vendredi, novembre 1, 2024

Avec le Rafale F5, la France a-t-elle encore besoin du SCAF ?

Le Rafale F5 a aujourd’hui la priorité sur le SCAF ! C’est en substance la déclaration faite par Eric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, lors de son passage sur la chaine d’information économique française BFM Business.

Pour le dirigeant, les moyens sont aujourd’hui concentrés sur l’objectif de faire émerger le nouveau standard du Rafale pour 2030, puis les drones qui l’accompagneront, alors que le programme SCAF, lui, vise un échéancier plus lointain.

De manière plus diplomatique qu’à l’accoutumée, Eric Trappier a également, lors de cette interview, renouvelé ses inquiétudes quant à l’avenir du programme d’avion de combat qui rassemble la France, l’Allemagne et l’Espagne.

Un avenir toujours flou pour le programme SCAF

En effet, si les taches et le partage industriel est relativement bien défini pour ce qui concerne la phase 1B d’étude précédant la conception du démonstrateur jusqu’en 2027, le flou demeure au-delà.

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Il fallut l’intervention conjointe des trois ministres de la Défense français, espagnole et allemand, pour sortir de programme SCAF de l’ornière dans laquelle il se trouvait depuis un an.

De toute évidence, Dassault Aviation craint un nouveau bras de fer avec Airbus DS autour du pilotage du NGF (Next Generation Fighter), le chasseur de combat et premier pilier du programme, déjà à l’origine des fortes tensions qui avaient amené le programme au bord de l’implosion il y a tout juste deux ans, jusqu’à la reprise en main par les ministres de tutelles des trois pays.

Le fait est, les inquiétudes d’Eric Trappier sont fondées. Non seulement, effectivement, rien n’est gravé dans le marbre au-delà de la phase 1B, mais un autre programme pourrait faire voler en éclat les fragiles équilibres autour du programme SCAF.

Les liens entre les programmes SCAF et MGCS

En effet, concomitamment, l’autre programme franco-allemand de defense, MGCS, fait l’objet aujourd’hui d’un important bras de fer entre Paris et Berlin, là encore au sujet des partages industriels.

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Les programmes MGCS et SCAF sont politiquement liés, et l’échec de l’un pourrait bien entrainer celui de l’autre.

Surtout, la France entend imposer, lors de la prochaine rencontre entre les ministres Sébastien Lecornu et Boris Pistorius, à la fin du mois de septembre, l’arrivée de l’Italie dans le programme, de sorte à forcer à un rééquilibrage salutaire du programme. Cependant, cela semble n’être pas du gout de Berlin, et notamment de ses deux industriels.

Or, pour Berlin, ou plutôt pour le Bundestag, les deux programmes MGCS et SCAF sont liés, particulièrement pour ce qui concerne le partage des responsabilités et du pilotage industriel : À l’Allemagne le pilotage de MGCS, à la France celui du SCAF, même s’il est par ailleurs contesté par Airbus DS.

Bref, si MGCS venait à tomber dans les semaines ou mois qui viennent, les chances sont élevées que le programme SCAF fasse de même. Cela, Eric Trappier, comme Sébastien Lecornu, le savent parfaitement.

Les ambitions du Rafale F5 revues à la hausse par la nouvelle LPM

C’est précisément là qu’intervient le standard F5 du Rafale. En effet, sans être officiellement présenté comme une alternative au SCAF, ce nouveau standard s’est vu, à l’occasion de la nouvelle Loi de Programmation Militaire, paré de tels attributs, qu’il pourrait sans conteste se revendiquer comme tel.

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La version F4 du Rafale va bientôt commencer d’arriver dans les Armées françaises

Au point que l’on peut aujourd’hui, se demander si, dans le présent contexte, la France a toujours besoin du SCAF avec l’arrivée prochaine du Rafale F5 ?


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3 Commentaires

  1. Il est également question d’un Rafale F5 remotorisé, ce qui supposerait une évolution de la cellule (comme celles opérées entre le F18 Hornet et le F18 SuperHornet ou comme entre le Gripen E/F et les générations précédentes).
    Est-ce encore le même avion dans ce cas ?
    Et quid des coûts de développement ?

    Mais si l’évolution de la cellule et la nouvelle motorisation permettent de fortement augmenter la production électrique, d’avoir plus de choix pour la disposition de nouveaux capteurs, ne serait-ce finalement pas la bonne solution ?

    • bonjour, judicieux article et qui eclaire d’un autre regard les besoins de la france en matiere d’armement. si l’on va jusqu’au bout de la demarche rafale 5 au lieu de scaf , pourquoi faire un porte avions aussi grand alors que l’on pourrait en faire 2 si le rafale 5 etait fait en version marine ?
      il y a peut matiere à se poser beaucoup de questions à ce sujet…
      jean

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