La division Nashik de Hindustan Aeronautics Limited (HAL) disposerait d’environ 50 % de l’infrastructure requise pour produire le chasseur furtif Su-57 selon des évaluations techniques russes. Cette appréciation, relayée dans des bilans diplomatiques et industriels alors que la visite de Vladimir Poutine à New Delhi est prévue en décembre 2025, alimente une dynamique de négociation accélérée : première tranche de 36 Su-57E avec options susceptibles d’atteindre 114–140 appareils, accompagnée d’un transfert de technologie massif estimé entre 60 % et 70 %, incluant la motorisation.
En parallèle, des audits conjoints HAL‑Sukhoi sont programmés et dureront jusqu’au premier trimestre 2026 afin de vérifier la faisabilité industrielle et les tolérances requises pour la furtivité. L’équation confronte New Delhi à un arbitrage délicat entre gains d’apprentissage rapides, dépendances critiques et cohérence stratégique vis‑à‑vis du Rafale, de l’AMCA et de la production locale. Au‑delà des annonces, tout se jouera dans la capacité de HAL Nashik à franchir le mur des procédés low‑observable et des pièces chaudes, sans sacrifier ses engagements actuels.
Sommaire
HAL Nashik: la « moitié » d’infrastructures ne vaut pas capacité sans métrologie et salles propres
Le cœur du débat part d’un constat autant politique qu’industriel. Une délégation russe a identifié HAL Nashik comme site plausible pour accueillir la montée en cadence du Su‑57, avançant une « moitié » d’infrastructures déjà en place. Or, ce chiffre n’a de valeur que s’il s’appuie sur des procédés certifiés et des chaînes de valeur sécurisées. Le site Defence.in rappelle qu’il s’agit d’une appréciation préliminaire, pas d’une validation de faisabilité. Sans mesures tranchées en métrologie et en qualité des environnements, 50 % reste un signal, non une capacité.
Dans les ateliers, l’héritage est celui de la 4e génération. Les lignes optimisées pour aluminium‑lithium, hydrauliques robustes et tolérances au millimètre ne se transforment pas par simple réagencement. La furtivité exige des géométries et ajustements sub‑micron, des composites opérés en salles propres climatisées, et une discipline procédurale qui interdit les micro‑défauts. Adapter des gabarits d’assemblage ne suffit pas ; il faut refonder l’écosystème de contrôle, du collage aux revêtements absorbants, et garantir une répétabilité stricte d’un lot à l’autre, condition sine qua non d’une signature radar stable.
![[Analyse] HAL Nashik « prêt à 50 % » pour produire le Su-57e ! L’offre choc russe pousse New Delhi à un choix industriel 3 Su-30MKI HAL production](https://8a17c282.delivery.rocketcdn.me/wp-content/uploads/2025/11/HAL-Su-30_MKI.jpg)
Le passage à l’échelle aura un coût et un calendrier. Les premières estimations évoquent ₹5 000 à ₹7 000 crore, avec trois à cinq années pour viser 70 % d’indigénisation. Ce tempo entrerait en collision avec la montée de charge Tejas Mk1A/Mk2 et l’overhaul Su‑30MKI, au moment même où l’Indian Air Force réclame des flux réguliers. Chaque mois perdu se répercute en disponibilité, en formation et en budgets d’opportunité. En clair, toute roupie investie dans la conversion furtive devra démontrer son effet de levier sur la base industrielle, sous peine d’évincer des priorités déjà engagées.
Le juge de paix sera l’audit, pas la promesse. Les campagnes HAL‑Sukhoi prévues jusqu’au premier trimestre 2026 testeront la réalité des laboratoires de métrologie, des salles blanches et des chaînes de traçabilité low‑observable. Elles devront certifier les tolérances, les environnements et la stabilité des procédés sous contraintes climatiques. Si les résultats confirment la faisabilité, Nashik pourra alors dimensionner un plan d’investissement séquencé ; si l’écart se révèle trop grand, la « préparation à 50 % » n’aura été qu’un instrument de négociation, et non un atout opérationnel.
Offre Su‑57 et transfert de technologie: Moscou pousse New Delhi vers un engagement structurant
Le volet commercial bouscule les lignes. Moscou avance une production sous licence et un transfert de technologie quasi intégral, couvrant moteurs, capteurs, matériaux furtifs et avionique. C’est une proposition calibrée pour répondre aux blocages récurrents sur l’accès aux codes et aux procédés sensibles. Selon le site IndiaToday.in, l’ambition affichée dépasse l’assemblage de kits : l’écosystème 5e génération serait ouvert en profondeur, y compris sur la motorisation, sujet historiquement verrouillé.
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HAL a enchainé les programmes ratés et traine une réputation exécrable.
Ce n’est pas pour rien que Dassault ne l’a pas choisi comme partenaire.