Sous-marins polonais : la Corée du Sud mène la grande offensive
Pendant plusieurs années, le programme ORKA de sous-marins polonais, était adepte du moonwalk, feignant d’avancer, mais restant indiscutablement figé, et laissant les Français de Naval group, les Allemands de TKMS et les Suédois de Kockums, pourchasser ce qui semblait bien n’être qu’un lièvre.
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Après cette longue et éreintante période d’atermoiements, le programme a été relancé, sur la base d’un nouveau cahier des charges, au printemps 2023, et ouvert à de nouveaux acteurs non européens. En particulier, ce nouveau programme semblait avoir été conçu pour permettre au nouveau partenaire clé de la défense polonaise, la Corée du Sud, d’y participer, voire de s’y imposer. À en juger par les propositions faites ces derniers jours par Hanwha Ocean, Séoul n’a aucunement l’intention de laisser passer l’opportunité d’enregistrer un premier succès à l’exportation de son sous-marin KSS-III Dosan Anh Changho.
L’offre très attractive de Hanwha Ocean pour la flotte de sous-marins polonais
Il faut dire que Hanwha Ocean n’a pas hésité à sortir le grand jeu pour séduire Varsovie, quel que soit le gouvernement qui présidera à la décision finale. Ainsi, les sous-marins proposés seront dotés, outre d’un système AIP, de batteries Lithium-ion. Il s’agit là d’une réponse probable à l’annonce récente de Naval Group concernant son Scorpene Evolved, lui aussi équipé désormais en standard par ces nouvelles batteries bien plus performantes.
En outre, la proposition sud-coréenne comporte un très important volet industriel, comme c’est aussi le cas des propositions concernant les constructions locales en Pologne des chars K-2PL, canons automoteurs K-9PL et systèmes d’artillerie à longue portée K239. L’offre intègre notamment la construction d’un complexe permettant la construction et la maintenance de la flotte de sous-marins, et même son extension au besoin.
Mais le point le plus différenciant, vis-à-vis des offres européennes, concerne l’armement des sous-marins proposés par Hanwha Océan. Dans les faits, Séoul propose ni plus, ni moins, que de transposer à la Pologne sa doctrine trois axes, conçue pour conférer à la Corée du Sud une capacité de dissuasion conventionnelle significative face à la menace nucléaire nord-coréenne.
Pour cela, les KSS-III proposés à la Marine Polonaise, pourront être équipés des mêmes silos verticaux, et des mêmes missiles de croisière et balistiques, qui arment et armeront les navires sud-coréens. Ceux-ci seront à même, selon la doctrine trois axes, de frapper les sites de lancement nucléaire de l’adversaire, avant qu’ils n’aient pu lancer leurs missiles, afin de réduire le nombre de vecteurs potentiels, à un nombre pouvant être contenu par la défense antiaérienne et antimissile du pays (et de l’OTAN).
Transposer la doctrine 3 axes sud-coréenne au théâtre européen
Cette capacité est aussi exclusive, alors qu’aucun sous-marin européen n’est équipé de munitions comparables, qu’elle parait séduisante de prime abord pour Varsovie, qui doit faire face à la montée en puissance des armées russes, y compris dans le domaine nucléaire. Toutefois, comme nous l’avions évoqué dans un article consacré à la doctrine trois axes sud-coréenne, celle-ci est très difficilement transposable au théâtre européen, face à la Russie.
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