Selon le site d’information britannique Express.co.uk, la Royal Navy aurait envoyรฉ un des 6 sous-marin nuclรฉaire d’attaque de la classe Astute en service, dans la rรฉgion du Golfe Persique, afin d’amรฉliorer et d’รฉtendre la protection des navires croisant dans la rรฉgion. Toujours selon ce site, l’objectif prioritaire du SNA sera d’effectuer des missions d’รฉcoute รฉlectronique et de dรฉtection, de sorte ร mieux coordonner les actions des bรขtiments militaires prรฉsents sur la zone.
L’envoi d’un SNA sur une zone de conflit n’est, en gรฉnรฉral, pas un sujet qui sort dans la presse. Au contraire, les missions d’un sous-marin reposant avant toute chose sur sa discrรฉtion, les ordres de mission de ces bรขtiments sont, la plupart du temps, trรจs confidentiels. Le fait que ce dรฉploiement paraisse dans la presse est, en soit, rรฉvรฉlateur du manque de solutions dont disposerait la Royal Navy pour rรฉpondre aux provocations iraniens. En effet, aujourd’hui, la marine de sa majestรฉ n’est pas en mesure de dรฉployer un bรขtiment de surface majeur supplรฉmentaire dans la zone, au delร du destroyer Type 45 rรฉcemment envoyรฉ en urgence pour prรชter main-forte au HMS Montrose, une frรฉgate Type 23 dรฉjร sur place.
Or, l’arraisonnement du tanker britannique Stena Impero par les gardiens de la Rรฉvolution iraniens a dรฉclenchรฉ un grand nombre de questionnements et d’interrogations dans la presse britannique, mettant en cause l’efficacitรฉ de la Royal Navy. Il รฉtait dรจs lors indispensable d’envoyer un bรขtiment significatif pour renforcer le dispositif, amรฉliorer la protection des navires de commerce britanniques transitant dans la zone, et signifier aux Iraniens que la Grande-Bretagne รฉtait prรชte si besoin ร l’escalade. En l’absence de frรฉgates et destroyers disponibles, et le porte-avions Queen Elizabeth รฉtant ร nouveau ร quai pour des fuites constatรฉes dans la coque (et n’รฉtant de toute pas faรงon pas qualifiรฉ pour mettre en oeuvre des avions de combat F35B en mission opรฉrationnelle), il ne restait guรจre que l’envoie d’un SNA comme alternative ร la Royal Navy, avec l’obligation de rendre ce dรฉploiement publique, eu รฉgard aux spรฉcificitรฉs du contexte politique international comme intรฉrieur, mรชme si un tel bรขtiment ne disposerait pas de nombreuses options pour stopper les vedettes rapides lรฉgรจres utilisรฉes par les Gardiens de la Rรฉvolution.
On peut toutefois s’รฉtonner de l’absence de rรฉaction des Europรฉens dans cette crise, et notamment de la France, au delร des annonces purement politiques. Rappelons que les britanniques sont trรจs souvent venus en soutien des opรฉrations franรงaises, notamment au Mali et dans la zone sub-saharienne, que ce soit lors des dรฉploiements avec un soutien logistique trรจs significatif par avions C17 et C130, puis du point de vu opรฉrationnel, avec notamment l’envoi d’hรฉlicoptรจres lourds CH47 pour les dรฉplacement de la force Barkhane. Eu รฉgard aux actions iraniennes, et sachant que l’arraisonnement du pรฉtrolier iranien Grace 1 rรฉpondait ร un embargo europรฉen, on pourrait penser que la France, mais รฉgalement l’Allemagne, l’Italie ou l’Espagne, auraient envoyรฉ des navires supplรฉmentaires pour accentuer la protection des navires transitant par le Dรฉtroit D’Ormuz, quelques soient leur pavillon, et signifier par lร mรชme ร Londres, comme ร la planรจte, la valeur de la solidaritรฉ Europรฉenne.