Programme MGCS : les positions allemandes et françaises se rapprochent
Les éclaircissements apportés récemment par la Bundeswehr, au sujet de ses ambitions et attentes concernant le programme MGCS, montrent des positions allemandes beaucoup plus proches de celles exprimées par la France, qu’on ne pouvait le penser jusqu’à présent. Si ce rapprochement conceptuel se confirme, MGCS pourrait même devenir le pilier d’un nouveau modèle de coopération industrielle européen, bien plus efficace et pertinent que ceux appliqués jusqu’à présent, avec souvent d’immenses difficultés à la clé.
Sommaire
Entre la reprise en main politique annoncée cet été par le ministre des Armées français, Sébastien Lecornu, et son homologue allemand, Boris Pistorius, et l’arrivée annoncée de l’Italie, le programme MGCS semble, depuis quelques semaines, en bien meilleure posture qu’il ne l’était quelques mois auparavant.
Toutefois, de nombreuses voix s’étaient inquiétées des profondes divergences qui semblaient opposer les attentes allemandes et françaises au sujet de la conception même du blindé.
Ainsi, si la France entendait developper un char relativement léger pour une grande mobilité, ainsi qu’une gamme de blindés spécialisés. L’Allemagne, pour sa part, paraissait vouloir reprendre le modèle qui avait fait le succès du Leopard 2, à savoir un blindé lourd capable d’effectuer l’ensemble des missions, en le dotant de nombreuses capacités complémentaires.
Les positions exprimées lors de la conférence Defence iQ International Armoured Vehicles à Twickenham, par le colonel Armin Dirks, chef des opérations de l’équipe de projet combinée MGCS au sein du Bureau fédéral de l’équipement, de la technologie de l’information et du soutien en service de la Bundeswehr (BAAINBw), montrent, au contraire, que les attentes françaises et allemandes se sont considérablement rapprochées.
« 50 tonnes, pas un gramme de plus ! »
En premier lieu, la Bundeswehr s’est résolument rangée à l’idée que les nouveaux blindés lourds qui seront issus de ce programme destiné à prendre le relais, jusqu’en 2050, du Leopard 2, devront être beaucoup plus légers que ne l’est le char allemand aujourd’hui.
Le lieutenant-général Andreas Marlow, le vice-chef de l’armée allemande, avait posé le sujet de manière particulièrement limpide, en réclamant un blindé qui ne dépasserait pas les 50 tonnes, même d’un gramme.
De toute évidence, comme le montre les engagements récents des Leopard 2, Challenger 2 et Abrams en Ukraine, les chars très lourds, comme ceux-ci qui dépassent tous les 60 tonnes, s’ils se montrent, en effet, plus résistants et polyvalents que les T-64M qui forment le gros de l’armée blindée ukrainienne, sont aussi sensiblement moins mobiles.
Surtout, un telle masse engendre une consommation et des contraintes logistiques et de maintenance plus élevées, qui nuisent, au final, à la manœuvre. C’est précisément la raison qui avait amener les français à viser un blindé « plus léger », là encore autour des 50 tonnes, sans toutefois être aussi ferme sur le sujet que ne l’a été le général Marlow récemment.
Une plateforme, plusieurs blindés spécialisés
Avec des objectifs de masse au combat aussi limités, les contraintes sont, bien évidemment, nombreuses sur la conception du programme. La plus importante d’entre elles, est qu’il sera impossible de mettre l’ensemble des équipements et capacités requis pour couvrir tous les scenarios d’engagement, dans un unique blindé.
De fait, la Bundeswehr préconise dorénavant, non pas un, mais une famille de véhicules de combat blindés, conçu par le programme MGCS. S’ils partagent tous le même châssis, et certainement, la même motorisation, pour des questions de maintenance, et de logistique, les blindés seront, quant à eux, spécialisés en fonction des missions, et des équipements emportés.
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Peu importe le contenant, ce qui compte c’est l’autonomie dans la décision d’utiliser ces armes et moyens, indépendamment de chaque état et terrain !
Avec un char d’une masse inférieure à 50 tonnes, quod du canon : L51 ou ASCALON ?
mise en service 2050 donc ni l’un ni l’autre. Le canon équipant le char n’est certainement pas encore concu.
Attention, dans l’allocution, il n’est pas dit que le MGCS entrerait en service en 2050, mais que le Leopard 2 serait en service jusqu’en 2050. Cela laisse supposer une date d’entrée en service autour de 2042/2043. Bref, rien de nouveau à ce niveau-là, par rapport aux déclarations allemandes précédentes.
Chacun le sien ! Pourquoi choisir ?