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mardi, juin 24, 2025

La Revue de Défense Stratégique britannique face au triptyque ressources humaines, robotisation et industrie en 2035

Le 2 juin 2025, le ministère britannique de la Défense publiait un document aussi inattendu que structurant : une Revue de Défense Stratégique (RDS), première du genre au Royaume-Uni. Contrairement aux exercices précédents, souvent cantonnés à la planification capacitaire ou à la stratégie diplomatique, cette revue propose une vision d’ensemble de la posture militaire britannique à l’horizon 2035, intégrant les dimensions humaines, technologiques, industrielles et doctrinales dans une approche unifiée et cohérente.

Dès les premières pages, une ligne de force émerge : la ressource humaine n’est plus considérée comme une variable à ajuster, en fonction des ambitions, mais comme un facteur structurant — voire limitant — de la stratégie de défense britannique. Faute de pouvoir reconstituer des armées de masse, le document acte un changement profond de modèle.

La réponse n’est pas de contourner la contrainte RH, mais de la dépasser par la technologie, l’automatisation et la mise en réseau systémique des moyens. Ce déplacement d’axe transforme mécaniquement le rôle de la machine, ou plus spécifiquement, du système autonome, dans la guerre moderne. Mais il entraîne aussi, par ricochet, une redéfinition complète du rôle de l’humain — combattant, opérateur, décideur — et de l’industrie, désormais placée au cœur même de la notion même de puissance.

Dès lors, une question se pose : dans un contexte stratégique où l’humain devient rare, où la technologie s’impose comme solution, et où l’industrie devient moteur : comment articuler efficacement ces trois composantes pour préserver la cohérence et la crédibilité du modèle de défense ?

Les difficultés de recrutement et de fidélisation qui handicapent lourdement les armées britanniques

Au premier abord, la situation des armées britanniques pourrait sembler relativement stable. En effet, leurs effectifs théoriques sont passés de 185,000 militaires en 2012, à 155,000 aujourd’hui, soit une réduction maîtrisée, intégrée dans une stratégie globale de transformation.

Royal Navy equipage
La Revue de Défense Stratégique britannique face au triptyque ressources humaines, robotisation et industrie en 2035 5

Pourtant, derrière cette baisse programmée, se cache une réalité bien plus préoccupante : les armées du Royaume-Uni peinent structurellement à recruter, et plus encore à fidéliser leurs personnels. Autrement dit, elles n’atteignent même plus les effectifs qu’elles s’étaient elles-mêmes fixés.

Chaque année, environ cinq mille militaires quittent les forces armées sans être remplacés. Cette hémorragie, d’abord insidieuse, est devenue un phénomène structurel, au point de remettre en cause la capacité même de la British Army, de la Royal Navy et de la Royal Air Force à assurer leurs missions dans la durée.

Pire encore, les mesures prises, ces dernières années, pour renforcer l’attractivité de la fonction militaire au Royaume-Uni — qu’il s’agisse de revalorisations salariales, d’améliorations des conditions de logement ou d’un effort renouvelé de communication — n’ont pas suffi à enrayer cette dynamique mortifère.

Les causes sont multiples. D’une part, la concurrence du secteur privé, notamment dans les métiers techniques et numériques, capte une partie du vivier de recrutement des Armées. D’autre part, les contraintes opérationnelles, le rythme des déploiements et la perception d’un avenir incertain, au sein des armées, contribuent à un désengagement progressif des nouvelles générations.

Enfin, les erreurs d’anticipation commises dans les années 2010 — période durant laquelle les effectifs avaient été drastiquement réduits pour libérer des marges budgétaires — ont laissé des cicatrices profondes, dont les armées britanniques peinent encore à se relever.

Ce constat, désormais partagé par la plupart des acteurs politiques et militaires du Royaume-Uni, a conduit à une prise de conscience stratégique que l’on retrouve dans les derniers documents officiels de planification, et qui est devenue centrale, dans la nouvelle Revue de Défense Stratégique. Mais cette prise de conscience ne suffit pas. Car derrière les chiffres, c’est la soutenabilité du modèle militaire britannique qui est aujourd’hui en jeu.

La Revue de Défense Stratégique britannique étend le concept de personnel de Défense

Le 2 juin dernier, le gouvernement britannique a publié un document inédit dans l’histoire récente du pays : une véritable Revue de Défense Stratégique, transversale et intégrée, destinée à cadrer les priorités et les moyens de la politique de défense du pays pour les années à venir.

Keir Starmer, lors de la presentation Revue stratégique de défense britannique 2 juin 2025
Keir Starmer, lors de la presentation Revue stratégique de défense britannique 2 juin 2025

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4 Commentaires

  1. Ne pourrions nous pas former des brigades de réserve composées de dronistes / pilotes FPV et de leur encadrement, activées à tour de rôle pour piloter depuis des sites en France les masses de systèmes déployés sur le front? J’imagine que la question des relais de communication peut être gérée avec les moyens techniques actuels. Le coût serait très modéré, la ressource humaine pour un job sans risque (horsmis psychologique) facile à recruter, et l’impact d’une offensive massive de drônes potentiellement dévastateur. Hors conflit nous pourrions même les utiliser contre le narco-traffic moyennant la modification du cadre législatif.

  2. Ils semblent oublier certains retex fait pas d’autre pays:
    _Fatigue cognitive des pilotes de drones surchargé d’information.
    _Augmentation du nombres de marin sur les navires dû à la fatigue opérationnelle.
    _L’automatisation des navires ayant plus de limite qu’attendu dû à la gestion des avaries et de la maintenance.

    • Oui et non, car le paradigme, ici, se rapproche davantage de celui de la masse par la technologie, plutôt que celui de la technologie comme alternative à la masse.
      Pour que cela fonctionne, il faut admettre d’avoir davantage de moyens technologiques que de besoins, précisément pour compenser le manque de moyens humains.
      En d’autres termes, dans l’exemple cité, cela ne peut fonctionner que si les moyens disponibles évoluent en quantité, beaucoup plus vite que le nombre de jours à la mer.
      Dis autrement, il faudra passer de 20 à 40 frégates, pour compenser un équipage réduit de moitié, pour une augmentation du nombre de jours à la mer que de 25%, a emprunté rh constante, tout en réduisant la charge humaine de 25% en durée, pour en absorber l’augmentation cognitive de 25 également.
      S’il est appliqué dans sa globalité, ce paradigme n’est pas du tout absurde, ni en contradiction avec les retex.
      Quant aux pilotes de fpv, reconnaissons que nous sommes au niveau 0 de l’automatisation. Il y a de la marge pour libérer des marges de progression dans les années à venir.

      • Quand vous dites que l’on est au niveau 0 de l’automatisation, ça fait un peu mal. Je ne vois pas en quoi on serait encore au niveau 0. La remontée d’information semble plutôt propre en terme d’architecture. L’analyse des images est assez automatisée via les pods de reconnaissance des avions de chasse, donc on est plus sur une transposition. Pour le cycle intention / action… ok, on utilise encore les pilotes, pour leur capacité à discriminer, mais ils ont déjà de l’aide. L’architecture est déjà assez poussée. Il y aura certainement encore mieux, mais ça va déjà loin. Je ne pense pas que l’on parle de pilote de drone encore très longtemps.

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