Nommรฉ en janvier 2023 par Olaf Sholz, sur les ruines de l’รฉpisode Christine Lambrecht, Boris Pistorius, le ministre de la Dรฉfense allemand, est rapidement devenu une personnalitรฉ politique de premier plan, que ce soit sur la scรจne nationale, europรฉenne et internationale.
Particuliรจrement volontaire, il s’est saisi de l’application de la Zeitenwende du chancelier allemand, cette enveloppe de 100 Mdโฌ promise ร la Bundeswehr au lendemain de l’offensive russe contre l’Ukraine par Olaf Scholz, pour lui redonner de l’allant.
Alors que les hรฉsitations du chancelier, autour des questions de dรฉfense, tendent ร cristalliser les critiques au Bundestag comme sur la scรจne internationale, Boris Pistorius a, pour sa part, tenu un discours trรจs offensif dans ce domaine, et a su, notamment, remettre sur rails les programmes SCAF et MGCS franco-allemands avec son homologue franรงais, Sรฉbastien Lecornu, les deux hommes partageant une motivation et un dynamisme communs.
Surfant sur une popularitรฉ inรฉgalรฉe dans l’opinion publique allemande, l’homme politique allemand est, semble-t-il, passรฉ ร une nouvelle รฉtape, ouvrant la porte ร des mesures pour faire de la Bundeswehr la premiรจre armรฉe d’Europe, et peut-รชtre, de lui, le prochain pivot d’une รฉventuelle future Grande Coalition.
Sommaire
En visite ร Washington, Boris Pistorius dรฉvoile ses ambitions pour la Bundeswehr
ร l’occasion de sa visite aux รtats-Unis, le ministre allemand a, une fois encore, portรฉ un discours particuliรจrement offensif, en appelant tous les membres de l’OTAN ร viser un effort de dรฉfense ร 3 % du PIB, et l’Allemagne ร revenir vers une forme de conscription, pour permettre ร la Bundeswehr de retrouver le rรดle de pivot conventionnel qui รฉtait le sien pendant la guerre froide.
Il s’agit, pour Boris Pistorius, de donner des gages ร l’ensemble de la classe politique amรฉricaine, y compris les rรฉpublicains trumpistes qui croient, plus que jamais, aux chances de leur champion lors des prochaines รฉlections prรฉsidentielles amรฉricaines.
Ainsi, en appelant l’ensemble des membres de l’OTAN, ร s’orienter vers un effort de dรฉfense reprรฉsentant 3 % de leur PIB, y compris les รtats-Unis, le ministre allemand envoie simultanรฉment plusieurs messages.
Aux amรฉricains, d’abord. En effet, non seulement celui-ci rebondit-il sur les propos de Donald Trump qui avait รฉvoquรฉ son intention de contraindre les europรฉens ร amener leur effort de dรฉfense ร 3 % pour conserver la protection amรฉricaine, mais il laisse mรชme entrevoir la possibilitรฉ, pour Washington, de baisser son propre effort de defense, aujourd’hui ร 3,4 %, en s’appuyant, justement, sur la hausse des investissements europรฉens.
Aux europรฉens, ensuite, alors que plusieurs dirigeants du vieux continent, comme les britanniques, polonais ou baltes, soutiennent, eux aussi, une hausse du plancher de l’effort de dรฉfense au sein de l’OTAN, au-delร des 2 % actuels.
Aux allemands, enfin, en prenant une posture sensiblement divergente de celle soutenue par Olaf Scholz, de moins en moins apprรฉciรฉ par l’opinion publique, tandit que la possibilitรฉ de devoir passer par une nouvelle Grande Coalition, une alliance entre les chrรฉtiens dรฉmocrates de la CDU-CSU et les socialistes du SPD, se dessine lors des prochaines รฉlections lรฉgislatives de 2025.
Un intรฉrรชt croissant du ministre de la Dรฉfense allemand pour la conscription choisie scandinave
Outre l’augmentation de l’effort de dรฉfense europรฉen, donc allemand, Boris Pistorius a รฉgalement plaidรฉ pour un retour ร une forme de conscription en Allemagne, ร l’occasion de sa visite ร Washington.
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Encore une fois l Allemagne prefere se coller aux demandes des USA (Trump) plutot que se rapprocher de la France, laquelle ร une alternative nucleaire, mais dont l รฉventuel parapluie nuclรฉaire europรฉen, obligerait les autres pays bรฉnรฉficiaires ร mettre la main au porte monnaie , en quelque sorte cela pourrait permettre ร la France d augmenter son budget miltaire
Nโest-ce quโune question de moyens. Je pense que cโest plutรดt une question de nature de relation. Nos voisins ont รฉtรฉ en partie muselรฉs au lendemain de la seconde guerre mondiale. Ils respectent leur vainqueur dโalors. Ils ont une relation extrรชmement complexe et pas dรฉnuรฉe dโarriรจre pensรฉes avec la France. Ils sโaffirment depuis quelques annรฉes maintenant. Laissons le temps au temps. Si le Scaf et le MGCS vont au bout, la perception mutuelle รฉvoluera dans des proportions quโil est pour le moment difficile ร รฉvaluer. Le consentement ร une alliance de facto nโest possible que lorsque les 2 parties sont en mesure de sโengager. Ce nโest pas encore tout ร fait le cas.