Une semaine après la mise en service du Fujian, une nouvelle série d’images — photographies et vues satellites — laisse entrevoir, au cœur de la coque assemblée à Dalian, une structure qui évoque très clairement une enceinte de confinement pour réacteur. Pour la première fois, l’hypothèse d’un Type 004 nucléaire s’adosse à un indice physique solide, au-delà des seules déclarations d’intention.
Dès lors, l’enjeu n’est plus de savoir si Pékin veut un porte‑avions à propulsion nucléaire, mais ce que cette bascule implique concrètement entre 2029 et 2034 : cadence industrielle, calendrier d’entrée en service, format de flotte et capacité à maintenir des groupes aéronavals complets au‑delà de la première chaîne d’îles. Avec une grille de lecture assumée ici : la synchronisation des chaînes industrielles, logistiques et humaines pèsera plus que la simple multiplication des coques.
Sommaire
Du porte-avions STOBAR au CATOBAR électromagnétique : l’effet Fujian change d’échelle
En dix ans, la séquence Liaoning (CV‑16) – Shandong (CV‑17) – Fujian (Type 003) a installé une progression rapide et méthodique. Contrairement aux deux premiers porte‑avions STOBAR dérivés de la classe Kuznetsov, le Fujian adopte trois catapultes électromagnétiques et un pont bien plus étendu. Entièrement conçu en Chine, il approche ou dépasse 85 000 tonnes, embarque autour de 50 aéronefs et vise des cadences quotidiennes nettement supérieures aux deux aînés. Sa propulsion électrique intégrale, qui dissocie production d’énergie et entraînement, prépare de fait la marche suivante vers une propulsion nucléaire.
Surtout, l’arrivée conjointe d’un groupe aérien renouvelé clarifie le saut capacitaire. Comme nous l’avions montré dans un documentaire embarqué, l’architecture opérationnelle s’ordonne désormais autour des J‑15T, du chasseur furtif J‑35 et de l’avion d’alerte avancée KJ‑600, catapultés et appontés électromagnétiquement. Cette synchronisation navire‑systèmes‑aéronefs valide une capacité de cycles de pont soutenus et flexibles, comparable, dans sa logique, à celle des Carrier Strike Groups américains, et non plus un simple jalon technologique isolé, ici‑même.
![[Analyse] La construction du Type 004, premier porte-avions nucléaire chinois, semble se confirmer 3 Fujian J-35 J-15T KJ-600](https://8a17c282.delivery.rocketcdn.me/wp-content/uploads/2025/09/KJ600-J-35-J-15T_Fujian.webp)
Le contexte stratégique donne la mesure du pas franchi. Pékin cherche à projeter sa puissance au‑delà de la première chaîne d’îles, dans le Pacifique occidental et jusqu’à l’océan Indien. À ce titre, le passage au CATOBAR sur une coque de grand tonnage élargit la panoplie des aéronefs et des profils de mission, tout en densifiant l’endurance opérationnelle du groupe aéronaval. Le Fujian s’inscrit donc comme pivot entre la phase d’apprentissage et une phase de projection pérenne en eaux bleues.
Enfin, des indices publics balisent déjà la bascule nucléaire. En mars, le commissaire politique Yuan Huazhi a confirmé la construction d’un quatrième porte‑avions, sans préciser sa propulsion. Et l’existence d’un prototype de réacteur terrestre adapté à un grand bâtiment de surface, signalée près de Leshan, accrédite l’hypothèse d’un saut vers l’atome. Ces éléments s’alignent désormais avec les images sorties des ateliers de Dalian.
Les clichés en disent long : une enceinte réacteur apparente à Dalian et une construction en miroir à Jiangnan
L’observation la plus marquante porte sur une structure interne, identifiable au sein du bloc‑coque assemblé à Dalian, qui ressemble fortement à une enceinte de confinement réacteur. Selon The War Zone, cette configuration est « largement similaire » à celle des super‑porte‑avions nucléaires américains, et fait consensus comme indicateur clef de l’installation d’un réacteur. La publication n’exclut pas, théoriquement, un module d’essai, mais l’hypothèse nucléaire s’en trouve significativement confortée.
Il reste 75 % de cet article à lire, Abonnez-vous pour y accéder !
Les abonnements Classiques donnent accès aux
articles dans leur version intégrale, et sans publicité,
à partir de 1,99 €. Les abonnements Premium permettent d’accéder également aux archives (articles de plus de deux ans)
ABONNÉS : Si vous voyez ce panneau, malgré votre abonnement, videz le cache de votre navigateur pour régler le problème.