L’industrie de défense russe est devenue, depuis le début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, l’un des enjeux stratégiques du kremlin, pour venir à bout de la résistance de Kyiv, et passer outre l’assistance et les équipements fournis par les alliés occidentaux de l’Ukraine.
En effet, si les armées russes n’ont pas particulièrement brillé dans les premiers mois de l’offensive, elles ont montré, depuis, d’importantes capacités pour encaisser les pertes, en hommes, mais surtout en matériels, grâce à la montée en puissance rapide et considérable, d’une industrie russe en croissance rapide, soutenue par un pays passé en économie de guerre.
Sommaire
Un demi-million de salariés en plus dans l’industrie de défense russe
Bien que le niveau de la production russe d’équipements de défense soit encore difficile à déterminer de manière certaine, les indications données par les autorités russes, avec les réserves qu’il convient de garder à l’esprit à ce sujet, mais aussi les observations indépendantes réalisées lors des combats, tendent à aller dans la même direction.
Ainsi, si l’on pouvait douter de l’annonce du ministre de la Défense russe, Sergueï Choïgou, lorsqu’il déclara que 1 500 chars avaient été livrés aux armées russes en 2023, soit plus qu’elles n’en ont perdus sur la même période, force est de constater qu’en dépit des pertes documentées, les forces russes engagées en Ukraine, ne semblent pas manquer de blindés.
Pire, le nombre de chars modernes, comme le T-72B3M ou le T-90M, identifiés comme détruits ou endommagés au combat ces derniers mois, est en croissance constante. À ce titre, récemment, le ministère de la Défense britannique avait jugé comme crédible l’hypothèse d’une production de 100 chars par mois pour l’industrie russe, même si ce chiffre recouvre différents modèles, y compris certains T-62M et T-72A anciens, et rapidement remis en état de combattre.
À ce titre, à l’occasion du Forum « Tout pour la Victoire ! », Denis Lysogorsky, le ministre délégué à l’industrie et au commerce russe, a révélé qu’un demi-million de personnes avaient été recrutées par l’industrie de défense du pays, depuis le début du conflit.
Sachant que l’industrie de défense russe était forte de 1,2 à 1,5 million de collaborateurs avant-guerre, et en tenant compte des départs en retraites (l’âge moyen dans cette industrie dépassait les 50 ans), cela représente tout de même une hausse de 25 à 30% des effectifs, ce qui semble cohérent avec les augmentations de production constatées et/ou revendiquées par Moscou.
À titre d’exemple, sans en citer toutefois le nom, Denis Lysogorsky a indiqué qu’une des usines d’armement du pays, était passée de 4 800 employés avant-guerre, à 19 500 aujourd’hui. Dans le même temps, les salaires ont sensiblement augmenté dans cette industrie réputée pour mal payer ses collaborateurs, y compris selon les standards russes, alors que l’âge moyen a sensiblement baissé.
Un investissement social et militaire au cœur de la stratégie du Kremlin
Comme évoqué dans un précédent article, la stratégie appliquée par le Kremlin concernant son soutien à l’industrie de défense russe, n’a pas pour seul objectif de soutenir l’opération spéciale militaire.
Accédez à l’analyse complète
Cet article est réservé aux abonnés Meta-Defense. L’abonnement vous donne accès à l’ensemble des analyses, dossiers et décryptages publiés sur le site.
Aucun engagement. Votre soutien finance une information indépendante et spécialisée défense.