vendredi, novembre 1, 2024

Programme MGCS : Rheinmetall est-il marginalisé au profit de KNDS dans le nouvel accord franco-allemand ?

Longtemps embourbé dans des bras de fer entre industriels, le programme MGCS semble avoir retrouvé une trajectoire solide, après que les ministres français et allemands de la défense, aient annoncé la signature prochaine d’un accord concernant le partage industriel à son sujet.

Si les deux hommes sont restés discrets sur la teneur de cet accord, les journalistes spécialisés sont parvenus à glaner certaines informations, permettant de s’en faire une idée par anticipation.

Celui-ci prévoirait, ainsi, de remettre le groupe franco-allemand KNDS aux commandes du programme MGCS, et de faire primer le partage industriel, par BITD, au partage par industriel, conférant notamment au français Nexter, le pilotage de la conception de l’armement principal et de la tourelle du ou des blindés.

Cet arbitrage met à mal toute la stratégie du groupe Rheinmetall, qui a rejoint MGCS en 2019, et qui n’a cessé, depuis, de poursuivre une stratégie ambiguë, voire hostile, venant considérablement handicaper le programme.

La Genèse tumultueuse du programme MGCS franco-allemand

Lancé en 2015, autour de la nouvelle coentreprise franco-allemande KNDS rassemblant Krauss-Maffei Wegmann et Nexter, le programme de système de combat principal terrestre du futur, ou MGCS, devait permettre de concevoir les blindés et les systèmes qui remplaceront les Leopard 2 allemands, et Leclerc français, à horizon 2035.

Programme MGCS vu par Rheinmetall
MGCS vu par Rheinmetall –

Ce programme connut un regain d’attention en 2017, lorsque Emmanuel Macron, nouvellement élu, et Angela Merkel, s’engagèrent conjointement dans plusieurs programmes majeurs franco-allemands, pour donner naissance à une nouvelle Europe de la Défense.

Rapidement, cependant, les difficultés se sont accumulées sur la trajectoire de ce programme, qui progressa à peine depuis cette date, handicapé par des divergences dans les attentes des états-majors français et allemands d’une part, et par des difficultés dans l’élaboration de la coopération industrielle, de l’autre.

Si les armées allemandes et françaises sont parvenues à définir un socle commun pour produire, enfin, une expression de besoin commune à l’automne dernier, restait à résoudre les immenses tensions en matière de partage industriel, considérablement exacerbée depuis l’arrivée du groupe Rheinmetall allemand dans le programme.

Il semble que ce soit désormais le cas. En effet, Sébastien Lecornu, le ministre des Armées français, et Boris Pistorius, son homologue allemand, ont annoncé ce vendredi, un accord industriel, permettant d’avancer désormais dans ce programme.

Si, initialement, les détails de ce partage industriel étaient pour le moins opaque, les informations recueillies çà et là par les journalistes spécialisés, permettent maintenant de se faire une idée de sa structure. Et tout porte à croire que le rôle de Rheinmetall a été considérablement diminué pour remettre MGCS sur ses chenilles.

La posture plus qu’ambiguë de Rheinmetall depuis son arrivée dans le programme MGCS

Il faut dire que Rheinmetall a eu un rôle particulièrement ambigu, et loin d’être constructif, depuis qu’il fut imposé par le Bundestag dans le programme MGCS, en 2019. Partenaire traditionnel du KMW dans la conception des chars allemands Leopard 1 et Leopard 2, le groupe de Düsseldorf estimait, certainement non sans raison, qu’il lui était légitime de participer au programme franco-allemand.

KF-51 Panther
Le KF-51 Panther fut l’une des révélations du salon Eurodatory 2022

Toutefois, Rheinmetall poursuivait, parallèlement, un agenda propre, avec le développement du char KF-51 Panther, qui a été présenté en juin 2022 à l’occasion du salon Eurosatory, et présenté, un temps du moins, comme une alternative économique et efficace au couteux et complexe MGCS franco-allemand.


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2 Commentaires

  1. Il ne faut pas méstimer le point de Rheinmetall qui est au centre des industries allemandes de défense.
    En 2019, Rheimetall montrait sur Internet toutes les entreprises allemendes dont il déten. Vous remait 51 % du capital et il y en avait beaucoup. Suite à des indiscrétions volontaires, Rheimetall s’est aperçu que son site sur Internet donnait beaucoup trop de détails et il a été complétement modifié et donnz très peu d’indications.
    En fait, Rheinmetall, qui existe depuis le début du 20 ème siècle a voulu être le concepteur et le fabriquant mondial de chars et VCI mais la société ne maitrisait pas toutes les technologies relatives au char de combat.
    Il ne connaissait pas deux domaines d’excellence détenus par la France : les tirs canons successifs sans dépointage par le chargement aurtomatique qui étaient des spécialités américaines et françaises- vous remarquerez qu’il en est de même pour KNDS allemagne- et le tir stabilisé par le système de suspension du char. Le Leclerc français maitrisait parfaitement ces deux techniques – peut-être trop pour l’époque pour la suspension du Leclerc. Rheinmetall voulait s’emparer des ces 2 technologies et participer au MGCS était la bonne occasion. Le problème est que cette société a voulu prender le contrôle de KW, ils étaient en pourparlés à l’époque et Rheimetall voulait une participation de 51 %. le rapprochement ave la France a permis à la société initiale allemande d’échapper à cette perte de contrôle de son capital. Il ne faut cependant ne pas oublier Rheinmetall détient 55% de la société britannique- le nom m’échappe, c’est je crois, BAE Land système-et, au titre de la filiale de cette société aux USA, participe à la sélection du remplacement du VCI Bradley.

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