L’obsolescence de la flotte de chasse des forces aériennes nord-coréennes représente, aujourd’hui, une des principales faiblesses de Pyongyang, pour contenir la doctrine « trois axes » mise en œuvre par les armées de Séoul.
Dès lors, depuis qu’à l’été 2022, le soutien massif nord-coréen à l’effort militaire russe en Ukraine a été mis à jour, beaucoup anticipaient, en retour, un soutien militaire et technologique russe à Pyongyang, pour moderniser certaines capacités critiques, dans le domaine des armes nucléaires, des sous-marins, des défenses antiaériennes ainsi, bien évidemment, des avions de combat.
Pour autant, jusqu’à présent, aucune confirmation n’était venu accréditer cette dernière hypothèse. C’est désormais chose faite, par la voix de l’amiral Samuel Paparo, à la tête du commandement indo-pacifique américain. Il semblerait, en effet, que la Russie s’apprête à envoyer des MIG-29 et des Su-27 d’occasion, vers Pyongyang, à relativement courte échéance.
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Les forces aériennes nord-coréennes aujourd’hui
Après une vingtaine d’années de sanctions internationales très sévères, après le premier essai nucléaire de 2006, la Corée du Nord est, aujourd’hui, exsangue en bien des domaines, avec un PIB de seulement 40 Md$, et un des PIB par habitant parmi les plus faibles de la planète.

Les armées nord-coréennes, engagées dans un conflit figé depuis 1952 avec le sud, ont évidemment lourdement souffert de cette situation. En effet, l’effondrement du bloc soviétique à la fin des années 80, et l’effort de normalisation des relations sino-occidentales au milieu des années 90, ont privé Pyongyang de ses deux soutiens majeurs qui, jusque-là, lui avait permis de rester au contact technologique avec les armées sud-coréennes, soutenues par les États-Unis.
Le décrochage des armées nord-coréennes touche l’ensemble des domaines, même si Pyongyang est parvenu à en limiter les effets concernant l’artillerie et les missiles balistiques. Il est en revanche très sensible, pour ce qui concerne l’aviation nord-coréenne, et plus particulièrement, sa flotte de chasse.
Celle-ci apparait, aujourd’hui, comme toujours figée au début des années 90. Ainsi, sur les 576 avions de combat en inventaire théorique, la moitié appartient à la seconde génération des avions de combat, avec en centaine de J-5, copie chinoise du MIG-17, et autant de J-6, le MIG-19 chinois, ainsi que 80 bombardiers moyens H-5, dérivés de l’Il-28 soviétique.
Même si ces appareils peuvent mettre en œuvre certains missiles, ils se caractérisent par l’absence d’électronique embarquée, ou de très faible puissance, comme le radar RP-1 Izumrud équipant certains MIG-19.

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