mercredi, octobre 30, 2024

Le Rafale est face à un marché potentiel export de 324 appareils d’ici à 2035.

Avec plus de 300 avions de combat commandés à l’exportation à ce jour, le Rafale de Dassault Aviation est devenu, depuis 2015, un grand succès international pour l’avionneur et l’ensemble de l’industrie aéronautique de défense française.

Le fer de lance commercial de Dassault a, ainsi, d’ores et déjà dépassé le total des ventes exports du Mirage 2000 de 281 appareils, et vise désormais à faire mieux que le Mirage F1, vendu à 450 exemplaires sur la scène internationale.

Et le Rafale pourrait bien y parvenir. En effet, l’avion français fait face à un marché très porteur dans les dix années à venir, avec un marché adressable atteignant les 324 avions potentiels à l’exportation.

Alors qu’Eric Trappier, le PdG de Dassault Aviation, vient d’annoncer que le groupe reprenait la signature de nouveaux contrats, après avoir réorganisé sa production et sa supply chain, pour produire 2 appareils par mois aujourd’hui, et 3 par mois, en 2025, il est intéressant de se pencher plus précisément sur ces marchés et compétitions à venir, auxquelles le Rafale participe, avec de réelles chances du succès.

24 appareils en Europe : Grèce et Serbie

Traditionnellement, le marché européen a toujours été le marché le plus difficilement adressable par les avions de Dassault aviation. Ainsi, le Mirage III n’avait été acquis que par l’Espagne et la Suisse, le Mirage V par la seule Belgique, le Mirage F1 par l’Espagne, à nouveau, et la Grèce, et le Mirage 2000, uniquement par Athènes.

RAfale grèce
Rafale B des forces aériennes helléniques

Jusqu’il y a peu, le Rafale semblait destiné à s’inscrire dans cette même trajectoire, en particulier face au raz de marée F-35, choisi, à ce jour, par 15 des 21 forces aériennes dotées d’une aviation de chasse sur le vieux continent, la Grèce venant d’annoncer la commande de 20 appareils.

Après le Mirage F1 et le Mirage 2000, Athènes et les forces aériennes helléniques, justement, semblaient bien destinés à être le seul utilisateur export du Rafale en Europe, pour 24 appareils commandés à ce jour. Pourtant, celui-ci parvint à s’imposer en Croatie, face au Gripen et F-16V, pour 12 appareils, dont le premier a été livré cette année.

Et la carrière européenne du chasseur français devrait ne pas s’arrêter là. D’abord, avec la Serbie, Belgrade ayant annoncé l’acquisition prochaine de 12 appareils annoncée en avril 2024 par le président Vucic, à l’occasion de la visite officielle du président français dans le pays. (voir mise à jour du 31 août)

Ensuite, à nouveau, en Grèce, Athènes ayant, de longue date, annoncé son intention de se doter d’un second escadron de Rafale, soit 12 chasseurs supplémentaires. La confirmation faite par Olaf Scholz, il y a quelques jours, concernant la probable exportation de 40 Eurofighter Typhoon vers la Turquie, accélèrera très certainement l’exécution de cette troisième commande hellénique.

140 Rafale en Asie : Forces aériennes et Marine indiennes

Le plus important marché adressable dans les dix années à venir, par le Rafale, se situe incontestablement en Asie, alors que le continent a déjà vu l’Inde commander 36 Rafale en 2016, et l’Indonésie, 42 appareils, en 2022.

Rafale inde
Rafale C des forces aériennes indiennes (Photo by Manjunath Kiran / AFP)

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4 Commentaires

  1. Bonjour
    Bonnes vacances et merci pour toutes les informations et analyses que vous mettez à notre disposition.

    Certains sites commencent à évoquer, au vu des dernières déclarations de M. Trappeur à Europe 1, la vente de Rafales au Maroc.

    Vous n’ évoquez pas ce  » prospect » dans votre article.

    Ne serait-ce donc qu’ une rumeur?

    Pourtant le climat diplomatique semble s’ améliorer avec ce pays..

    • Mais si, il en parle,juste au-dessus de l’image de F1 marocains )) Je ne les ai pas mis là pour rien 😉
      Cela dit, pour l’instant, je n’ai rien entendu de concret à ce sujet. La nouvelle prise de position de Paris, concernant le Sud-sahara, aide certainement, sachant que le Maroc va de toute façon de voir remplacer ses F1 dans les années à venir. La question est de savoir si les 2000-9 des EAU auront cette fonction, ou si Rabat envisage véritablement d’acquerir une vingtaine de Rafale pour cela.
      Je le laisserais, pour l’instant, dans la seconde catégorie, en gardant dans la 1er catégorie des contrats plus avancés comme la Colombie (qui a le couteau sur la gorge), l’Arabie Saoudite, le Pérou (pour qui le remplacement des 1000P devient urgent); ou la Marine indienne, le dossier ayant franchit une nouvelle étape la semaine dernière, et il devrait, en toute logique, se concrétiser avant la fin de l’année.. Mais cela peut changer très vite.

      • Merci pour votre prompte réponse

        Mais alors de qui et de quoi parlait Éric Trappier à propos de cette signature d’ avant la fin de l’ année?

        Des Rafale Marine pour l’ Inde?

        Un exploit historiquement marquant – un coup de tonnerre dans une chasse gardée anglo- saxonne- serait de vendre une cinquantaine de Rafale à l’ Arabie séoudite…

        • Aujourd’hui, je vois deux contrats pouvant se concrétiser en 2024 : les Rafale M et B pour la Marine Indienne, et le remplacement des Kfir C10 colombiens. En 2025, je mettrais le remplacement des 2000P peruviens, et l’Arabie Saoudite, si cela doit se concrétiser. Les options (EAU, Qatar, Egypte, Grèce) peuvent être levées à tout moment. Mais je ne vois pas vraiment l’intérêt de se précipiter pour eux, sauf à vouloir prendre des slots de livraison pour la fin de la décennie. Ils auront certainement de meilleures conditions, des peut-être des F5, en visant début 2030, une fois que le carnet de commande de Dassault aura dégonflé.
          En effet, l’Arabie Saoudite serait une énorme concrétisation pour Dassault. Mais ce sera vraiment difficile, car les États-Unis commencent à s’inquiéter de voir Ryad se détourner d’eux, et lachent du leste sur les technologies de défense pouvant être exportés vers le pays. Je ne serais pas surpris, d’ici à 2/3 ans, que le F-35 soit autorisé vers le KAS, le Qatar et les EAU, précisement pour revenir dans le jeu au Moyen-Orient, et éloigner l’option chinoise ou russe.

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