cela vienne encore des États-Unis.
Difficile de prendre position: on a plus ou moins le coût d’un Scalp (j’ai 500 k€ en tête) mais pas celui d’un drone Anduril de capacité équivalente.
L’autre élément difficile à prendre en compte est: le coût d’un obus de 155mm produit en masse VS un petit drone (on nous parle de prix allant de 500€ par obus à 5000€, mais on ne sait pas si ces données sont toujours valides) vs le prix du petit drone.
Enfin, le dernier point de comparaison porte avec les AASM et leur nouveau propulseur à poudre (200 à 300km, en cours de développement), les missiles de croisière et les drones à longue portée.
Un tableau comparatif des coûts serait bien utile.
Ces informations ne sont pas communiquées pour l’instant, donc impossible de faire un tableau. Cela dit, si Anduril investit dans ce domaine, pour prendre l’avantage sur les missiles tactiques au niveau du prix, il lui sera nécessaire d’avoir un avantage substantiel dans ce domaine pour convaincre l’US Air Force, et ses partenaires. Je doute que cela leur ait échappé.
La différence porte essentiellement sur la modularité de la charge utile et des systèmes embarqués. Le drone peut servir à l’attaque, la reconnaissance, la fonction de leurre, le renseignement électromagnétique etc… selon sa charge utile … le missile non.