Avec un effort de défense espagnol ne représentant que 1,3 % de son PIB en 2024, Madrid était, jusqu’à présent, l’un des pays qui consacrait le moins, en Europe, à cette mission, bien loin des 2% exigé par l’OTAN lors du sommet de Cardiff de 2014, pour 2025, et validé, alors, par Mariano Rajoy, le président espagnol.
L’Espagne a été, à ce titre, sévèrement critiquée par les instances européennes, et surtout par l’exécutif américain, à ce sujet, des dernières semaines. Fussent ces pressions qui ont convaincu le dirigeant espagnol de changer de posture ? Quoi qu’il en soit, le président du gouvernement Espagnol, Pedro Sánchez, a annoncé un vaste plan pour amener le budget des Armées aux 2 % PIB réclamés par l’OTAN, dans un discours donné le 26 mars devant le Parlement du pays.
Pour autant, si la trajectoire était tracée, la ligne d’arrivée, elle, demeurait encore floue, le chef de l’exécutif espagnol n’ayant donné aucune indication de délais, pour atteindre cet objectif, a cette occasion, laissant libre-court à toutes les interprétations, et spéculations..
C’est dorénavant chose faite. Et de toute évidence, les pressions sur Madrid ont dû être particulièrement convaincantes, puisque cet objectif sera atteint, dès cette année, ce qui représente une hausse de plus de 10 Md€ pour le ministère de la Défense espagnol, soit 45 % de plus qu’en 2024.
Sommaire
Pedro Sánchez annonce une hausse de l’effort de défense espagnol pour atteindre 2 % PIB dès 2025
C’est donc un séisme profond qui, on peut le penser, devrait toucher les armées espagnoles, aujourd’hui les moins bien dotées des grandes armées européennes, leur pays ne leur ayant consacré que 1,28% de son PIB en 2025, bien loin de la moyenne européenne proche de 2%.
Après plusieurs hésitations, et prises de positions contradictoires, le président Pedro Sánchez, vient, en effet, de confirmer qu’une enveloppe de 10,471 Md€ serait ajoutée au budget des armées dès 2025, permettant de passer d’un effort de défense prévu de 1,4% PIB, jusqu’à aujourd’hui, aux 2% négociés en 2014, lors du sommet OTAN de Cardiff, et validés alors par l’ensemble des membres de l’Alliance.
Cette enveloppe sera ventilée vers 5 piliers principaux, avec 35% pour améliorer les conditions de travail des militaires, 31 % pour l’élaboration d’une nouvelle architecture de communication et de cyberdéfense, 19% pour l’acquisition de nouveaux systèmes d’armes, 17% à destination des moyens de sécurité et de réponse face aux catastrophes naturelles et, enfin, 3% consacrés à améliorer la sécurité des forces de la paix auxquelles 3000 soldats espagnols participent.
Le président Sanchez a précisé que cette augmentation se fera sans augmentation des impôts et prélèvements obligatoires, et sans impliquer les mesures européennes en cours d’élaboration à Bruxelles. Elles seront donc, selon toute vraisemblance, financées par de la dette supplémentaire, profitant certainement de l’allégement temporaire des exigences européennes dans ce domaine, évoqué par Ursula von der Leyen, il y a quelques semaines.
Une annonce en rupture avec les positions précédemment exprimées par l’exécutif espagnol
L’annonce de Pedro Sánchez a de quoi surprendre. D’abord, parce qu’elle est en rupture totale, avec les positions exprimées jusqu’ici par l’exécutif espagnol, et une majeure partie de la classe politique du pays, qui restaient fermes sur l’objectif d’atteindre l’objectif de 2% PIB, en 2030, ou peu de temps avant.
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