Le chaos engendré par les positions de Donald Trump, depuis le 20 janvier 2025 et son retour dans le Bureau ovale, génèrent de très nombreux commentaires, que ce soit au sein de la classe politique, dans la presse plus ou moins spécialisée, et sur les réseaux sociaux.
Les questions au sujet de la dissuasion française, et de son efficacité face à la menace russe, ont été particulièrement pressantes ces derniers jours, surtout après que le probable futur chancelier allemand, Friedrich Merz, a évoqué la possibilité de s’en remettre à la dissuasion française et britannique, comme alternative, pour l’Allemagne, à un éventuel retrait du bouclier nucléaire américain.
À ce sujet, à de nombreuses reprises, certains experts et personnalités plus ou moins au fait de la question, ont appelé à étendre le format de la dissuasion française, si celle-ci devait accroitre le périmètre de ses intérêts stratégiques en Europe, alors qu’aujourd’hui, la France dispose de six fois moins de têtes nucléaires en vecteurs, que la Russie.
L’extension du périmètre protégé par la dissuasion, doit-il effectivement s’accompagner d’une extension du format de celle-ci ? Pourquoi et comment la France doit-elle faire évoluer ses moyens de dissuasion, dans les années à venir ? Comment ce changement de format pourrait-il financer ?
Sommaire
La dissuasion française aujourd’hui est-elle efficace ?
La dissuasion française est, aujourd’hui, l’une des plus efficaces et des plus équilibrées de la planète. Celle-ci se compose de deux capacités distinctes, la force océanique stratégique, ou FOST, qui met en œuvre quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe le Triomphant, et la Force Aérienne Stratégique, ou FAS, épaulée de sa composante aéronavale FANu (Force Aéronavale Nucléaire), fortes de deux escadrons armés de Rafale, et d’une flottille disposant que quelques appareils et pilotes formés pour la mission, à partir du porte-avions Charles de Gaulle.

Ce faisant, la France dispose d’une force de riposte en seconde frappe permanente et stratégique, avec un SNLE armé de 16 missiles balistiques SLBM M51.3 emportant 4 à 6 véhicules de rentrée atmosphérique à trajectoire indépendante TNO de 110 kt, permettant de frapper plus de 80 cibles par sous-marins à la mer, d’une puissance de destruction supérieure à sept fois la bombe de Hiroshima.
Les SNLE français, comme leurs homologues britanniques, sont à ce point discrets, lorsqu’ils patrouillent, qu’en 2009, les deux navires têtes de classe de leurs séries éponymes, le Triomphant français, et le HMS Vanguard britannique, ne prirent conscience qu’ils évoluaient à proximité l’un de l’autre, que lorsqu’ils entrèrent en collision, sans faire de blessé, fort heureusement.
Cette furtivité est au cœur de l’efficacité de la dissuasion, permettant au navire en patrouille de lancer ses missiles à tout moment, contre les cibles lui ayant été désignées, sans qu’il soit possible, par des frappes préventives, de neutraliser cette capacité détenue, dans les faits, par seulement cinq pays dans le monde, les membres permanents du Conseil de Sécurité de l’ONU.
À cette composante, stratégique, mais aussi, par nature, très discrète, s’ajoute la composante aérienne, qui s’appuie sur des chasseurs Rafale B, armés du missile de croisière supersonique ASMPA-R. Avec deux escadrons appartenant aux FAS, la France est en mesure mettre en œuvre, à chaque instant, une dizaine de bombardiers susceptibles d’atteindre des cibles distantes de 2000 ou 3000 km, avec le missile ASMPA-R armé d’une tête nucléaire pouvant atteindre 300 kt.

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l’idée d’étendre la dissuasion à d’autres partenaires européens est maintenant du domaine de crédible et il va falloir la vendre aux pays intéressés ! il serait judicieux de créer un CLUB des pays qui désireraient y adherer. cela fonctionnerai par un droit d’entrée (comme tous les clubs) et d’une cotisation annuelle. le droit pourrait être une petite partie de la somme de toutes les études et investissements que nous avons réalisés et que nous allons faire à nouveau(bien sur une partie, pas tout). la cotisation serait calquée sur les couts annuels de fonctionnement et dévellopement à venir. ainsi chacun paye pour sa protection et on ne refait pas ce que les américains nous reprochent aujourd’hui et avec raison sur une bonne partie. ce serait une forme juste de collaboration mutuelle et couterai peu cher à chaque pays. imaginez l’allemagne vouloir aujourd’hui batir une dissuasion nucléaire, elle part de rien, et n’a même plus un réacteur en activité. bénéficier de l’expérience française ne couterai pas si cher, même si c’est plusieurs Mds euros. nous pourrions retrouver ainsi un bas de laine substanciel (après qu’en fait on ?) et aussi alléger le poids de la dissuasion qui va redevenir très lourd dans les années qui viennent. que pensez vous de cette proposition, assez honnête.
vous indiquez que la dissuasion française à couté environ 0.5% de pib par an (en moyenne) , mais dans les années 70 à 90 nous avions 6 snle, les missiles albion, pluton, ne dépensions nous donc pas plus à ce moment ou nous étions à 3 % pour nos armées ? l’estimation de 800Mds, me parait basse, mais je n’ai pas une assez grosse calculette.