dimanche, décembre 8, 2024

La stratégie chinoise au Moyen-Orient préfigure les ambitions du pays

Outre sa puissance économique, militaire et navale, la puissance américaine repose sur son réseau d’alliances particulièrement dense. Ainsi, sur les 10 plus grandes puissances économiques mondiales, 5 sont des alliés très proches de Washington (Japon, Allemagne, Royaume-Unis, France et Italie), alors que la Chine ne peut se prévaloir que de liens avec Moscou (N°10 au classement)

Mais Pékin n’a nullement l’ambition de se satisfaire de cette situation, et développe, avec son projet de route de la Soie, un réseau d’alliances de plus en plus important, notamment au Moyen-Orient et en Afrique. Comme toujours avec la Chine, les choses sont faites dans le temps long, sans effets d’annonces ni d’exploitations médiatiques, contrairement aux Etats-Unis, ou à la Russie. Pour autant, la présence chinoise au Moyen-Orient ne cesse de s’accroitre, que ce soit dans les monarchies du Golfe, en Irak, à Djibouti ou en Iran. 

L’Iran fait d’ailleurs l’objet d’un intérêt très particulier de la part de Pékin, qui continuera à acheter le pétrole et le gaz iranien malgré les sanctions US. Ce soutien est toutefois, comme pour Moscou, parfaitement maitrisé et contrôlé pour ne pas déclencher la colère des Saoudiens, ni des israéliens. C’est la raison pour laquelle les contrats de ventes d’armes à Téhéran restent limités, et confidentiels. Ainsi, ni Moscou, ni Pékin n’a autorisé à la vente de systèmes anti-aériens de déni d’accès à Téhéran, alors que les deux sont en lice dans ce domaine en Arabie Saoudite, au Qatar ou aux Emirats Arabes Unis.

Il sera nécessaire à la Chine, cependant, d’amener un des pays de la Région à lui ouvrir des accès pour pouvoir déployer des forces suffisantes, qu’elles soient terrestres, navales et aériennes. La base de Djibouti, si elle constitue un point d’appuis intéressant, ne pourra être utilisée en cas de dégradation de la situation, en raison de la présence américaine et française. Les généreux prêts consentis par Pékin aux capitales régionales pourraient bien être, comme ce fut le cas dans le pacifique et en Asie du Sud-Est, un moyen de pression très important à moyen terme. 

Il ne faut pas oublier, dans ce paysage, la Turquie d’Erdogan, qui se dirige à marche forcée vers l’isolement économique et politique, et qui pourrait bien voir en la Chine, plus qu’en la Russie, le partenaire idéal, tant du point de vue économique que politique et militaire, pour encaisser une rupture de ban avec l’occident. 

Pour approfondir le sujet, lire l’article en anglais (4 min) – Lisez le, il est excellent !

https://nationalinterest.org/feature/how-china-trying-dominate-middle-east-29922?page=0%2C1

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