L’US Army présente ses 6 priorités pour relever le défi chinois et russe en 2030
Jusqu’il y a peu, l’US Army s’appuyait sur deux piliers pour se préparer aux enjeux militaires à venir. D’une part, elle était pleinement partie prenante de la doctrine Joint All-Domain Command-and-Control, ou JADCC, destinée à permettre une inter-opérabilité renforcée entre ses unités, mais également avec les autres armées américaines tel l’US Air Force ou l’US Navy, ainsi qu’avec ses alliés. D’autre part, elle s’était engagée, lors de la mandature précédente, dans le developpement d’un super-programme baptisé BIG-6, en référence au célèbre super programme BIG 5 du début des années 70, qui donna naissance notamment au système Patriot, au véhicule de combat d’infanterie Bradley ou à l’hélicoptère UH-60 Black Hawk. Si l’implication dans la doctrine JADCC reste prioritaire, la guerre en Ukraine ainsi que les tensions autour de Taïwan ont progressivement relégué le BIG 6 aux oubliettes, remplacé par un amas de programmes baptisé les 35 Signatures, des programmes prioritaires pour la modernisation de nombreux équipements hérités pour la plupart de la Guerre froide, notamment ceux appartenant au BIG 5. Reste qu’il manquait un axe stratégique mettant en cohérence ces efforts autour d’objectifs qualitatifs précis et temporalisés. C’est précisément ce que vient de faire Christine Wormuth, la Secrétaire à l’Armée, lors d’une conférence donnée à Fort Benning dans le cadre de la Maneuver Warfighter Conference.
Une chose est certaine, les enseignements de la guerre en Ukraine ont été, de toute évidence, largement pris en compte dans cette stratégie qui repose sur des objectifs qualitatifs à atteindre d’ici 2030, c’est à dire au moment ou l’Armée Populaire de Libération, sa marine et ses forces aériennes, disposeront de la puissance requise pour éventuellement mener une action militaire contre Taïwan. Ces objectifs sont au nombre de 6, allant du renseignement au commandement, de la puissance de feu à la furtivité, et de la coordination à la logistique, et offrent effectivement une cohérence globale aux efforts que devra fournir l’US Army pour répondre au défis chinois dans le Pacifique, ainsi qu’au défi russe en Europe.

En premier lieu, l’US Army devra disposer de capacités de Renseignement et d’Observation plus étendues, plus performantes et plus denses, lui permettant d’observer en permanence les mouvements de ses adversaires, la composition des forces et les moyens à leur disposition. Ce pilier reposera sur plusieurs programmes visant à conférer à l’US Army des moyens d’observation multi-domaines dans l’ensemble du spectre visuel comme électromagnétique, et ce à tous les échelons, mais également des moyens pour analyser les données produites et les convertir en informations exploitables par les miltaires américains. Cette composante a montré toute son efficacité dans le cadre de l’engagement de haute intensité en Ukraine, ayant joué un rôle que l’on imagine décisif dans la résistance ukrainienne face à la puissance de feu très supérieure des armées russes.
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