La réapparition de l’offre LG1 105 mm pour les Wojska Obrony Terytorialnej (WOT), les Forces de défense territoriales polonaises, intervient dans un contexte où l’appui‑feu léger retrouve une place centrale. L’argumentaire avance conjointement portée, légèreté et compatibilité avec les munitions américaines, trois atouts mis en avant lors de la présentation en Pologne.
En parallèle, les retours d’expérience d’Ukraine soulignent des tirs majoritairement compris entre 10 et 20 km, la pression croissante sur les stocks de 155 mm et la menace permanente des drones. Cette analyse cherche donc à déterminer si un LG1 105 mm tracté répond pleinement au besoin des WOT Pologne, ou s’il conviendrait plutôt d’orienter l’effort vers un CAESAR 105 porté et des mesures renforcées de survivabilité antidrone.
Sommaire
L’obusier LG1 de KNDS présenté aux WOT polonaises pour densifier l’appui-feu
La proposition place d’emblée les WOT au cœur de la cible. En présentant le LG1 Mk III comme un obusier léger capable de dépasser l’allonge des mortiers de 120 mm tout en restant rapidement déployable, l’industriel aligne clairement son discours sur les enseignements récents des combats de haute intensité. Le média polonais Defence24 rapporte que la valeur d’emploi recherchée repose sur trois piliers : une portée suffisante pour réduire l’exposition des servants, une masse contenue permettant de multiplier les positions éphémères, et une compatibilité munitionnaire qui facilite la soutenabilité.
Sur le plan balistique, la portée dépend très directement du choix des munitions. Avec les obus américains M101, le LG1 105 mm atteint ainsi environ 11 km, ce qui représente déjà un gain notable par rapport aux mortiers standards. Avec l’obus français ERG 3, l’allonge dépasse, elle, les 17 km. Ce positionnement intermédiaire ouvre un espace d’appui précis dans la bande tactique 10–20 km, sans basculer immédiatement vers les chaînes logistiques et les volumes de feu propres au 155 mm. Cette flexibilité s’avère particulièrement intéressante pour une force territoriale cherchant à densifier l’appui de proximité.
La légèreté du système, de l’ordre de 1 670 kg, s’accompagne d’une cadence nominale de 12 coups par minute, avec des pointes possibles à 20 coups sur une courte séquence. La mise en batterie et le décrochage sont annoncés en moins de 30 secondes, un critère essentiel pour réduire la vulnérabilité sous le feu adverse. La pièce intègre par ailleurs un calculateur balistique, ainsi qu’un système de positionnement inertiel et par satellite (INS/GPS). Un radar de mesure de vitesse initiale complète cet ensemble, afin d’améliorer la régularité des tirs et la gestion du tube, dans une logique de précision et de répétabilité.
Sur le volet mobilité, plusieurs tracteurs sont évoqués : un porteur blindé de type Waran, des solutions plus légères comme Legwan, voire des pick‑up, jugés plus adaptés au profil des WOT. L’industriel recommande en outre d’associer au tracteur des moyens anti‑drone, d’emporter des leurres et de transporter le tube hors du compartiment de chargement pour réduire la signature visuelle. L’ensemble dessine un concept d’emploi rustique, mais pensé pour l’attrition, où dispersion, tromperie et réduction de signature contribuent directement à la survivabilité.
Pourquoi l’Ukraine conforte l’emploi des calibres 105 et 120 mm au profit des Forces territoriales polonaises ?
Le contexte opérationnel observé à l’Est vient confirmer l’intérêt d’un appui‑feu inscrit dans la bande de portée utile des calibres intermédiaires. En Ukraine, la majorité des tirs s’effectue entre 10 et 20 km, ce qui justifie pleinement d’employer des 105/120 mm pour répondre vite, au plus près, sans mobiliser systématiquement des moyens lourds. Cette fenêtre d’emploi alimente l’intérêt des WOT pour un obusier LG1 105 mm, et soutient l’idée d’un segment complémentaire au 155 mm, pensé pour traiter des cibles légères ou dispersées et mener des séquences de feu très courtes.
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Dans l’idéal, il faudrait pouvoir tirer en roulant, à la manière des chars type Leclerc, ce qui compliquerait nettement la localisation en contre-batterie.
Il faudrait quand même se débarrasser des drones opportunistes, donc faire accompagner les tireurs par une unité anti-drones.
ca, cela suppose une tourelle. cela change complètement la logique. on ne fait plus un caesar, on fait un RCH, qui coute 3 fois plus cher, et donc 3 fois moins nombreux, sans parler de l’automatisation necessaire qui augmente les pannes -> 5 à 6 fois moins nombreux à perimetre budgétaire égal.