samedi, septembre 6, 2025

La Chine développe-t-elle un missile air-air hypersonique d’une portée de 800 km ?

Depuis quelques semaines, les réseaux sociaux spécialisés chinois sont en émois, au sujet du développement d’un nouveau missile air-air à très longue portée, qui serait deux fois plus performant que le tout nouveau PL-17, et ses 400 km de portée.

En effet, selon certaines informations publiées dans les revues scientifiques du pays, ce nouveau missile, baptisé pour l’heure PL-XX, doté d’une portée pouvant atteindre les 800 km, et d’une vitesse hypersonique, le rendant potentiellement redoutable, en particulier pour les flottes aériennes de soutien américaines, aurait franchi une étape déterminante, dans sa conception.

Ces affirmations, qui manquent encore de substances, sont-elles plausibles ? Quelles seraient les conséquences, et les difficultés rencontrées, avec la mise en œuvre d’un tel missile ? Et pourquoi la Chine semble-t-elle prendre les devants, depuis quelques mois, sur l’occident, en matière de développements de technologies militaires ?

Petite histoire des missiles air-air modernes chinois

Si nombre d’équipements militaires chinois, développés des années 60 aux années 2000, étaient largement influencés de modèles soviétiques ou russes, dans le domaine des missiles air-air, Pékin est allé trouver son inspiration, pendant près de quarante ans, en occident, même si, dans le même temps, les avions de combat chinois ont aussi été équipés de missiles soviétiques.

Du PL-2 au PL-9, la Chine s’inspire des modèles américains, français et israéliens, pour acquérir les compétences requises en matière de missiles air-air

Il faut dire que l’aventure des missiles air-air chinois a débuté avec un certain retard, vis-à-vis des États-Unis, de l’Union Soviétique et des Européens. En effet, ce ne fut qu’en 1958 que l’APL put mettre la main sur un missile AIM-9B Sidewinder américain, lorsqu’un J-5 revint à sa base, un missile taïwanais, non explosé, planté dans sa tuyère.

J-8F
beaucoup de missiles air-air chinois de 1ere génération, comme le PL-5 et le PL-4, étaient dérivés de modèles occidentaux.

La rétro-ingénierie chinoise de ce missile à courte portée et guidage infrarouge, donna naissance au PL-2, le premier missile air-air de facture chinoise. Le PL-2 fut rapidement remplacé par le PL-5, qui intégrait des éléments de rétro-ingénierie de l’AA2 Atoll soviétique, et du Sidewinder.

Peu de temps après, Pékin appliqua la même stratégie pour developper le PL-4, un missile à guidage radar semi-actif, en s’inspirant de missiles AIM-7 Sparrow, retrouvés au Nord-Vietnam. Toutefois, les développements furent à ce point long qu’en 1984, le programme dut être annulé, car jugé obsolète face à l’arrivée des AIM-120, R-77 et autres Super 530D.

Au milieu des années 80, Pékin entama le développement du PL-7, sur la base du R550 Magic du français Matra, du PL-8, sur la base du Python-3 israélien, puis du PL-9, qui reprenait la cellule du PL-8, et intégrait un autodirecteur, un système de propulsion et de contrôle, cette fois de facture entièrement chinoise.

PL-10, PL-12 et PL-15, les missiles air-air chinois rattrapent la technologie occidentale et russe

Le développement de la nouvelle génération de missiles air-air chinois, débuta à la fin des années 90, avec le lancement des programmes PL-10, un missile air-air à courte portée et guidage infrarouge comparable aux évolutions récentes du Sidewinder et du R-72, et avec celui du PL-12, un missile à moyenne portée et guidage radar actif, comparable au R-77 russe, et à l’AIM-120 AMRAAM américain.

Ces missiles forment, aujourd’hui, l’essentiel de l’arsenal air-air des J-10, J-11, J-15, J-16 et J-20 des forces aériennes et aéronavales chinoises, et sont considérés comme équivalents aux modèles occidentaux ou russes, dans leurs performances.

J-16 PL-17 PL-17 PL-12 PL-10
deux J-16 des forces aériennes chinoises, armés d’un missile PL-17 (aile gauche), de quatres missiles PL-15 (cellule entre les reacteurs et sous les reacteurs), d’un missiles PL-12 (aile droite) et de 4 missiles air-air PL-10 à courte portée (ailes exterieures)

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7 Commentaires

  1. Ca nous fait quand un subtil mélange de marmottes et de  » tu bluffs Martoni  »
    Les Chinois ont depuis belle lurette dépassés les Russes dans la maitrise des powerpoints en tout genre.
    Ils sont toujours au step réacteur russe et ils sont toujours a essayer de nous piquer nos innovations.
    Si réellement, ils étaient si fort que ca, ils passeraient pas leur temps a essayer de voler les techs de l’occident
    Parce que la y a quand même un bilan energétique a défendre ….. 800 km en basse couche et en hyper véloce c’est plus un missile c’est une fusée planétaire :p

    2
    1
    • Leurs PL-15 et PL-17 sont la pour attester de la capacité de leur R&D a produire des missiles modernes apparemment.
      Ca laisse supposer qu ils sont capables de produire ce nouveau missile. Et leurs nombreux drones longue endurance furtifs et non furtifs devraient les aider dans le ciblage des tankers, awacs et autres.
      Pour la technologie des moteurs ils sont passés au stade de la production nationale.
      Le ws-10b/c de 12 a 13 tonnes de poussée, le ws-15 de 15/18 tonnes de poussée, les ws-13/ws-19/ws-21 autour des 9-10 tonnes de poussée a comparer au Safran M88-2 de 7,5 tonnes de poussée du Rafale.

      • Attention, la poussée d’un moteur n’est qu’un paramètre parmi d’autres. La consommation spécifique, la vitesse de régulation, la durée de vie sont au moins aussi importantes. Par exemple, les moteurs russes poussent beaucoup, mais ils ne durent que 2000 heures, comme 6000 pour les moteurs occidentaux. En outre, ils consomment beaucoup plus, et int une régulation sensiblement plus lente.

        • Bien evidemment ils ne vont pas arriver a egaler les moteurs occidentaux dans tous les domaines, longevité, reactivité et etc, d un coup d un seul mais leurs budgets de R&D consequents combinés la reorganisation de leurs industrie de moteurs commence a porter leurs fruits.

  2. Bonjour Fabrice, concernant la kill chain pour alimenter ces missiles en données de ciblage les Chinois ont l air d avoir developpé une myriade de drones de longue endurance et de haute ou moyenne altitude que vous nous avez deja presenté dans plusieurs de vos articles. De memoire les GJ-11, CH-4, WZ-7, WZ-8 ou WZ-10 et j en oublie.
    Je remarque que lorsqu ils mettent au point une technologie ou arme elle l est toujours avec les moyens de mise en oeuvre. Et de facon redondante.
    Une afrontement entre la Chine et les Americains ne va pas etre une ballade de santé, de ce que je comprend grace a vos articles, pour nos amis d outre-atlantique.

    • Ils sont arrivés à livrer les nouveaux chasseurs embarqués j-15 simultanément à celle du nouveau porte-avions Liaoning, et vont très certainement reproduire l’exploit avec l’entrée en service simultanée du Fujian, et des j-35, J-15T et KJ-600. Quand on voit ça, effectivement, on n’a guère de doutes sur le reste.

  3. Vous avez raison sur le fait que la kill chain est la question difficile à résoudre. Un missile met environ 10 min à parcourir 800 km à Mach 5. Pendant ce temps, l’avion de ligne sur lequel les AWACS, Wedgetail ou autres ravitailleurs sont basés, va parcourir environ 150 km. Donc à moins de mettre sur le missile un radar de chasseur (et encore, si c’est techniquement possible !) c’est compliqué d’avoir un tir autonome.

    Côté support, la version du Y-20 que développe la Chine devrait être à peu près équivalente à ce que fait un Wedgetail, donc là aussi se trouver en limite de portée. Restent les radars basés à terre ou en mer, sans doute beaucoup plus denses pour la Chine dans le scénario d’une invasion de Taïwan et un réseau de liaison de données. Mais ce réseau reste vulnérable à des attaques cinétiques et de brouillage …

    L’équation s’annonce complexe, et si l’Europe veut avoir une capacité crédible, il faut qu’elle se bouge le popotin.

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