Hormis les tests de deux missiles balistiques à courte portée, Pyongyang s’était montré plutôt discret ces derniers mois depuis l’élection de Joe Biden à la Maison Blanche. Même la parade annuelle marquant le 73ème anniversaire de la création du pays qui s’est tenue il y a quelque jours dans la capitale nord-coréenne, mit en avant non pas de nouveaux missiles et armements comme ce fut le cas l’année dernière, mais la société civile, et notamment les équipes engagées dans la lutte contre le Covid19. Il faut dire que Kim Jung Un, qui dirige le pays d’un main de fer depuis la mort de son père, a fort à faire pour tenter de relancer l’économie du pays, et maitriser les importantes défaillances du système, notamment dans le domaine alimentaire.
Pour autant, les autorités nord-coréennes ont annoncé hiers le tir réussi d’un nouveau missile de croisière qui s’est tenu les 11 et 12 septembre. Le missile, qui semble inspiré du Tomahawk américain, aurait en effet parcouru 1.500 km en 2 heures et 6 minutes, suivant une trajectoire en huit au dessus des terres et des eaux territoriales du pays, avant de frapper sa cible. De part cette allonge, et la capacité annoncée de pouvoir emporter une tête nucléaire, ce nouveau missile, mis en oeuvre selon la photo transmise aux agences de presse par un camion à 4 essieux emportant 5 tubes de lancement, peut frapper, outre la Corée du Sud, le territoire japonais, y compris Tokyo ou l’ile d’Okinawa qui abrite une grande partie des forces américaines déployées dans l’archipel nippon, ainsi que le territoire chinois et russe.

L’arrivée de ce nouveau missile, aux cotés des missiles balistiques à trajectoire semi-balistique qui ont déjà démontré leur efficacité, va très probablement accroitre le degré de tension sur ce théâtre déjà l’objet d’une vive compétition entre la Chine et les Etats-Unis, ainsi que ses alliés. En outre, cela contre-carre, d’une certaine mesure, la stratégie appliquée par Séoul qui vise à éliminer les sites de lancement potentiel de missiles balistiques en Corée du Nord avant que Pyongyang puisse s’en servir en cas de conflit imminent. Or, les missiles de croisière sont beaucoup plus souples d’utilisation, et plus mobiles, que les missiles balistiques, rendant leur localisation préventive beaucoup plus hasardeuse. En outre, de part leur profil de lancement et de vol, ils sont beaucoup plus difficile à détecter par les systèmes radar de veille, profitant au maximum du masquage terrain pour compenser leur faible vitesse relative.
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