jeudi, novembre 14, 2024

Micro et Nano satellites vont bouleverser l’acquisition de renseignements tactiques

Comme l’avait très bien traité Olivier Dujardin dans son article « Déni d’accès et brouillard de guerre » , les systèmes d’armes de Déni d’accès comme les S-300 et S-400 russes, le PAC-3 américain ou le SAMP/T Mamba franco-européen, réduisent très sensiblement la capacité d’accès à des données pertinentes et à jours sur le champs de bataille et dans la profondeur du dispositif adverse. Or, ces informations sont essentielles pour pouvoir mener les frappes destinées à déstabiliser et affaiblir l’adversaire, par des frappes aériennes ou des missiles de croisière.

Mais, comme a chaque fois depuis la nuit des temps, l’apparition d’un nouveau bouclier entraine l’apparition rapide d’une nouvelle lance. En l’occurrence, pour maintenir l’accès à ce renseignement fluide et constant, l’utilisation de micro ou de nano satellites est une alternative performante et économique. Le faible cout de ces satellites, et la capacité à pouvoir les lancer à partir d’un avion de combat, rendent son utilisation souple et flexible, adaptative dans la dynamique du combat, contrairement aux satellites traditionnels, indispensables mais aux couts de conception et de lancement très importants.

Certes, ces nano-satellites sont potentiellement exposés aux missiles antibalistiques exo-atmosphériques, comme le THAAD américain ou le futur S-500 russe, mais le cout très élevé des missiles  capables d’intervenir à ces altitudes les réserves à l’utilisation exclusive contre les armes balistiques. Et même dans le cas ou l’adversaire décidait d’utiliser ses systèmes antibalistiques pour contrer le lancement de nano-satellites, il ne ferait qu’épuiser ses réserves difficilement renouvelables là ou la conception de nano-satellites sera rapide et peu onéreuse.

La technologie des nano et microsatellites associée à celle du lancement de ces dispositifs est donc d’une importance stratégique pour être mesure d’avoir accès à des renseignements fiables et à jours, et la France a déjà à plusieurs reprises pu valoriser l’intérêt de disposer de ses propres sources, notamment vis-à-vis des américains qui fardent parfois l’information partagée aux alliés pour soutenir leurs objectifs.

On ne peut, dés lors, que se satisfaire de voir une start-up comme UnseenLabs être soutenue par le dispositif DefInvest de la DGAen partenariat avec Bpi. Il ne faudra pas, cependant, négliger la dimension lancement, un domaine dans lequel Dassault Aviation s’investi depuis plusieurs années et propose des solutions très intéressantes.  En toute logique, ce couple Dassault/UnseenInvest devrait être un projet phare de l’Europe de la Défense, car c’et bien toute l’Europe qui bénéficierait d’avoir ses propres sources de renseignement.

Au delà des projets de collaboration industrielle, il est possible de l’Europe de la Défense trouve ses premiers succès opérationnels dans des programmes de ce type, au bénéfice de l’information de première main plus que de la capacité militaire pure.

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