En 2025, l’US Navy recevra un budget de 203,87 Md$, soit le plus élevé des forces armées américaines, devant l’US Air Force et ses 188 Md$, et l’US Army, avec 184 Md$, et très loin devant les 53,7 Md$ de l’US Marines Corps.
30 % de ce budget, soit 61 Md$, seront consacrés aux programmes d’équipements, dont 17 Md$ pour l’acquisition de matériels volants. Il permettra à l’US Navy de financer la construction de six nouveaux navires de ligne : un SSN classe Virginia, deux destroyers Arleigh Burke, une frégate Constellation, un LPD San Antonio et un navire de débarquement moyen.
Il permettra en outre la poursuite de la construction des trois porte-avions classe Gerald Ford actuellement en cours, l’USS J.F Kennedy (CV79), l’USS Enterprise (CV80) et l’USS Doris Miller (CV81), et le financement du second nouveau sous-marin nucléaire lanceur d’engins de la classe Columbia.
En dépit de ce budget colossal, équivalent à l’ensemble des programmes d’équipements des armées européennes, l’US Navy peine à renouveler sa flotte, et voit le nombre d’unités navales de combat diminuer chaque année, pour n’atteindre aujourd’hui que 278 navires de première ligne, loin des 355 visés pour être en mesure de contenir la progression de la Marine chinoise.
Selon plusieurs rapports successifs du Gouvernement Accountability Office, ou GAO, l’équivalent américain de la Cour des comptes, ce déficit trouve en partie son origine dans les défauts de planification et de pilotage des programmes par la Marine américaine.
Le dernier rapport en date montre, à ce sujet, comment l’US Navy a dépensé, en pures pertes, 1,84 Md$ de 2012 à aujourd’hui, pour moderniser 4 croiseurs de la classe Ticonderoga, qui seront retirés du service avant d’avoir pu quitter les chantiers navals américains en charge de cette transformation.
Sommaire
L’extension de vie des croiseurs classe Ticonderoga de l’US Navy
En effet, en 2012, l’US Navy demanda le retrait du service de sept de ses croiseurs de la classe Ticonderoga, tous ayant atteint leur limite d’âge. Il s’agissait, pour le Pentagone, de libérer des ressources budgétaires et humaines, pour permettre l’entrée en service de nouveaux navires, en l’occurrence, les deux DDG 1000 restants à livrer, et les cinq destroyers Arleigh Burke supplémentaires, commandés lors de l’annulation du programme Zumwalt, en 2008.

Toutefois, les nombreuses déconvenues survenues les années précédentes, avec l’abandon du programme CG(x), puis celle du programme DDG-1000 en 2008, amena le Congrès à s’opposer à ce retrait. Il s’agissait, pour les parlementaires américaines, de préserver le nombre de navires, et surtout le nombre de silos verticaux en service au sein de l’US Navy.
Pour satisfaire aux exigences du Congrès, l’US Navy obtint une enveloppe de 3,7 Md$, devant permettre la modernisation et l’extension de vie des 7 navires qui devaient être retirés du service, pour leur conférer cinq années de service complémentaires.
Le tampon ainsi créé devait permettre de s’assurer de la bonne livraison d’un nombre suffisant de destroyers Arleigh Burke, pour que le nombre de VLS globalement disponible, demeure stable.
C’est précisément la conduite de ces travaux de modernisation et d’extension de vie par l’US Navy, qui est au cœur du dernier rapport du GAO. Et celui-ci s’avère pour le moins critique.
1,84 Md$ dépensés en 12 ans pour moderniser 4 croiseurs qui ne retourneront plus au service, selon le GAO
Après plusieurs rejets successifs, par le congrès, au sujet du retrait des croiseurs Ticonderoga restant, l’US Navy lança donc, à contrecœur, et sans enthousiasme, un programme pour moderniser et étendre la vie de 11 de ses navires en 2015.

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