samedi, septembre 6, 2025

L’arrivée du J-35A donne à la Chine le contrôle du tempo technologique de l’aviation de combat mondiale

Depuis quelques jours, une rumeur circulait sur les réseaux sociaux chinois : le nouveau chasseur J-35 pourrait être présenté, pour la première fois, à l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai, qui se tiendra à la mi-novembre.

De toute évidence, la rumeur était fondée, puisque l’Armée Populaire de Libération a confirmé la présence, sur le salon, de pas moins de 7 appareils, dont le chasseur furtif lourd J-20, le chasseur bombardier multirôle J-16 et le nouvel avion ravitailleur Y-20U. Tous trois feront des démonstrations en vol à cette occasion.

Pour autant, c’est bien l’annonce de la présence du tout nouveau chasseur furtif J-35A, en démonstration statique, à Zhuhai, qui constitue l’événement le plus marquant de cette édition 2024. Tout indique, en effet, que le J-35A est à présent très proche d’entrée en service au sein des forces aériennes de l’APL, alors que sa version navale, aurait récemment été testée à bord du nouveau porte-avions CV18 Fujian.

De ce fait, non seulement la Chine deviendrait le second pays à disposer de deux appareils de combat de 5ᵉ génération en service, mais elle démontrerait, à cette occasion, que son industrie aéronautique impose, à présent, un tempo technologique deux fois plus soutenu que celui appliqué par les pays occidentaux !

Le chasseur de 5ᵉ génération J-35A, la star du futur salon aéronautique de Zhuhai

Si la présentation officielle du nouveau chasseur furtif du chinois Shenyang, le J-35, était attendue de longue date, à l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai, pour en apprendre davantage au sujet de ce nouvel appareil, ce sera le J-35A qui sera présent sur le tarmac de l’aéroport international qui accueille l’événement.

J-35 en vol
Une des photos les plus nettes du J-35 dans sa version navale.

Cette classification J-35A donne, à elle seule, de nombreuses indications, puisqu’il s’agirait, ici, non de la version navale, destinée à opérer à bord des porte-avions chinois, dont le développement a débuté il y a quatre ans maintenant, mais d’une version terrestre, destinée aux forces aériennes de l’APL, dont l’existence n’avait, jusqu’à présent, jamais été confirmée par les armées chinoises.

Partageant beaucoup avec la version navale, si l’on en croit les visuels diffusés concernant cet appareil, le J-35A est, lui aussi, dérivé du démonstrateur FC-31, un chasseur furtif moyen bimoteur conçu sous forme de démonstrateur à la fin des années 2000, par Shenyang, initialement, à destination du marché international.

Si le FC-31 Gyrfalcon (Gerfaut en français) a effectué son premier vol en 2012, le programme a rapidement montré certains défauts de conception, notamment en termes de furtivité, obligeant l’avionneur chinois à profondément revoir sa copie. Une seconde version du démonstrateur fit ses débuts sur la scène internationale à l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai de 2015.

Pour autant, l’appareil ne semblait pas susciter l’enthousiasme, ni sur la scène internationale, ni au sein de l’APL, qui était alors entièrement focalisée sur le nouveau chasseur lourd furtif J-20 développé par Chengdu, et sur l’entrée en service d’une série d’appareils modernes, mais de génération précédente, avec le J-10C, le J-11B, le J-15 et le J-16.

Il fallut attendre 2020, et l’arbitrage de la Marine chinoise en faveur de cet appareil, plutôt que de la version navalisée du J-20, pour relancer la dynamique autour de ce programme qui fut rebaptisé par la presse « J-35 », en référence à sa ressemblance superficielle avec le F-35 américain.

J-35 essais
Un des premiers clichés montrant le prototype du J-35 en version navale. Vous remarquerez que l’immatriculation est la meme que la photo précédente (350003 vs 3503)

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9 Commentaires

  1. je réfléchissais aux 50 ans passés et à la créativité de la BITD française. nous avons toujours été en décalage avec les autres et avons su créer des solutions alternatives, souvent plus simples, moins chères et tout aussi efficaces. voir récemment le caesar vis à vis des memes systemes mais hyperlourds et hyperchers, de nos mirages qui assurent encore tres bien vis à vis de matriels plus récents et tant d’autres que je ne vais pas citer car vous les connaissez tous ! donc pourquoi nous borner à essayer de suivre une course à la sophistication des matériels qui devient ingérable au niveau financier , si peut être avec un peu de gingin et de réflexion différente il y aurait moyen de trouver autre chose qui ferait l’affaire. regardez aux EU leurs nouveau drone n’est pas conçu par les habituels rayethon ou boing mais par une start up qui innove en cherchant ailleurs. pourquoi ne pas lancer des challenges avec nos startups afin qu’ils proposent eux aussi d’autres solutions. cela ne peut être que bénéfique car il vaut mieux être précurseur (même si quelques fois les autres haussent les épaules avec un sourire ironique) et donner le tempo , qu’essayer de suivre avec un porte monnaie bien plat. qu’en pensez vous tous ?
    bonne réflexion.

      • oui c’est un début mais pas très disruptif car le caesar est aujourd’hui archicopié (même bientot peut être par les américains) et le décliner en version 105 sera un plus . non je pense plutot à de vrais ruptures technologiques comme pourraient apporter les drones qui ne sont encore qu’à leurs balbutiements. je pense pour ma part que les gros programmes comme le scaf, et ses concurrents seront dépassés avant d’être finis de concevoir. il faudrait plutot partir sur de nombreux drones de différentes tailles pilotés à distance par des moyens hors de portée des missiles ennemis. bon c’est une vision personnelle, mais si un awac voit toute la situation dans un rayon de 500/1000 kms peut être pourquoi n epeut il pas piloter les drones . je sais vous allez me dire que ce n’est pas sa mission actuelle, mais on ne gagne pas les guerres avec d’anciennes méthodes mais avec de nouvelles. voyez l’utilisation des chars en 1940 ils étaient répartis dans les unités d’infanterie, les allemands en ont fais un fer de lance qui à percé le front comme un ouvre boite dans du fer blanc.

        • C’est surtout que les avions de soutien vos rapidement être poussés au-delà de leur distance efficace (600 km pour un E-3, 850/900 km pour un ravitailleur), à cause de l’extension de la portée des missiles sol-air et air-air. Les évolutions technologiques qui arrivent, dessinent une transformation profonde et multifactorielle du champ de bataille aérien. Difficile, aujourd’hui, de voir clairement au-delà de 15 ans. Il faut donc, selon moi, se concentrer sur cette période de temps, plutôt que d’essayer d’imaginer ce qui arrivera après.
          En 2010, les armes hypersoniques, les drones FPV, les drones d’attaque longue portée n’existaient pas et n’étaient pas même imaginés. De même que personne ne pensait que la Chine lancerait 4 avions de combat (J-20, J-15, J-16 et J-35) dont deux embarqués, dans les 15 ans à venir, et qu’elle aurait fait voler deux prototypes/démonstrateurs différents de 6ᵉ génération.

  2. La course à la furitvité passive , initialisée par les américains, sera t elle encore d’actualité dans 15 ans, a l’heure de l’entrée opérationnelle de la 6eme génération, pas sûr! D ou les hésitations des américains sur leur NGAD, le Rafale F5 voir son évolution Super Rafale deviendraient innovants dans cette hypothèse.

    • La furtivité n’est pas remise en cause par les américains. Elle est consubstantielle de l’évolution de la flotte de chasse de l’USAF et de l’USN. Les hésitations concernant le NGAD concerne des aspects budgétaires, et surtout l’intérêt de concevoir un chasseur lourd. Cela fit, je doute que ces hésitations perdures, avec l’apparition des J-36 et J-50.
      On a longtemps voulu se convaincre, en France, de l’inutilité opérationnelle de la furtivité passive, en grande partie pour soutenir le discours de Dassault. À mon avis, nous avons fait fausse route. Il y a des raisons objectives qui expliquent que partout ou le F-35 était proposé, il a été acheté, ne laissant aux Rafale que les marchés qui lui étaient interdits.
      Si je devais faire une comparaison sportive, je dirais que le Rafale est un excellent avion de seconde division, alors que le F-35 est un avion passable, mais de première division, et ce, avant tout, grâce à sa furtivité et sa fusion de données.

  3. Doit on considérer un avion comme une plateforme de tir ou comme un element d un ensemble, comme un systeme de systemes, dans le premier cas une apparition dans un salon permet de juger de la bonne qualité du produit, un peu style années 80. Mais pour le second cela demande une analyse plus longue voir impossible sans accès à des informations sur les composants, ce qui pour le J35 semble anticipé.

    • C’est exact. Mais notre biais à systématiquement sous-estimer la qualité et l’efficacité des systèmes chinois, n’a guère été couronné de succès jusqu’ici.
      Beaucoup se sont aussi montrés sceptiques voire, parfois, condescendants avec le j-20 à sa sortie. Au final, à present, on sait que l’appareil est tres efficace, qu’il dispose d’un tres bon radar, que ses missiles air-air pl-10 et pl-15 sont efficaces, et qu’il est beaucoup plus furtif que beaucoup l’avançaient, en se basant sur la presence de canards. Alors qu’en fait, en respectant l’alignement des plans, les canards ne dégradent que peu la furtivite frontale.
      Il semble donc raisonnable d’anticiper que le J-35 disposera lui aussi de ces équipements performants, et que les chinois ont prevu de disposer d’un système global aligné avec les capacités de leur nouveau chasseur…

      • oui je suis d’accord avec vous fabrice on sous estime les chinois et en cas de conflit cela risque de faire tres mal. néanmoins sur les chasseurs furtifs type f35 le cout de l’heure de vol et la disponibilité font quand même sourciller si ce n’est pas tiquer. car en cas de conflit des avions qui volent 35% du temps et a des couts exhorbitants , il va y avoir des problèmes a y avoir de la masse. pour moi je pense qu’il doit y avoir 20% de la flotte en avions furtifs et le reste genre rafale ou mirage 2000, évidemment plus évolués.

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