F-35 : La Turquie proche d’un accord pour acquérir 20 chasseurs furtifs américains ?

Après une commande de 40 F-16V pour les forces aériennes turques, déjà annoncée, il semblerait, à présent, que les négociations autour de 20 F-35 soient proches d’aboutir entre les États-Unis et la Turquie, après qu’Ankara a donné son accord à l’adhésion de la Suède à l’OTAN, en mars dernier.

En effet, selon des sources citées par la presse grecque, Washington et Ankara seraient proches de trouver un compromis, au sujet de la batterie S-400 acquise auprès de la Russie, celle-là même qui déclencha la mise sous sanction CAATSA du pays et son exclusion du programme F-35.

Reste que ces négociations inquiètent au plus haut point Athènes et Nicosie, craignant un déséquilibre du rapport de force avec le voisin turc. Surtout, cette annonce, remise dans son contexte, semble dessiner une prochaine évolution de la stratégie d’exportation du chasseur de Lockheed Martin, alors que le programme NGAD, lui, est en pleine mutation.

L’arrivée de la première batterie S-400 et l’exclusion de la Turquie du programme F-35

En décembre 2019, le président Donald Trump décida d’exclure la Turquie du programme F-35, et de mettre le pays et son industrie de défense sous sanction, en application de la nouvelle législation CAATSA. En effet, Ankara venait de recevoir les premiers éléments de la batterie de défense aérienne S-400, acquise auprès de la Russie.

Arrivée S-400 en turquie juillet 2019
Si les premiers éléments de la batterie S-400 turque ont été livrés par Moscou en juillet 2019, c’est en decembre de la même année, une fois qu’elle a été déclarée opérationelle, que Donald Trump a accepté, sous la pression du Congrès, de mettre le pays sous sanction CAATSA, et de l’exclure du programme F-35.

Pour Washington, l’arrivée de cette batterie antiaérienne constituait non seulement une violation de la législation CAATSA, mais elle menaçait les secrets du F-35, en lui permettant de recueillir des informations concernant le chasseur furtif, informations qui, une fois recueillies par la Russie, pourrait permettre d’en faciliter la détection.

Cette mise sous sanction a été rejointe rapidement par l’Europe, en protestation de l’opération militaire déclenchée par la Turquie dans le nord de la Syrie contre leurs alliés Kurdes contre l’État Islamique.

Privée du soutien et des technologies occidentales, l’industrie de défense turque se retrouva rapidement à l’arrêt, entrainant de nombreux retards pour certains programmes critiques, y compris sur la scène export, comme le char lourd Altay, l’hélicoptère T-129 ou les corvettes Ada.

Après quatre années de bras de fer, la situation s’est désormais apaisée, en particulier entre Ankara et Washington, notamment une fois que les autorités turques ont levé leur veto concernant l’adhésion de la Finlande et la Suède à l’OTAN.

Ainsi, les armées turques purent commander 40 F-16V pour moderniser leur flotte de chasse, tout en entamant des négociations avancées avec plusieurs pays européens, en particulier l’Espagne, en vue d’acquérir, entre autres, 40 Eurofighter Typhoon, tout en permettant à l’industrie de défense nationale de redémarrer rapidement.

Washington et Ankara seraient proches d’un compromis pour permettre aux forces aériennes turques d’acquérir 20 F-35

Paradoxalement, c’est la guerre en Ukraine qui offrit une porte de sortie pour cette situation à Ankara, et R.T Erdogan. En effet, le président turc décida d’abandonner la stratégie de menaces plus ou moins directes contre la Grèce et certains alliés de l’OTAN, dont la France, appliquée depuis 2020, pour exploiter son veto statutaire qui émergea de la demande d’adhésion de la Suède et de la Finlande, à l’OTAN.

F-35A US Air Force
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Aithon Narlis a collaboré à cet article.

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2 Commentaires

  1. C’est l’ouverture de la grande braderie du f35. On solde à tout va. La question est la suivante. Pourquoi acheter un aéroplane qui ne sera jamais operationel compte tenu d’une maîtrise de son informatique toujours inachevée et dont les performances furtives seront mises en défaut dans quelques mois par le nouveau radar thales! Les usa sont en passe de le mettre en second rayon. Il coûte la peau des fesses à utiliser pour une disponibilité réduite. Ce qui, il est vrai, réduit son coût d’utilisation. Question sans réponse, donc ce n’est pas une question!

    • Selon moi, ca reste le seul avion furtif de sa classe achetable sur le marché. On peut tourner le sujet dans tous les sens, mettre en avant les problèmes de maintenance, l’ingérence dans le système de mission, le prix exorbitant pour le passer en block IV, ça reste le meilleur niveau effecteurs de détection, le meilleur en furtivité accessible sur le marché international, le meilleur dans les missions SEAD et ce, quoi qu’on en dise encore un hold-up à la F-104 de LM.

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