Depuis son arrivée à l’Élysée, Emmanuel Macron a produit d’importants efforts pour tenter de donner corps à l’émergence d’une autonomie stratégique à l’échelon européen. Pour cela, le président français avait convaincu, en 2017, la chancelière allemande Angela Merkel, de s’engager dans plusieurs programmes industriels de défense clés, dont le programme SCAF d’avion de combat de 6ᵉ génération, et le programme de char de combat MGCS, sont aujourd’hui les plus emblématiques, et les seuls survivants.
Cependant, ces dernières semaines, dans le cadre de la construction du budget 2025 des armées françaises, plusieurs rapports parlementaires se sont montrés pour le moins inquiets, parfois même critiques, vis-à-vis de ces deux programmes. Au-delà du bienfondé de ces inquiétudes et critiques, émerge donc une question qu’il est à présent indispensable de se poser, en France.
En effet, ces deux programmes avaient été lancés sur la base de deux paradigmes : l’émergence d’une autonomie stratégique européenne centrée sur le couple franco-allemand et l’augmentation des coûts de développement des équipements militaires modernes, les mettant hors de portée des seules capacités d’investissement de la France.
On pourrait craindre, dès lors, que les difficultés rencontrées par ce deux programmes, viennent menacer directement et rapidement, l’autonomie stratégique de la France, si celle-ci n’est plus en mesure de financer, seule, l’ensemble de ses propres équipements de défense, pour équiper efficacement ses armées.
Mais est-ce vraiment le cas ? Pour répondre à cette question, il peut être utile de porter notre regard en arrière, y compris durant la guerre froide, pour comprendre ce que représentait, effectivement, l’investissement de défense français afin de préserver l’autonomie stratégique du pays.
Sommaire
« Les coûts de développement des armements modernes sont trop élevés pour la France seule«
Cette phrase, elle a été répétée en boucle pour expliquer la nécessité, pour la France, de s’appuyer sur des partenariats européens, dans le développement de ses nouveaux systèmes d’armes.

Elle n’a cependant rien de nouveau. Dès les années 50, de nombreux programmes de défense ont été lancés à l’échelle européenne, pour être en mesure de rester dans la course aux armements que se livraient les États-Unis et l’Union Soviétiques, chacun d’eux dépensant des montants faramineux pour tenter de prendre l’avantage technologique sur l’autre.
C’est ainsi que naquirent les avions de patrouille maritime Atlantic, codéveloppés par la France, l’Allemagne, l’Italie et les Pays-Bas afin de remplacer les P-2 Neptune américains. D’autres équipements majeurs ont été développés sur ce modèle de coopération européenne, dont l’avion de transport C-160, l’avion d’entrainement Alpha Jet et les missiles antichars HOT et MILAN entre la France et l’Allemagne, les hélicoptères Puma, Gazelle et Lynx et l’avion jaguar entre la France et la Grande-Bretagne, ou l’avion de combat Panavia Tornado entre la Grande-Bretagne, l’Allemagne et l’Italie.
Le principe était toujours le même : sur la base d’un besoin proche, puisque centré sur le même théâtre d’opération centre-Europe, les pays européens pouvaient mettre en commun les savoir-faire de leurs industries de défense, et partager les coûts de développement d’un équipement commun, pour en réduire le poids budgétaire de conception, et permettre, ainsi, d’envisager des ambitions technologiques supérieures.
En outre, la mutualisation des développements permettait d’étendre le socle de production, pour accroitre le volume de production, de sorte à atteindre certains seuils de soutenabilité industrielle, censés abaisser les coûts de production, et étendre le socle d’utilisateurs, pour la soutenabilité des évolutions à venir.
Cette vision est cependant très théorique. Dans les faits, le nombre de programmes européens avortés depuis les années 50, dépasse de beaucoup celui des programmes menés à termes. Bien souvent, des contraintes de charge de travail des industriels nationaux, des exigences spécifiques divergentes entre les armées, voire des considérations de politique internationale, notamment vis-à-vis des États-Unis, sont venus faire dérailler ces initiatives.

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C’est LM qui nous bourre le mou avec sa 6 eme generation
Le rafale F5 suffira largement pour tous les besoins de la France pour tres longtemps ( avec les drones )
Pour les chars, c’est juste une volonté industrielle et surtout un basculement de l’armée francaise vers la cavalerie lourde plutot que légère.
Et pour tout le reste on a pas besoin des casques a pointes, juste des partenaires fiables qui veulent avancer avec nous ( et y en a plein )
Pour le pognon c’est assez facile a résumé : 5.8
Tant que le France tournera a 5.8 millions de fonctionnaires ( 28 heures hebdos ) on s’en sortira pas.
D’ou la pertinence du socle défence et des clubs rafale/naval et/ou Leclerc