Avec un retard moyen de 2 ans, l’industrie navale US devient le point faible de l’US Navy
Après deux décennies de navigation à vue dans une brume épaisse, la planification de l’industrie navale US revêt, pour l’US Navy des aspects stratégiques, en particulier dans le bras de fer qui se dessine avec une Marine chinoise en pleine expansion, et en pleine transformation.
L’industrie navale américaine est, bien évidemment, au cœur de cet effort, alors que le Pentagone attend d’elle qu’elle accélère les cadences de livraison de certains navires clés, comme les destroyers Arleigh Burke, les sous-marins nucléaires d’attaque Virginia, et les frégates Constellation.
Toutefois, celle-ci peine, déjà aujourd’hui, à respecter les calendriers de livraisons. Pour comprendre ces enjeux, le Secrétaire à la Navy, Carlos des Toro, avait annoncé, mi-janvier, avoir ordonné la rédaction d’un rapport de synthèse, sur les enjeux et difficultés rencontrés par la programmation industrielle navale US, et avait donné un délai de 45 jours pour le rédiger.
C’est ce rapport qui a été présenté en début de semaine au Secrétaire à la Navy, et en partie rendu public. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’invite pas à la sérénité, dans le présent contexte international.
Sommaire
D’importants retards touchent les grands programmes navals américains
En effet, si certains programmes, nommément les destroyers de la classe Arleigh Burke, les grands navires amphibies des classes America et San Antonio, et les pétroliers ravitailleurs demeurent « sur le trait », beaucoup d’autres affichent des délais très importants, trop diront beaucoup.
C’est le cas des tranches IV et V des ô combien sensibles sous-marins nucléaires d’attaque de la classe Virginia, particulièrement suivis avec le programme SSN AUKUS, qui prévoit la vente de 3 à 5 d’entre eux à l’Australie dans les années à venir. Les navires Block IV affichent ainsi un retard de 36 mois, alors que les Block V, sont déjà 24 mois derrière la programmation de l’US Navy.
Les nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins de la classe Columbia, qui doivent remplacer les 12 SSBN de la classe Ohio, souffrent également de retards problématiques de 12 à 16 mois, en dépit du caractère hautement stratégique de ce programme.
Le troisième porte-avions nucléaire de la classe Gerald Ford, l’USS Enterprise est, lui aussi, très en retard sur son planning, de 18 à 26 mois selon le rapport, alors qu’il doit remplacer, en 2029, l’USS Carl Vinson, qui aura alors l’âge canonique de 47 ans de service.
Enfin, la classe de frégates Constellation, appelées à jouer un rôle central dans la modernisation de la flotte de surface américaine, en particulier dans le domaine de la lutte anti-sous-marine, affiche un retard considérable de 36 mois.
Un rapport de synthèse rare aux États-Unis ordonné par le Secrétaire à la Navy, Carlos del Toro.
Le rapport de l’US Navy constitue un choc pour de nombreux acteurs américains de ce domaine. En effet, si les retards de ces programmes étaient évoqués auparavant, notamment à l’occasion de la rédaction du budget annuel de l’US Navy, il présente une vision globale inquiète, parfois peu flatteuse, de ce qui constitue, pourtant, une des grandes fiertés de l’industrie de défense américaine.
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